une théolgie pessimiste, marquée par le péché, qui risque de ne pas pouvoir dialoguer avec une pensée humaniste.
Les experts en théologie dialoguant avec Jacques Ellul ont certainement souligné son pessimisme philosophique et théologique. Aussi, ce dernier s’en défend. Il se
dit optimiste. Dans son explication, il insiste pour dire que la Nature, totalement dépendante du péché, ne peut rien par elle-même. Autrement dit, jamais Jacques Ellul n’aurait pu dire que
l’homme, ému par la beauté, découvre en lui-même et par lui-même, une vérité qui ne s’oppose en rien à ce que Dieu dit de l’Homme dans la Révélation. Voir la devise de Confluences : « se
construire par la beauté ».
Dans le paragraphe qui suit, Jacques Ellul montre son profond attachement à la Théologie de Calvin. Personnellement, je ne pense pas que cette vision de l’homme soit réaliste. La beauté est en marche dans le monde ; elle rejoint la Parole de Dieu ; elle montre que l’homme est, dans sa nature humaine, « capable de Dieu ». Mais qui peut imposer cette vérité ? Tout le débat réside dans cette conception (pessimiste ou optimiste de l’homme). Qui a raison ?
Le pessimisme d’Ellul a ceci de positif : il pose radicalement les questions de l’adhésion au Christ rédempteur.
Il me semble que l’on retrouve cette théologie dans certaines communautés nouvelles, dites charismatiques, où la présence influente de Satan occupe la première place. Seul Dieu sauve, le monde n’est rien.
Mais, ce regard est-il celui du Christ miséricordieux ? Je vois mal comment, avec une tel regard sur le péché, il est possible d’entrer en dialogue avec le monde qui veut se construire hors le divin.
Bref tout en reconnaissant l’apport de cette réflexion, je crois qu’il y a une distance à prendre et j’aimerai bien rencontrer des penseurs de la Réforme protestante apportant une vision plus confiante en la nature humaine. En fait, ce que je demande, n’est-ce pas que l’on rejoigne la pensée catholique ? Alors, il nous faudrait un débat œcuménique où la recherche intellectuelle se confronte immédiatement à la mise en pratique ; répondre à l’appel de pauvreté que l’Evangile pose à tous baptisés. Les matières premières, les énergies fossiles venant à manquer (pic du pétrole), comment les chrétiens vont-ils se comporter ? en sages acceptant la réalité du cosmos ou en fou furieux partant à la conquête violente, au dépend des peuples les plus pauvres, de nouvelles énergies. Nouveau regard sur le monde ou nouvelle campagne de colonisation ?
Jacques Ellul : L’homme et l’argent
« Le christianisme exige de l'homme un réalisme rigoureux. Il ne s'agit pas d'une opinion philosophique, ni de la doctrine générale du réalisme, mais seulement d'une clairvoyance envers la réalité que nous devons accepter pour ce qu'elle est, telle qu’elle est. Nous devons donc d'abord récuser tout idéalisme, sous sa forme vulgaire (refus de la réalité au profit d'un idéal) avec toutes les illusions et les bons sentiments que l'on a crus attachés à la foi. Idéalisme qui transforme Dieu en bon Dieu, Noël en fête de l'enfance et qui nous montre la foi sous l'aspect des souvenirs de l'École du dimanche et des cantiques de notre mère. Tout ceci n’a rien de chrétien, et le Temple n'est pas un refuge contre la dureté du monde. Mais nous devons aussi bien rejeter l'idéalisme philosophique qui nous conduirait à donner une prééminence au monde des idées et des valeurs sur le monde des faits et des comportements. Enfin, le christianisme récuse également le spiritualisme traditionnel avec l'ensemble des valeurs religieuses, ou l'immortalité, ou la prééminence de l’âme sur le corps, etc.
En face de toutes ces déformations, la Révélation de Dieu est remarquablement réaliste. Elle nous demande de voir la réalité telle quelle l'éclaire. Or l'éclairement que donne la parole de Dieu sur le monde est particulièrement sévère : cette réalité dérive de la chute et se trouve dès lors radicalement éloignée de Dieu par nature. Celte réalité n’est que corruption, domaine de Satan, création du péché : dans le monde naturel nous ne trouvons rien d'autre. Dire qu'il y a quoi que ce soit de valable par soi-même, d'idéal ou de spirituel, c’est nier la révélation,
Mais ce n'est pas un pessimisme, parce que cette révélation nous apprend que Dieu n'a pas abandonné cette réalité, qu'il continue à y être présent, qu’il a entrepris un travail immense pour la transformer et que le Royaume des Cieux est caché dans cette réalité, Il n'y a donc aucun pessimisme à constater la réalité parce que l'on sait que Dieu est le Seigneur, et c'est à partir cette foi que l'on peut avoir le courage de considérer en effet la réalité comme elle est. C'est à partir de cette foi que l'on peut se refuser de se leurrer avec la formule toujours renouvelée : « Ce n'est mauvais que cela.» En même temps, refuser de voir cette réalité, la voiler sous un idéalisme ou un spiritualisme, c'est trahir le de Dieu, c'est enlever à Dieu sa qualité de Sauveur. »
Dans les jours à venir je changerai de regard pour me tourner vers une autre pensée. Emmanuel Mounier, par exemple. J'aimerai bien pouvoir mettre sur le blogue un montage diapo que j'ai réalisé en DVD, 10 mn, mais je ne trouve pas le moyen de le monter sur internet. Si vous le souhaitez, je peux vous l'envoyer. Seulement, pour 10 petites minutes, cela ne vaut pas bien la peine.
Dans le paragraphe qui suit, Jacques Ellul montre son profond attachement à la Théologie de Calvin. Personnellement, je ne pense pas que cette vision de l’homme soit réaliste. La beauté est en marche dans le monde ; elle rejoint la Parole de Dieu ; elle montre que l’homme est, dans sa nature humaine, « capable de Dieu ». Mais qui peut imposer cette vérité ? Tout le débat réside dans cette conception (pessimiste ou optimiste de l’homme). Qui a raison ?
Le pessimisme d’Ellul a ceci de positif : il pose radicalement les questions de l’adhésion au Christ rédempteur.
Il me semble que l’on retrouve cette théologie dans certaines communautés nouvelles, dites charismatiques, où la présence influente de Satan occupe la première place. Seul Dieu sauve, le monde n’est rien.
Mais, ce regard est-il celui du Christ miséricordieux ? Je vois mal comment, avec une tel regard sur le péché, il est possible d’entrer en dialogue avec le monde qui veut se construire hors le divin.
Bref tout en reconnaissant l’apport de cette réflexion, je crois qu’il y a une distance à prendre et j’aimerai bien rencontrer des penseurs de la Réforme protestante apportant une vision plus confiante en la nature humaine. En fait, ce que je demande, n’est-ce pas que l’on rejoigne la pensée catholique ? Alors, il nous faudrait un débat œcuménique où la recherche intellectuelle se confronte immédiatement à la mise en pratique ; répondre à l’appel de pauvreté que l’Evangile pose à tous baptisés. Les matières premières, les énergies fossiles venant à manquer (pic du pétrole), comment les chrétiens vont-ils se comporter ? en sages acceptant la réalité du cosmos ou en fou furieux partant à la conquête violente, au dépend des peuples les plus pauvres, de nouvelles énergies. Nouveau regard sur le monde ou nouvelle campagne de colonisation ?
Jacques Ellul : L’homme et l’argent
« Le christianisme exige de l'homme un réalisme rigoureux. Il ne s'agit pas d'une opinion philosophique, ni de la doctrine générale du réalisme, mais seulement d'une clairvoyance envers la réalité que nous devons accepter pour ce qu'elle est, telle qu’elle est. Nous devons donc d'abord récuser tout idéalisme, sous sa forme vulgaire (refus de la réalité au profit d'un idéal) avec toutes les illusions et les bons sentiments que l'on a crus attachés à la foi. Idéalisme qui transforme Dieu en bon Dieu, Noël en fête de l'enfance et qui nous montre la foi sous l'aspect des souvenirs de l'École du dimanche et des cantiques de notre mère. Tout ceci n’a rien de chrétien, et le Temple n'est pas un refuge contre la dureté du monde. Mais nous devons aussi bien rejeter l'idéalisme philosophique qui nous conduirait à donner une prééminence au monde des idées et des valeurs sur le monde des faits et des comportements. Enfin, le christianisme récuse également le spiritualisme traditionnel avec l'ensemble des valeurs religieuses, ou l'immortalité, ou la prééminence de l’âme sur le corps, etc.
En face de toutes ces déformations, la Révélation de Dieu est remarquablement réaliste. Elle nous demande de voir la réalité telle quelle l'éclaire. Or l'éclairement que donne la parole de Dieu sur le monde est particulièrement sévère : cette réalité dérive de la chute et se trouve dès lors radicalement éloignée de Dieu par nature. Celte réalité n’est que corruption, domaine de Satan, création du péché : dans le monde naturel nous ne trouvons rien d'autre. Dire qu'il y a quoi que ce soit de valable par soi-même, d'idéal ou de spirituel, c’est nier la révélation,
Mais ce n'est pas un pessimisme, parce que cette révélation nous apprend que Dieu n'a pas abandonné cette réalité, qu'il continue à y être présent, qu’il a entrepris un travail immense pour la transformer et que le Royaume des Cieux est caché dans cette réalité, Il n'y a donc aucun pessimisme à constater la réalité parce que l'on sait que Dieu est le Seigneur, et c'est à partir cette foi que l'on peut avoir le courage de considérer en effet la réalité comme elle est. C'est à partir de cette foi que l'on peut se refuser de se leurrer avec la formule toujours renouvelée : « Ce n'est mauvais que cela.» En même temps, refuser de voir cette réalité, la voiler sous un idéalisme ou un spiritualisme, c'est trahir le de Dieu, c'est enlever à Dieu sa qualité de Sauveur. »
Dans les jours à venir je changerai de regard pour me tourner vers une autre pensée. Emmanuel Mounier, par exemple. J'aimerai bien pouvoir mettre sur le blogue un montage diapo que j'ai réalisé en DVD, 10 mn, mais je ne trouve pas le moyen de le monter sur internet. Si vous le souhaitez, je peux vous l'envoyer. Seulement, pour 10 petites minutes, cela ne vaut pas bien la peine.