Et les objecteurs de croissance ?

Publié le par Michel Durand

 

Lettre à Pierre Vilain


J’ai lu avec grand intérêt votre ouvrage : « L’avenir de la terre ne tombera pas du ciel », DDB, 2007.


Il présente rapidement, et je pense exhaustivement, toute l’histoire des filles et fils de Dieu voulant mettre en œuvre la mission de bien gérer la terre qui a été confiée à toute l’humanité. Même les habitués de la Doctrine sociale de l’Eglise découvriront du nouveau grâce à la présentation judicieuse que vous en faites. En d’autres termes, je recommande fortement la lecture de votre livre, certains que toutes tentatives de le présenter ou de le résumer seraient l’appauvrir.

Je ne vous écris pas cette courte lettre pour me donner le plaisir de vous adresser des louanges, car, en fait, à celles-ci, il y a un « mais ».

Oui, votre texte est utile et agréable à lire. Mais ; pourquoi dites-vous ne pas avoir de solution ?

« A ma connaissance, il n’en existe pas (de solution). A portée de main ; ou de volonté ».

Dans le quartier lyonnais où je vis et travail, les Pentes de la croix-rousse, se rencontrent de jeunes militants modelant leur existence sur le refus d’une croissance déifiée, sacralisée, intouchable. Ils existaient déjà dans les années 70. Se sont-ils quelques temps endormis ? Je les trouve aujourd’hui plus actifs que jamais. Pour mieux les connaître, au-delà d’une rapide présentation que je pourrais bien maladroitement en faire, je vous invite à lire leur revue : « la décroissance » publiée par « les casseurs de pub ». Autant d’expressions qui montrent tout un programme.

S’attaquer à la racine du problème en humanisant la croissance, c’est-à-dire en refusant l’emballement d’une croissance infinie et indéfinie, me semble être la solution. Ce ne sont pas que des idées car cet engagement dans la décroissance demande de modifier concrètement et complètement ses modes de vie et ceci au quotidien.

Certes, vous en faites une allusion à la fin de votre chapitre : « Quand l’argent fait la loi » : « L’heure est venue, dites-vous, de remettre, au goût du jour et de l’avenir, l’antique vertu de tempérance ».

Allusion bien petite et fort lointaine qui se caractérise surtout par une inquiétante timidité. Serait-ce la timidité de l’Eglise, Institution,

La grande majorité des objecteurs de croissance, effet d’une tendance anarchisante, vive calmement en dehors de l’Eglise et parler comme je m’exprime devant vous risque fort de passer pour de la récupération. Pourtant, j’ai toujours perçu chez eux un désir de dialogue. Qui possède la vérité ?

Mais n’oublions pas de dire qu’un petit nombre se recommande du message chrétien et quand ils en ont la possibilité, n’oublie pas de rapeler que certaines de leurs propositions ont déjà été prononcées par les prophètes, ceux que vous citer : Amos, Isaïe…

Bref, j’aimerais avoir votre avis : ne pensez-vous pas que ce courant écologique, radicale, dans la mesure où il concrétise ses idées est une solution au problème de société, problème mondiale que vous soulevez ?

Personnellement, je le pense et je m’associe à la réflexion  du groupe qui vient de naître : « chrétien et pic de pétrole ». je vous invite à vous reporter à leur site informatique.


Comme tout ce que vous pensez m’intéresse, pour ou contre, je serai heureux de vous lire.


Avec l’expression de mes sentiments les meilleurs.

 

Michel Durand
 

Pour avoir plus d'information sur le type d'études soutenues par Pierre Vilain, vous pouvez vous rendre sur  Développement et civilisations, Lebret Irfed : site de l'IRFED 



 

Publié dans Anthropologie

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