Espérer que Dieu établisse en soi sa demeure

Publié le par Michel Durand

Orgueilleuse vanité ?
  • "Or, le mot Seigneur signifie ici l'Esprit ; et là où l'Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. Nous tous, le visage découvert, nous reflétons la gloire du Seigneur ; ainsi, nous sommes transformés pour être semblables au Seigneur et nous passons d'une gloire à une gloire plus grande encore. Voilà en effet ce que réalise le Seigneur, qui est l'Esprit."
  • 2 Co 3, 17-18

Lundi, jour ordinaire de désert.

Par ce mot « désert », j'entends une volonté personnelle de vide ; un temps de repos, de prière, un « ne rien faire » sans s'ennuyer.

Parler de contemplation qui consiste à se mettre à la disposition de Dieu afin qu'il remplisse le vide.

Le grand danger de  ce « désert », c'est la tentation de la lecture. Par les livres, j'accumule des connaissances, j'additionne les théories. Est-ce bien nécessaire ? Tout le monde dit à peu près la même chose. On semble suivre la mode d'un moment sans avancer dans l'Essentiel qui me semble consister à me rendre présent à Dieu pour que son Esprit augmente en moi sa Présence.

Se rendre disponible à l'action de Dieu !

Orgueilleuse vanité.

J'espère, dans ce silence, me remplir de Dieu ; je souhaite qu'il fasse son œuvre en moi. De disciple du Christ, je compte devenir Messager de sa Parole. Apôtre.

Qu'en est-il en réalité ?

La rêverie pousse l'imagination vers de folles prétentions. Et si Dieu se manifestait vraiment en moi ! Si je le ressentais. Si on le voyait. Image d'un Moïse dont le peuple avait le témoignage de la Présence divine sur un visage lumineux.

Éblouissement des trois Apôtres à la Transfiguration. Dieu n'est que silence et les spirituels me parlent d'une vision de Foi.

La Foi qui nous attire et nous maintient dans ce silence contemplatif que le désir de lecture, même spirituelle, ne devrait jamais venir troubler.

Joie paisible d'une présence simple et humble à Dieu pour que le Christ modèle toutes pensées et projets d'actions.

S'il pouvait en être vraiment ainsi !

Lire des réflexions théologiques me semble de plus en plus vain.

Elles me semblent vouloir chercher quelques nouvelles explications. Or, tout me semble déjà avoir été dit et redit, même si connaître la pensée d'une personne est utile, sa façon de s'exprimer sur un point précis.

Antoine Chevrier n'a fait part que de son travail sans cesse recommencé sur l'Evangile.

Avait-il d'autres lectures ?

Il n'y a pas d'autre Maître que Jésus-Christ. À son école, toutes les théologies résonnent comme des idéologies.

Je pense ne pas avoir encore compris - ou réalisé - la place qu'll doit occuper dans un temps de désert choisi.

« Oh ! Jésus ! Soyez mes pieds, soyez mes mains, soyez mes yeux, soyez ma langue, soyez tous mes sens. Soyez en moi toutes choses. Agissez en moi afin que ce ne soit plus moi qui vive, mais vous, Jésus, qui viviez en moi ». Antoine Chevrier.

N'est-ce pas trop tard de regretter la distance qui me sépare de cette belle et si simple prière ?

Espérer que Dieu établisse en soi - en moi - sa Demeure.

« Nous nous remettrons entre les mains de Dieu pour recevoir de Lui la vie et la fécondité apostolique ». Robert Daviaud


Publié dans Témoignage

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