Désobéissance Civile
Nous étions douze, hier soir, à débattre autour d'une table garnie de mets provenant, ce soir-là, de l'Est de l'Europe Centrale. Nous parlions, sans romantisme, de l'accompagnement des "sans papiers". De fil en aiguille furent évoqués les « sans domicile », les « sans travail », les « sans droit ». L'absence, désormais évidente, de culture syndicale efficace rend difficile une action concertée. Ainsi on constatait que le soutien des "sans papiers", malgré toutes les prises de parole dans la presse écrite et orale, n'a pas de répercussion dans les syndicats : « On n'en parle jamais dans mon syndicat ».
L'individualisme pèse lourd sur les situations où chacun ne pense qu'à tirer individuellement son épingle du jeu.
André Talbot saisi bien les conséquences négatives de l'individualisme quand il écrit : « Si la montée actuelle de l'individualisme induit des fragilités pour la vie personnelle, elle a aussi des conséquences sur la vie commune organisée dans le cadre politique. Aujourd'hui, les solidarités effectives ont tendance à privilégier des liens partiels et corporatistes : on s'unit pour un temps limité, de manière à promouvoir plus efficacement un type d'intérêt particulier. Mais de telles pratiques fragilisent notablement le lien social et toutes les relations instituées dans un ensemble politique » (Dans Albert Rouet, Un nouveau visage d'Eglise, Bayard, 2005, p. 210).
L'action concertée inscrite dans la durée se raréfie. Comment alors, à la racine du politique, changer les mentalités pour qu'elles correspondent davantage aux besoins humains actuels ?
Nous regrettions donc la force du mouvement syndical qui, dans les siècles précédents, a rendu aux ruraux venus émigrés dans les quartiers miséreux des villes, toute leur dignité humaine.
Souvent on entend ce témoignage : « Je n'ai pas voulu me mettre en désobéissance par rapport à la Loi. Je me suis tout simplement retrouvé dans cette situation, sans m'en rendre réellement compte. Ce n'est qu'après que j'ai réalisé. Soutenir une personne « sans papier » en la recevant chez moi m'a paru tellement évident que je n'ai pris conscience qu'après des conséquences que la dite désobéissance civile comportait ».
Le Service de Communication de l'Eglise de Lyon a réalisé un dossier sur ce sujet. Il y est considéré que la désobéissance civile, ou civique, relève d'une nouvelle forme de lutte : « Les formes de contestation actuelle que nous observons à travers les combats des « sans » : sans papiers, sans logement, sans travail, traduisent clairement l'émergence de nouvelles formes de lutte que l'on traduit souvent par désobéissance civile ou désobéissance civique ou encore désobéissance citoyenne ».
J'ai lu avec plaisir ce dossier. Et je vous invite à prendre le temps nécessaire pour profiter de cet apport.
Surtout qu'il n'est pas seulement question de désobéissance civile par rapport à la loi d'un Etat. Plusieurs paragraphes sont, en effet, consacrés à l'objection de conscience vis-à-vis du magistère de l'Eglise. Ils profitent de l'apport de la réflexion d'une équipe de chrétiens de la paroisse de la Sainte-Trinité du Perreux-sur-Marne (diocèse de Créteil).
Notons :
A la paroisse Saint-Polycarpe (Lyon) sera bientôt organisé un débat (ouvert à tous) sur la désobéissance civile. Il suivra un reportage d'une heure sur ce sujet.
L'individualisme pèse lourd sur les situations où chacun ne pense qu'à tirer individuellement son épingle du jeu.
André Talbot saisi bien les conséquences négatives de l'individualisme quand il écrit : « Si la montée actuelle de l'individualisme induit des fragilités pour la vie personnelle, elle a aussi des conséquences sur la vie commune organisée dans le cadre politique. Aujourd'hui, les solidarités effectives ont tendance à privilégier des liens partiels et corporatistes : on s'unit pour un temps limité, de manière à promouvoir plus efficacement un type d'intérêt particulier. Mais de telles pratiques fragilisent notablement le lien social et toutes les relations instituées dans un ensemble politique » (Dans Albert Rouet, Un nouveau visage d'Eglise, Bayard, 2005, p. 210).
L'action concertée inscrite dans la durée se raréfie. Comment alors, à la racine du politique, changer les mentalités pour qu'elles correspondent davantage aux besoins humains actuels ?
Nous regrettions donc la force du mouvement syndical qui, dans les siècles précédents, a rendu aux ruraux venus émigrés dans les quartiers miséreux des villes, toute leur dignité humaine.
Souvent on entend ce témoignage : « Je n'ai pas voulu me mettre en désobéissance par rapport à la Loi. Je me suis tout simplement retrouvé dans cette situation, sans m'en rendre réellement compte. Ce n'est qu'après que j'ai réalisé. Soutenir une personne « sans papier » en la recevant chez moi m'a paru tellement évident que je n'ai pris conscience qu'après des conséquences que la dite désobéissance civile comportait ».
Le Service de Communication de l'Eglise de Lyon a réalisé un dossier sur ce sujet. Il y est considéré que la désobéissance civile, ou civique, relève d'une nouvelle forme de lutte : « Les formes de contestation actuelle que nous observons à travers les combats des « sans » : sans papiers, sans logement, sans travail, traduisent clairement l'émergence de nouvelles formes de lutte que l'on traduit souvent par désobéissance civile ou désobéissance civique ou encore désobéissance citoyenne ».
J'ai lu avec plaisir ce dossier. Et je vous invite à prendre le temps nécessaire pour profiter de cet apport.
Surtout qu'il n'est pas seulement question de désobéissance civile par rapport à la loi d'un Etat. Plusieurs paragraphes sont, en effet, consacrés à l'objection de conscience vis-à-vis du magistère de l'Eglise. Ils profitent de l'apport de la réflexion d'une équipe de chrétiens de la paroisse de la Sainte-Trinité du Perreux-sur-Marne (diocèse de Créteil).
Notons :
A la paroisse Saint-Polycarpe (Lyon) sera bientôt organisé un débat (ouvert à tous) sur la désobéissance civile. Il suivra un reportage d'une heure sur ce sujet.