Colloque Chrétiens et pic de pétrole, novembre 2011 ; une tentative de résumé conclusif.

Publié le par Michel Durand

Propos sujectifs qui n'engagent pas le groupe.

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À chaque avancée de ce colloque, Objection de croissance et christianisme, convergences et divergences, j’ai ressenti l’importance d’un christianisme comme style ou mode de vie.

Plus que d’affirmer des vérités évidentes, s’il en est, nous cheminons et adaptons notre comportement, notre art de vivre, nos modes de vie à la réalité du message évangélique perçue dans un contexte écologique, économique, politique déterminé.

 

Le groupe chrétiens et pic de pétrole dans sa recherche de compréhension des diverses formes de crise ne se limite pas à une reconnaissance de l’importance des équilibres écologiques. Prenant de la hauteur par rapport à l’écologie, il considère et analyse les visées

- libérales : économie, politique ; les axes du libéralisme qui s’expriment dans la vie publique

- libertaire : philosophie, psychologie ; les axes du libertarianisme qui s’expriment dans la vie privée

     

Reconnaître les limites

En tous ces domaines, il convient de reconnaître l’existence incontournable des limites propres à la terre et propres à l’homme. Tout est limité ! Et affirmer que la force humaine est apte à dépasser, ou surmonter toute limite est une grave illusion. « Un homme, ça s’empêche » (A. Camus).

La reconnaissance des inévitables (et salutaires) limites ne s’expérimente pas seulement au plan individuel. Il y a aussi une dimension, sociale (sociétale), universelle ; soit, politique.

 

Rechercher le plus d’objectivité possible

La quête de chrétiens et pic de pétrole se veut universitaire dans le sens où elle souhaite atteindre le plus d’objectivité possible. Il n’y a pas le désir de faire compliqué, mais la volonté de s’enraciner dans une réflexion qui donne des bases solides, objectives, scientifiques. En ce lieu, le débat est inévitable, car les avis des scientifiques divergent.

 

Viser un engagement à long terme

Nous constatons qu’il ne suffit pas de s’indigner. L’indignation peut provoquer la révolte. Celle-ci ne dure qu’un temps ! Plus que des révoltés, il faut des engagés. En terme politique nous dirions que l’objectif de l’action réfléchie est la révolution. En terme chrétien, il convient d’employer le mot de « conversion » (metanoia), changer de chemin en un retournement radical.

 

Éthique de proposition

Être révolté peut engager dans une attitude de résistance. Et il n’est déjà pas mal de résister. Pourtant, tout au long des débats, une attitude plus positive s’est dégagée. Au lieu d’être seulement contre, ce qui est parfois indispensable -résister !- est apparu une attitude de proposition. Disons-le ainsi : alors que nous résistons à des modes de vie néfastes, nous prenons les moyens de vivre autrement tant au niveau individuel qu’au niveau social, politique. L’annonce de 1986 : pour de nouveaux modes de vie, fut, implicitement, plusieurs fois évoquée au cours de ces journées.

 

Morale du don gratuit

La conclusion de ce regard vers un monde autre réside dans le refus de toute forme d’égoïsme (objet de la conversion). Il a été exprimé avec les mots de don gratuit de soi (gratitude). Je ressens cela comme un rappel de l’appel de tous à la sainteté, à la sobriété, à la vie simple selon l’Évangile. Les psaumes en parlent avec le mot anawim.

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