L’impératif du repos.
Le repos dans l'Ancien Testament
Adam et Eve au travail
Nous ne connaissons Israël qu'à la suite de sa constitution en peuple dans le désert du Sinaï après l' « Exode » d'Egypte. C'est à travers l'histoire de ce peuple, qui se sédentarisa progressivement en terre de Canaan, que nous percevons plus ou moins bien la vie des tribus primitives. Celles-ci, venues s'installer en des régions fertiles, ainsi le delta du Nil, gardaient soigneusement leurs traditions originelles. Pâques, par exemple, remonte à un passé beaucoup plus éloigné que l'époque mosaïque[i].
De même, il est certain que la circoncision fut pratiquée par les ancêtres nomades d'Israël. Nous pouvons aussi penser, sans grand risque d'erreur, que dès les premiers temps, dans les tribus préparant Israël, on a observé le sabbat.
Quel est le sens de ce sabbat dans l'ancien Israël ?
Les historiens des religions nous invitent à voir en cette institution, qui demeura fidèlement dans les mémoires, une sorte de tabou, un jour soumis à diverses influences néfastes contre lesquelles il était important de se protéger. Le meilleur moyen de ne courir aucun risque consistera à ne pas entreprendre, ce jour-là, de tâches importantes.
Le sabbat sera donc un jour de repos, un jour où l'homme ne touchera à rien, ne fera rien. Cette journée ressemble à l'année sabbatique durant laquelle le sol doit être laissé en jachère. Par ailleurs, cette septième année, comme le septième jour de la semaine, seront la marque que le véritable propriétaire du temps, c'est Yahvé et non l'homme.
Cette période exempte de toute activité humaine est restituée à Dieu. Rien ne se passera, pas même un instant de fête.
Certains groupes de ces nomades du delta égyptien durent fuir, sous la pression de l'armée égyptienne, les terres fertiles du Nil. Ils se dirigèrent vers le désert en passant par un bras de la mer Rouge. Les chars des pharaons, désignés pour cette poursuite, périrent dans la mer. Cet évènement, en soi tout ordinaire, fut reçu dans la conscience collective de ce futur peuple comme extraordinaire. Il « entra dans la confession de foi des Israélites, écrit G. Von Rad, jusqu'à constituer le fondement autour duquel toute l'histoire de l'hexateuque s'est ordonnée » [ii].
C'est Yahvé qui donna à ce peuple « élu », la terre de Canaan, une terre de repos :
« Le Seigneur donna à Israël tout le pays qu'il avait juré de donner à leurs pères ; ils en prirent possession et s'y établirent. Le Seigneur leur accorda le repos de tous côtés, selon tout ce qu'il avait promis à leurs pères ; aucun de tous leurs ennemis ne put tenir devant eux »[iii] .
Avec ce mot de repos, nous avons la formule deutéronomiste qui manifeste ce qu'il y a de plus important dans l'action de Dieu donnant une terre. Dieu accomplit ses promesses[iv] ; c'est lui-même qui vient conduire Israël à son repos[v]. Il le fait quels que soient les cris, les infidélités, les retours à l'idolâtrie de ceux qu'il a choisis par amour filial[vi].
Deux éléments semblent donc présider aux rédactions du commandement du sabbat. L'un remonte plutôt à la Création par Dieu. C'est lui qui en est le maître. L'autre évoque particulièrement le repos donné par Dieu à la suite de l'Exode : deux traditions qui se complètent.
Première rédaction du Décalogue, Ex 20, 8-11 :
« Que du jour du sabbat on fasse un mémorial en le tenant pour sacré.
Tu travailleras six jours, faisant tout ton ouvrage, mais le septième jour, c'est le sabbat du Seigneur, ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, pas plus que ton serviteur, ta servante, les bêtes ou l'émigré que tu as dans tes villes ».
Deuxième rédaction, : Dt 5,12-15[vii] :
« Qu'on garde le jour du sabbat en le tenant pour sacré comme le Seigneur ton Dieu te l'a ordonné.
13 - Tu travailleras six jours, faisant tout ton ouvrage,
14 - Mais le septième jour, c'est le sabbat du Seigneur ton Dieu.
Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta·fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton boeuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l'émigré que tu as dans tes villes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi.
15 - Tu te souviendras qu'au pays d'Egypte, tu étais esclave, et que le Seigneur ton Dieu t'a fait sortir de là d'une main forte et le bras étendu ; c'est pourquoi le Seigneur ton Dieu t'a ordonné de protéger le jour du sabbat ».
La traduction œcuménique de la Bible, note que la présentation du Deutéronome est vraisemblablement plus ancienne que celle d'Exode 20. La sortie d'Egypte par le Seigneur (cf. v 6 et v 15) est le fondement sur lequel le Deutéronome appuie ses exigences pour la vie d'aujourd'hui. En conséquence, l'action historique de Dieu en Egypte est pour l'Israélite la norme de son comportement. Comme Dieu a libéré du travail (d’esclave) en libérant d'Egypte, ainsi l'Israélite doit pratiquer le sabbat. La motivation du commandement sur le sabbat est ici rattachée à l'évènement historique du salut symbolisé par le passage de la mer Rouge. L'auteur en fait un élément de la liberté du peuple de Dieu, liberté qui s'étend par solidarité -c'est là toute la dimension sociale de ce texte, un souci d'humanité- aux esclaves (23, 16), aux émigrés (l0, 19) et même aux animaux domestiques (24, 4)[viii].
D'autres épisodes de l'histoire du peuple juif rappellent l'évènement primordial de la sortie d'Egypte. À chaque fois que le peuple se détourne de Dieu au profit des idoles des pays étrangers, à chaque fois que les hommes rompent l'Alliance, Dieu, tel un berger, conduit son peuple en un lieu propice pour qu'il refasse son alliance avec lui.
Exilé en Mésopotamie, Israël attend la délivrance. Vers l'an 550, le prophète Isaïe s'adresse à lui :
« Voici votre Dieu, voici le Seigneur Dieu : avec vigueur il vient... Comme un berger il fait paître son troupeau... Il procure de la fraîcheur (c'est-à-dire du repos) aux brebis qui allaitent »[ix]
Si l'infidélité du peuple hébreu a pu provoquer l'Exil à Babylone, où le repos n'est pas possible, la fidélité divine permettra que « Jacob » retrouve le calme sur sa propre terre[x].
L'auteur de Ex 20, 8–11 voit dans le repos du septième jour l'achèvement de la création. Il se rapproche en cela de Gn 2, 1- 3
« Le ciel, la terre et tous leurs éléments furent achevés.
2- Dieu acheva au septième jour l'œuvre qu'il avait faite ...
3- Dieu bénit le septième jour et le consacra... »
Ce dernier texte évoque la tradition sémite dont nous parlions plus haut qui consistait à ne pas travailler le septième jour de la semaine parce que ce jour était vu comme néfaste. La révélation biblique charge de contenu théologique cette coutume superstitieuse : le sabbat garantit un repos hebdomadaire pour l'homme, il évoque l'achèvement de la création, il est le signe de l'Alliance entre Dieu et son peuple : Ex. 31, 12-17 :
« Le Seigneur dit à Moïse : dis aux fils d'Israël : Vous observerez cependant mes sabbats (malgré tout le travail qui vient d'être demandé), car c'est un signe entre vous et moi d'âge en âge, pour qu'on reconnaisse que c'est moi le Seigneur, qui vous sanctifie…
Pendant six jours, on fera son ouvrage, mais le septième jour, c'est le sabbat, le jour de repos consacré au Seigneur...
Les fils d'Israël garderont le sabbat pour faire du sabbat, d'âge en âge une alliance perpétuelle. Pour toujours, entre les fils d'Israël et moi, il est le signe qu'en six jours le Seigneur a fait le ciel et la terre, mais que le septième jour, il a chômé et repris son souffle ».
Notons finalement que cette institution du sabbat, bien que très ancienne, ne fut vraiment observée qu'à partir de l'Exil. À Babylone, elle devint, avec la circoncision, un signe distinctif de l'appartenance au peuple élu. Il n'était pas, en effet, possible sur cette terre païenne d'avoir un lieu pour invoquer le Nom de Dieu. L'idée germa chez les fidèles que l'attachement à l'Alliance pouvait s'exprimer même hors du Temple : circoncision et sabbat deviennent inéluctablement signes de l'Alliance. Y être fidèle indique l'appartenance à Yahvé et à son peuple[xi].
Nous pouvons également penser qu'en terre étrangère, il était plus facile de se détacher d'une tâche apportant l'accroissement des richesses de la terre. Pour retrouver son pays, un jour, il faudra tout quitter. Alors, assez facilement, il semble que l'on puisse accepter cette prescription transmise par Moïse : « Pendant six jours tu travailleras, mais le septième jour tu chômeras ; fut-ce au temps des labours ou de la moisson » (Ex 34,21).
Je voudrais parler maintenant, de deux autres lois qui ne furent certainement jamais appliquées en Israël : l'année sabbatique[xii] , le jubilé[xiii].
Après une période de six années de travail, la terre et les hommes devront entrer dans un temps de repos. Il n'y aura plus de culture. Chacun se nourrira de ce que la terre produit naturellement. « Cette année sabbatique fait entrer la terre elle-même dans le grand rythme travail-repos qui règle la vie de l'homme dans le cadre de la semaine. Ces périodes de repos volontaire permettent aux hommes d'exprimer à Dieu leur soumission confiante, et leur rappellent qu'ils ne sont pas des machines à produire »[xiv].
Le « jubilé », plus sûrement que l'année sabbatique, n'a pas vu le jour en Israël. Dans son irréalisme, cette prescription donne un double idéal : la liberté acquise à l'Exode ne doit pas être le privilège de quelques-uns devenus puissants et « les propriétés reçues en partage à l'entrée de Canaan ne peuvent être aliénées pour toujours ». Cela nous rappelle la recherche permanente d'égalité qu'il y a dans le peuple hébreu. À la sortie d'Egypte, dans le désert, ils étaient tous égaux ; et tous dépendaient entièrement de Dieu. La terre que maintenant ils possèdent, fondamentalement, n'appartient à personne mais à Yahvé qui la leur a donnée[xv] .
Nous retrouvons cet idéal de justice, de partage, avec des phrases de ce genre : « Si tu oublies des épis dans ton champ, tu ne reviendras pas les prendre. Ce sera pour l'émigré, l'orphelin, la veuve » (Dt 24, 19; cf. 26, 12- 13). Ainsi, cet arrêt dans le travail, permet aux pauvres de se soulager dans leur misère. Comme le cultivateur n'est pas propriétaire du sol qu'il cultive, de quel droit empêcherait-il l'indigent de venir glaner les épis qui restent ?
Résumons-nous
Que ce soit en lien avec la Création, ou avec la terre que Dieu légua à son peuple, la loi du sabbat exprime que seul Dieu est le propriétaire du sol. L'homme ne peut pas se comporter en maître absolu.
De même, puisqu'il fut libéré des pays étrangers par Dieu manifestant en ce don d'une terre son Amour, dans le respect du sabbat l'homme tiendra pour sacré les actes de libération de l'esclave, de l'émigré. Même les animaux doivent jouir d'un temps de repos : que tous observent la loi du sabbat quelle que soit la quantité de travail à accomplir.
Comment, au temps de Jésus, l'Israélite se comporte-t-il en face du sabbat ?
Le Repos dans le Nouveau Testament.
Au temps de Jésus, le commandement du sabbat existe plus que jamais. Les fidèles de la Loi sont très attentifs à l'observer.
En effet, comme nous l'avons dit ci-dessus, la tradition juive, à partir de l'Exil, a fait du sabbat une loi sacrée, intouchable. Pour bien se distinguer des habitants de Babylone, les Juifs refusaient, le septième jour de la semaine, toutes sortes d’activités.
Avec le temps, le jour du sabbat devint un repos forcé si bien que la joie de ce temps libre se transforma en contrainte.
Dans ce contexte, les paroles de Jésus et ses actes apparaissent pour les uns comme des signes de provocation, pour les autres comme une libération. Les disciples le reçoivent comme celui qui vient libérer Israël de l'hypocrisie et du légalisme des hommes de loi. En d'autres termes, Jésus redonne au sabbat son sens véritable : permettre un arrêt dans les tâches laborieuses, les misères, les inégalités ; manifester sa reconnaissance envers le Créateur. Rien, dans l'esprit de Jésus, n'interdit de calmer sa faim en arrachant et en broyant dans sa main, un jour de sabbat, des épis de blé pour en manger les grains[xvi].
De plus, ce geste ne constitue pas un vol. La terre et ses fruits, selon l’esprit du Lévitique 2, 8…, n'est pas la propriété exclusive du propriétaire.
Se tournant vers les pharisiens, Jésus exprime sa pensée. Il les accuse de tellement s'attacher aux lois extérieures et aux rites traditionnels de la vie religieuse qu'ils en oublient le commandement capital de la miséricorde[xvii] . Il accule ces légalistes à reconnaître leurs contradictions internes, la non-correspondance de leurs paroles et de leurs pratiques :
« Esprits pervertis, est-ce que le jour du sabbat chacun de vous ne détache pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ? »[xviii] .
Jésus venait de guérir une femme un jour de sabbat.
Finalement, cette parole du Christ : « Le sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat »[xix], résume bien comment est remis en place le commandement du repos. Ce n'est du reste qu'un rappel de l'esprit de l'institution sabbatique : « Le sabbat vous a été remis, mais vous n'avez pas été remis au sabbat » dit un rabbin de l'époque du Christ à propos d'Ex 31, 14 : « Vous observerez le sabbat car pour vous il est sacré ».
En effet, dans le judaïsme contemporain de Jésus, l'obligation du sabbat cesse quand son observation entraîne un grand dommage pour l'homme[xx]. Mais les pharisiens aveuglés par l'observation extérieure de la loi, ne savent pas entendre ce qu'est l'esprit même de la loi.
Enfin, je souhaite dire que nous ne devons pas oublier tout ce que ce mot « sabbat » (repos) nous a permis de découvrir, tant dans les relations des hommes entre eux, que dans l'importance de cesser le travail pour reconnaître Dieu-Créateur et miséricordieux. C'est dans cette reconnaissance qu'il est devenu, avec la tradition patristique, un synonyme de contempler.
Contempler Dieu, être avec lui…
Voilà ce que promet le prophète, un disciple du Second Isaïe[xxi] aux juifs qui consentent à doubler leurs actes de piété par des actes de justice : « Le jeûne que je préfère, n'est-ce pas ceci : dénouer les liens provenant de la méchanceté, renvoyer libres ceux qui ployaient…, partager le pain avec l'affamé… » et qui respectent la sainteté du sabbat :
« Si tu t'abstiens de démarcher pendant le sabbat et de traiter tes bonnes affaires en mon saint jour, si tu appelles le sabbat "jouissance", le saint jour du Seigneur "glorieux", si tu le glorifies en renonçant à mener tes entreprises, à tomber sur la bonne affaire et à tenir des palabres sans fin, alors tu trouveras ta jouissance dans le Seigneur, je t'emmènerai en char sur les hauteurs de la terre, je te ferai savourer le lot de Jacob, ton père. Oui, la bouche du Seigneur a parlé ». (Is 58, 13 s)
Le repos du sabbat n'est donc pas seulement une cessation du travail. C'est aussi un temps de fête, l'occasion de fêter joyeusement Dieu. On consacrera toutes ses forces à célébrer dans la joie le Créateur et le Rédempteur. Le sabbat peut être appelé « jouissance », « glorieux », car celui qui le met en pratique trouvera en Yahvé sa joie. Il vivra pleinement, seulement ce jour de sabbat, jour objectivement sanctifié par Dieu, jour de fête qui est le seul temps véritable : « le temps des fêtes culturelles, écrit G. Von Rad, était le seul temps au plein sens du mot, car lui seul était un temps vraiment rempli »[xxii].
Transposé dans la vie chrétienne, le sabbat juif, dont la pratique est désormais remplacée par le premier jour de la semaine, le dimanche, jour du Seigneur, désigne toujours un jour de repos et de fête. Il est un quies, un repos dégagé de la servitude de la loi, donc un repos spirituel. Nous pensons à l'évolution qu'a subie la circoncision. Selon les paroles de l'apôtre Paul avec la Nouvelle Alliance, la circoncision qui plaît au Seigneur est la circoncision du cœur. De même, le sabbat des temps nouveaux est plus le sabbat du cœur que celui du corps, même si ce dernier peut aider au repos spirituel. Jésus a « travaillé » aussi pendant le sabbat ; « ce par quoi, le repos (sous le Christ) se distingue le plus du sabbat juif est que, tandis que celui-ci est périmé, puisqu'il avait été prescrit par l'ancienne loi, qui a fait place à la Nouvelle Alliance, le sabbat chrétien est un repos qui n'aura plus de fin : il ne sera même parfaitement achevé que dans l'éternité »[xxiii]. Saint Augustin a particulièrement mis en lumière le caractère eschatologique du sabbat chrétien : « Ce sabbat que les juifs célèbrent temporairement sera perpétuel : nous savons que nous devons l'interpréter comme éternel. Ce repos sera ineffable : on ne peut l'expliquer... C'est vers lui que nous tendons, c'est en vue de lui que nous sommes spirituellement régénérés. »[xxiv]
Nous sentons de nouveau que la réalité du repos chrétien ne s'assimile pas à une inactivité totale. Certes le jour du Seigneur est marqué par la cessation de toute action laborieuse, productive. Il est consacré à Dieu, comme anticipation du repos à venir. Mais cette anticipation comprend une activité, une tension, une œuvre à accomplir qui ne peut qu’être différente d’un travail rémunérateur.
Ne pas travailler chaque jour, prendre des temps de repos, ne pas poursuivre constamment un enrichissement matériel, monétaire…
Il faudrait parler, maintenant de la pauvreté volontaire. Le choix d’une vie simple selon l’Evangile… voir le texte de 2009 : appel impératif de partage et de sobriété.
[i] Cf. Gerhard Von Rad, Théologie de l'Ancien Testament, 2ème édition, Labor et fides, Genève 1967, t 1, p. 24ss.
[ii] G. Von Rad, op. cit., p. 23.
[iii] Jos 21, 43-45 ; cf Jg l, 19,21 1 Récit de l'installation en Canaan « On donna Hébron à Caleb, etc »
[iv] Cf. G. Von Rad, op. cit., p. 264s et p. 197s.
[v] Cf. Ex 33,14.
[vi] Cf. Dt 7, 7-9 ; 8, 5 ; 14,1
[vii] cf. Ex 23, 12 : Lv 23, 3 : « Six jours on fera son travail, mais le 7ème jour est le sabbat, un jour de repos, avec réunion sacrée, un jour où vous ne faites aucun travail : c'est le sabbat du Seigneur où que vous habitiez. cf. aussi la note de la T.O.B.
[viii] cf. aussi Dt 26, 12 - 13 qui donne, par la dîme, une idée de cette solidarité : La dîme triennale :
« La 3ème année, l’année de la dîme, quand tu auras prélevé toute la dîme sur la totalité de ta récolte, quand tu l'auras donnée au lévite, à l'émigré, à l'orphelin et à la veuve, et qu'ils auront mangé à satiété dans ta ville, alors devant le Seigneur tu diras : « J'ai ôté de la maison la part sacrée et je l'ai bien donnée au lévite, à l'émigré, à l'orphelin et à la veuve suivant le commandement que tu m'as donné... »
[ix] Is 40, 10 s ; cf. Ez 34, 12 ss.
[x] Jer 30, 10 ss.
[xi] Cf. G. Von Rad, op. cit. p.80 S·
[xii] cf. Lv 25., 1 - 7 ; 25 ,8 - 54.
[xiii] Note de la TOB, p. 247.
[xiv] Note de la TOB, p. 247.
[xv] Cf. G. Von Rad, op. cit. p. 262 : « Cette idée était dans l'Ancien Testament nettement sociale, en ce sens qu’Israël identifiait le pays qu'il occupait avec le domaine culturel de Yahvé. Quiconque se trouvait à l'extérieur de ses frontières était loin de la face de Yahvé (I S 26, 20 ). Appartenir à Yahvé était synonyme de "avoir part au pays de Yahvé" (Jos 22, 25). Puisque Yahvé était le vrai propriétaire du pays, il en découlait des conséquences tout à fait concrètes sur la législation humaine en matière de propriété. On peut considérer la phrase ; "Le pays est à moi, vous êtes chez moi comme étrangers et comme habitants" (Lev 25, 23), comme le fondement théologique du droit foncier de l'ancien Israël. À côté de la propriété familiale héréditaire, on connaissait un territoire communal soumis au lotissement périodique. Le lotissement était un acte sacré qui intervenait après l'année de relâche, autre institution sacrale, parce qu'elle confessait le droit unique de propriétaire du pays reconnu à Yahvé (cf. Mich. 2, 5 ; Ps 16, 6). L'idée que Yahvé était le seul propriétaire légitime du pays était aussi tout autre chose qu'une doctrine théorique ; elle avait son fondement dans des notions de droit sacré qui avaient une influence très réelle sur la vie quotidienne d'Israël. »
[xvi] cf. Mt 12, 1-8
[xvii] cf Mt 9,13 ; 12,7
[xviii] Luc 13,15 ; cf. Mt 12, 11
[xix] Mc 2, 27
[xx] Cf. 1 M 2, 39 - 41 ; cf. Mc 3,4 : « ce qui est permis le jour du sabbat, est-ce de faire le bien ou de faire le mal, de sauver un être vivant ou de le tuer ? » Note de la TOB : il était admis que la loi du sabbat cessait quand une vie était menacée ; ce n'est pas le cas ici, guérison de celui qui a une main paralysée. Mais Jésus étend ce principe à toute guérison et à toute bonne action accomplie le jour du sabbat, car ne pas guérir équivaudrait à tuer, ne pas faire le bien à faire le mal. L'attitude de Jésus à l'égard du sabbat tend à le mettre au service du bien et de la vie.
[xxi] Cf. ls, 58, 1 - 14.
[xxii] G. Von Rad, op. cit., p. 91
[xxiii] Don Jean Leclerc~Otia Monastica, études sur le vocabulaire de la contemplation au Moyen-Âge, He der, Audia, Auselmiana,51, Rome 1963,p.54.