Les catholiques pratiquants toujours plus à droite

Publié le par Michel Durand

27215_000-par7059649_440x260.jpgIl y a quelques jours je terminai ainsi un article :

"Ceci étant dit, peut-être dois-je me poser la question : mon vote expliquerait-il que je ne suis pas un bon catholique pratiquant ?"

La question demeure ; beaucoup de personnes doivent le penser : je ne suis pas un bon catholique.

Sous la monarchie, le bon catholique français vénérait le roi.

En République, ne se soumet-il pas à l'argent ? à ceux qui défendent contre l'homme le capital ?

Où est le danger ? Dans le couple homo qui respecte autrui ou dans le décideur qui surcharge la tâche du salarié ?

Presque huit catholiques pratiquants réguliers sur dix (79%) ont voté pour Nicolas Sarkozy estime Henrik Lindell de La Vie. 

Je convoque à la lecture de son billet ; c'est ici.

 

Un autre article apporte quelques nuances critiques à l'analyse conduite par la vie.

Voir ici ce qu'écrit Desiderius Erasme. Une sérieuse analyse !

"On cherche en vain dans le discours de Sarkozy les grandes ruptures de l’Évangile : l’amour des ennemis, la soif de la justice, la recherche de la paix, le refus de la vengeance, le choix de la pauvreté (sobriété…). L’originalité de l’Évangile, c’est d’appeler les hommes, et en premier lieu les disciples de Jésus, à ouvrir les yeux sur le don déjà présent de Dieu, c’est-à-dire sur les forces de vie qui sont à l’œuvre. Il ne s’agit pas simplement de défendre la vie à son origine et à la fin, pour la garder sous cloche ou l’ignorer entre les deux, il s’agit de croire qu’elle nous habite, qu’elle nous soulève, qu’elle nous permet de traverser les épreuves personnelles ou collectives. Ce n’est pas pour rien que les évangiles commencent par mettre en scène des miracles où les malades sont guéris, où les paralytiques se lèvent… De même font les apôtres aussitôt après la Pentecôte. La Bonne nouvelle c’est cela : là où nous pensions être impuissants, malades, mourant, voire morts, la vie attend que nous nous levions, pour la manifester…"



Publié dans Politique

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B
<br /> Merci Père pour ce blog dont je suis une lectrice régulière, et merci tout particulièrement de traiter de ces sujets. Le plébiscite des catholiques pratiquants pour la droite de Sarkozy me<br /> stupéfie et m’attriste beaucoup. J’ai toujours été de gauche, par croyance en un idéal de liberté, de solidarité, de tolérance et de justice sociale, par un choix résolu pour l’intérêt collectif<br /> au détriment de l’individualisme et des intérêts privés, par une préférence pour l’humain sur la rentabilité, le profit financier et la concurrence. Pendant longtemps je me suis revendiquée<br /> athée, ce qui me semblait être la seule option possible, car je me représentais les religions, et en particulier l’Église catholique (que je connaissais un peu mieux que les autres), comme les<br /> garants d’idées rétrogrades et conservatrices, plus propices à asservir l’homme qu’à œuvrer pour sa liberté et son bonheur. Différentes lectures m’ont peu à peu conduit à découvrir sous un tout<br /> autre angle la spiritualité chrétienne et finalement à me plonger dans l’Évangile, qui m’a profondément bousculée en étant aux antipodes de toutes les idées préconçues que je m’en faisais... J’en<br /> ai conclu que cette image d’un catholicisme de droite n’était finalement qu’un mirage, qu’un accident de surface, qu’un paquet cadeau peu engageant, mais qu’il fallait ouvrir pour y découvrir le<br /> trésor caché. Je pensais donc naïvement pouvoir dépasser ces contradictions apparentes, et ai ainsi fait partie des 3% de cathos pratiquants à avoir, d’après les statistiques, voté Mélenchon au<br /> premier tour, bien fière d’apporter ma modeste contribution à ce chiffre. Quand je vais à l’église, je n’y vais certes pas pour faire de la politique, et j’essaie de faire la part des choses en<br /> faisant abstraction de cet aspect, mais cela m’est difficile car les deux sont intimement liés dans ma vie. La campagne électorale et la violente propagande catholique pro-Sarkozy m’ont remis<br /> brutalement en face des réalités, par exemple avec les affiches anti-Hollande de catholiques intégristes que l’on peut trouver dans le centre ville et qui visent à une diabolisation de la gauche,<br /> ou les nombreux emails (exemple) et tracts qui circulent, à destination des cathos, avec le même dessein. Tout ce contexte contribue à ce que je me sente de plus en plus mal à l’aise dans l’Église. Je ne<br /> comprends pas comment les combats contre le droit à l’avortement, le droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels ou la légalisation de l’euthanasie – qui vont tous trois dans le<br /> sens d’une réduction des libertés et donc d’une négation du libre arbitre – peuvent être ainsi affichés comme préoccupations politiques principales, dans une société où les inégalités,<br /> l’intolérance et la peur de l’autre, la régression des acquis sociaux ou la toute puissance de la finance représentent des menaces si pressantes. Je ne comprends pas comment les catholiques<br /> peuvent ainsi se sentir « menacés » par la gauche, et laisser cette peur dicter leur vote. Je suis dans l’incompréhension la plus totale face à ces positions, et bien triste de devoir<br /> me rendre à l’évidence qu’il n’est pas possible de concilier l’inconciliable. Si j’aime la spiritualité et la liturgie catholiques, je songe toutefois à me rapprocher de l’Église réformée, en<br /> espérant y être un peu plus à ma place.<br />
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M
<br /> <br /> Merci pour votre commentaire qui concrétise bien la gravité de la question. Au-delà de l'histoire des hommes, de l'Eglise des hommes, lisons, par exemple, dans le Nouveaut testament, les lettres<br /> de Jean, de Jacques. Que d'amour !<br /> <br /> <br /> "Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur ; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas?"<br /> <br /> <br /> "Mais vous, vous méprisez le pauvre ! Ceux qui vous oppriment et vous traînent devant les tribunaux, ce sont les riches, n'est-ce pas ? Ce sont eux qui font insulte au beau nom qui vous<br /> a été donné. Certes, vous faites bien si vous accomplissez la loi du Royaume, telle que l'Écriture la présente : « Tu dois aimer ton prochain comme toi-même . » Mais si vous<br /> agissez avec partialité, vous commettez un péché et la loi vous condamne parce que vous lui désobéissez.<br /> <br /> <br /> Ces lettres très concrèes demandent toute notre attention dans la méditation et l'action.<br /> <br /> <br /> L'Esprit nous garde dans l'espérance.<br /> <br /> <br /> <br />