Surtout, restons humanistes ! Pas d’options chrétiennes spirituelles.

Publié le par Michel Durand

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Gravure de Nadal, XVIIes, le Bon Samaritain

 

Alors que je me trouve en compagnie de défenseurs des Droits de l’homme, droits du citoyen, droits des étrangers, des « sans-papiers », droits de la terre - son respect écologique, j’entends souvent un appel à rester dans une action strictemment humanitaire. Ne sortons pas de l’humanisme.

Peur du religieux ? De la mainmise d’une Institution sur la décision personnelle, sans doute.

Peur de l’Église, des Chrétiens ? Assurément. Méfiance.

Devant cette attitude, je ne peux que répondre que le Christ – et en conséquence ses disciples – ne fait rien d’autre que d’aller jusqu’au bout de l’humain. Jésus et toute l’Église (en principe) n’ont qu’une perspective : développer l’humanité de l’homme jusqu’à son maximum, lui apporter la guérison, le bonheur. Le chrétien accomplit sa mission quand il permet le plein épanouissement de l’homme et, pour cela, quand il répare de son mieux tous les dysfonctionnements rencontrés. Certes, cette tâche s’accomplit – et le croyant en Dieu Trinité ne peut l’oublier – sous le regard du Ressuscité. Seul, le Verbe fait chair apporte le salut complet à tous les hommes, toutes les femmes, quelles que soient leurs conditions ou régions sur terre. Mais, en quoi cette plénitude du salut empêcherait-elle le développement humain attentif à apporter le plus d’humanité possible ? Il y a complémentarité (complétude) et non-opposition. Ce que j’accomplis dans le sens du Christ marche aussi dans le sens de l’homme.

Il n’est pas certain que ce raisonnement soit audible par celles et ceux qui, à cause du poids de l’Histoire, ont une profonde aversion contre l’Église. Un discours raisonnable ne saurait les convaincre. Il demeure toujours possible de vivre selon ses convictions et ainsi, de donner à voir.

Montrer, par le témoignage au quotidien de la vie, que les chrétiens d’aujourd’hui, disciples de Jésus Christ, ressuscité par le Père, constituant l’Eglise, agissent pour le bien de l’humanité, des hommes et des femmes de ce temps. Leurs œuvres humanitaires (caritatives) accomplies en lien avec tous les humanistes du monde ne s’opposent pas au bien-être humain, au contraire.

Église, sacrement de salut.

Ce que vit l’Église dans sa vie ordinaire, quotidienne, montre le salut, le bonheur pour tous, souhaité par Dieu et apporté par le Christ. Église, symbole, signe du bonheur.

En relisant ce matin le premier chapitre de l’Évangile selon Marc, j’ai repensé à cette merveilleuse redécouverte de Vatican II : avant les 7 sacrements, il y a l’Église, sacrement du salut par sa vie elle-même. La rencontre (humaniste) des membres de l’Eglise, comme la rencontre de Jésus, apporte la guérison.

Jésus guérit les malades.

Marc 1,30ss

En quittant la synagogue, Jésus, accompagné de Jacques et de Jean, alla chez Simon et André. Or, la belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre. Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade. Jésus s'approcha d'elle, la prit par la main, et il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d'esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu'ils savaient, eux, qui il était.

Jésus s’organise pour trouver un temps de prière, de méditation, d’intimité avec son Père.

Le lendemain, bien avant l'aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait.

Jésus n’hésite pas à guérir de nouveau tous ces gens dont il a pitié.

1, 36

Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. Quand ils l'ont trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c'est pour cela que je suis sorti. » Il parcourut donc toute la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais. Un lépreux vient trouver Jésus ; il tombe à ses genoux et le supplie : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » A l'instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié.  

Jésus n’oublie pas qu’il est venu pour annoncer la Libération, la Bonne Nouvelle.

1, 45

Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte qu'il n'était plus possible à Jésus d'entrer ouvertement dans une ville. Il était obligé d'éviter les lieux habités, mais de partout on venait à lui.

Jésus accepte l’acte humanitaire de donner à manger à tous.

8, 2

« J'ai pitié de cette foule, car depuis trois jours déjà ils sont avec moi, et n'ont rien à manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en route ; or, quelques-uns d'entre eux sont venus de loin. »

Ceux et celles qui l’ont rencontré ne peuvent demeurer indifférents à sa personne. Ils (elles) ont été touchés ; ils ne sont plus les mêmes. Touchés par le sacrement de la vie.

Certains repartiront vers leur train-train quotidien ; la rencontre avec Jésus restera un heureux et bénéfique souvenir.

D’autres deviendront disciples du Ressuscité. Pour eux, se mettra en place le rite du baptême, sacrement qui marque l’entrée dans l’Église.

D’autres encore s’engageront dans la mission des apôtres. Ils porteront la Bonne Nouvelle du Salut obtenu en Christ, feront des miracles, ne serait-ce qu’en travaillant à rendre plus heureuse, plus humaine l’humanité : soins aux personnes, éducation, écoute, respect des droits, solidarité.


Publié dans Bible

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