lettre ouverte à Nicolas Sarkozy
Jean-Marie m’écrit :
« Mon environnement quotidien... la tête des gens, si souvent affligeante, dans la rue, dans le tram, parfois aussi dans les églises... et puis aussi et surtout les conditions de travail qui se détériorent de plus en plus - mais vraiment de plus en plus ! - pour bon nombre d'entre-nous (pour celles et ceux qui ont la chance de travailler, comme on l'entend si souvent dire...)
La vie, ce n'est pas ça... vraiment pas ça...
Alors, j’ai rédigé cette “lettre ouverte à Nicolas Sarkozy” »
Monsieur le Président de la République,
C’est en tant qu’homme s’adressant à un autre homme que je vous écris et que je vous parle.
C’est en tant que chrétien s’adressant à un autre chrétien que je vous écris également, et que je vous parle.
Vous êtes allé à deux reprises rencontrer le Très Saint Père Benoît XVI et c’est à s’en réjouir, néanmoins, je me pose quelques questions en rapport à vos intentions premières, et plus largement, à votre politique.
Je m’explique : vous êtes au jour d’aujourd’hui à la tête d’un pays malade, divisé, à la limite de la rupture sociale et peut-être même d’une certaine forme de guerre civile — on ne sait pas.
Vous vous êtes, au cours de votre mandat, toujours placé radicalement du côté des puissants, de ceux qui possèdent, et qui possèdent même parfois outre mesure — et c’en est indécent d’ailleurs, scandaleux, eu égard à la grande pauvreté qui s’étend de plus en plus dans notre pays, et contre laquelle d’ailleurs vous prétendez lutter.
Vous avez par là même contribué je pense, à aggraver non seulement la pauvreté de bon nombre d’entre nous ici en France, mais encore brouillé et changé peu ou prou les consciences, les orientant volontairement et délibérément vers le ‘tout profit’, individuel le plus souvent, sans plus aucune notion de partage et d’humanisme dans certains cas précis. C’est ce que l’on appelle l’ultralibéralisme. Un ultralibéralisme totalement sauvage et déplacé.
Vous vous dites chrétien, et vous l’êtes certainement, tout autant que moi, et sachez bien que le chrétien partage : il prend soin du plus faible et le sert en premier, en priorité, avant tout autre ; de plus — et c’est très important, le chrétien veille à ce que nous vivions dans un ordre des choses, dans une société qui soit juste, équitable. Loyale. Morale.
Je ne pense pas que nous nous dirigions en France vers cet ordre des choses.
Vous êtes le Chef d’État de notre pays depuis bientôt quatre ans — vous en êtes donc responsable depuis cette date.
Je conviens tout à fait que la France soit partie liée avec les autres pays du monde du fait de cette mondialisation à laquelle aujourd’hui personne ne peut plus échapper, alors je fais un souhait, un vœu précis — le voici :
Celui que vous ayez par-dessus tout le désir et la détermination d’inciter les pays du G20, dont vous êtes à la présidence depuis le douze novembre dernier et pour un an, à légiférer clairement et efficacement pour contrôler et taxer la Bourse et les flux financiers internationaux. Vous pouvez être moteur dans cette action — soyez-le !
Sachez d’autre part, et vous le savez depuis longtemps Monsieur le Président, que si rien n’est fait en la matière et rapidement, nous irons certainement à la catastrophe : vers des conflits de plus en plus durs et fréquents en regard aux inégalités criantes et au manque de justice, dans les pays dits du Sud ainsi que dans ceux du Nord.
Vous pouvez éviter cela à votre niveau je le pense, en incitant fermement — je le répète — les pays riches dont nous faisons partie à promouvoir et à faire respecter des lois beaucoup plus restrictives sur la fiscalité et sur l’argent, et ce, à un niveau mondial.
Il en va de votre devoir de Chef d’État, si vous souhaitez contribuer au maintien de la paix ainsi qu’à une réelle amélioration de notre vie sur terre.
J’attends bien entendu une réponse de votre part.
Je vous prie de bien vouloir agréer Monsieur Nicolas Sarkozy, l’assurance de toutes mes respectueuses salutations.
Fait à Fontaine, le 8 décembre 2010.
Jean-Marie Delthil.
PS : Une copie de cette lettre est adressée à l’attention du Très Saint Père Benoît XVI, ainsi qu’à la Presse et sur le réseau Internet.