Tous les croyants en un Créateur entendent la voix de Dieu et sa manifestation, dans le langage des créatures
À suivre l’actualité, nous sommes bien obligés de nous informer sur la réalité des dons d’ovocytes, de sperme, de la PAM.
Un rapide voyage sur internet donne à penser.
Celui-ci accompli, je me suis rappelé un texte de Vatican II, l’Église dans le monde de ce temps, Gaudium et spes. Certes, c’est complètement décalé, abstrait du quotidien. Mais, je me demande si ce n’est pas cette vision de l’autonomie non indépendante de l’homme qui doit orienter nos pensées alors que, dans l’individualisme libéral et libertaire, nous devenons incapables de poser des limites à nos désirs.
Voici une annonce parmi de nombreuses autres :
« Homme dans la trentaine, père d’une jolie petite fille, souhaite aider des couples sérieux à réaliser leurs désirs d'être parent. Je ne souhaite pas participer à l'éducation de l'enfant, mais accepte de garder contact. »
Ou encore :
J'ai 48 ans ; je vis seule. J'ai fait plusieurs essais ; aujourd’hui, le médecin me recommande de rechercher une donneuse d'ovule. Qui peut m’aider ? Je prends en charge tous les frais et peux donner une rémunération à celle qui voudrait coopérer. »
Gaudium et Spes, N°36. Juste autonomie des réalités terrestres
1. Un grand nombre de nos contemporains semblent redouter un lien étroit entre l’activité concrète et la religion : ils y voient un danger pour l’autonomie des hommes, des sociétés et des sciences.
2. Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, que l’homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser et à organiser, une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur. C’est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur ordonnance et leurs lois et leurs valeurs propres, que l’homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser et à organiser. Une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur. C’est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques. L’homme doit respecter tout cela et reconnaître les méthodes particulières à chacune des sciences et techniques. C’est pourquoi la recherche méthodique, dans tous les domaines du savoir, si elle est menée d’une manière vraiment scientifique et si elle suit les normes de la morale, ne sera jamais réellement opposée à la foi : les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu. Bien plus, celui qui s’efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s’il n’en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu’ils sont. À ce propos, qu’on nous permette de déplorer certaines attitudes qui ont existé parmi les chrétiens eux-mêmes, insuffisamment avertis de la légitime autonomie de la science. Sources de tensions et de conflits, elles ont conduit beaucoup d’esprits jusqu’à penser que science et foi s’opposaient.
3. Mais si, par « autonomie du temporel », on veut dire que les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur, la fausseté de tels propos ne peut échapper à quiconque reconnaît Dieu. En effet, la créature sans Créateur s’évanouit. Du reste, tous les croyants, à quelque religion qu’ils appartiennent, ont toujours entendu la voix de Dieu et sa manifestation, dans le langage des créatures. Et même, l’oubli de Dieu rend opaque la créature elle-même.