TREBLINKA - PÂQUES
Il y a déjà quelques temps que je souhaitais vous parler de cette photo, de cette photo poignante et bien connue qui illustre le livre de Jean-françois Steiner : Treblinka. Les wagons à bestiaux – un wagon, en l’occurrence… des hommes, des femmes et des enfants… ; pour l’occasion : trois personnes, trois adultes, trois attitudes peut-être aussi, en face de l’innommable et de la domination.
La femme de droite nous fait clairement prendre conscience du tragique et de l’horreur de la situation : des hommes s’apprêtant à martyriser d’autre hommes, des innocents. La personne au centre, un jeune homme de vingt-cinq ou trente ans, est encore dans l’espoir semble-t-il – que sait-il donc des camps, des camps de la mort ?... Nous ne le savons pas. Il voit le photographe. Tout à gauche enfin : un homme, une femme ? difficile de le dire, peu importe d’ailleurs ; son attitude semble effacée, que pense cette personne, qu’a-t-elle au fond d’elle-même ? Quel est son ressenti, les idées, les pensées qui l’habitent ? Impossible à nous de le dire.
Comme c’était Pâques aujourd’hui, qu’on m’a offert une rose tout à l’heure, je l’aie déposée là, sur le livre, sur la photo de couverture, en honneur, en hommage à toutes ces pauvres personnes qui ont subi la barbarie nazie ; d’une manière générale, en l’honneur à toutes les victimes de la folie humaine – et je me suis dit que Pâques dépassait toutefois bien l’absurdité et la grande méchanceté. Totalement.
Jean-Marie Delthil. 4 avril 2010. Jour de Pâques.