On sait que la planète brûle et qu’il y a urgence. Si on attend que chacun prenne le temps de se convertir, on sera rapidement dans le mur

Publié le par Michel Durand

On sait que la planète brûle et qu’il y a urgence. Si on attend que chacun prenne le temps de se convertir, on sera rapidement dans le mur
Le laboratoire voulu de nouveau cette année 2013-2014 par Chrétiens et pic de pétrole avec l’Espace Saint-Ignace, a eu samedi dernier sa dernière séance. Ce fut un agréable moment d’échanges où nous avons sérieusement formulé l’ampleur des exigences tant individuelles que collectives pour que de nouveaux modes de vie se mettent solidement en place dans nos existences.

Le cours du pétrole en hausse mais très volatil

On sait que la planète brûle et qu’il y a urgence. Si on attend que chacun prenne le temps de se convertir, on sera rapidement dans le mur

Notre travail se prolonge puisque nous avançons maintenant vers le 3ème colloque qui se tiendra à Lyon les 8 et 9 novembre 2014 sous le titre : Non-puissance, sobriété et espérance Quelle société voulons-nous ?

Voici, à propos du laboratoire à l’Espace Saint-Ignace, le point de vue d’un participant.

De nos réflexions du samedi matin rue Sala, je retiens, personnellement, que le mythe de la croissance n’est plus de mise, ce que nous savions déjà, au fond. La croissance, telle que nous l’avons définie et vécue dans l’après-guerre, était un accident de l’histoire, et présente des inconvénients graves, rien moins que nous faire courir le risque d’un écroulement de la biodiversité, d’une altération irréversible de notre environnement vital, et finalement d’un appauvrissement de la vie humaine. Nous devons trouver d’autres moteurs pour que le développement de l’humanité ne soit plus une impasse.

Une ligne forte qui ressort de nos études, à mon sens, est que chacun de nous doit d’abord trouver d’autres moteurs pour lui-même. Sortir de notre intoxication collective passe par un travail personnel. Je fais là un rapprochement avec un fondamental du Pacte Civique, qui demande à chacun de s’engager dans un changement personnel pour porter le changement sociétal.

Mais si ce travail personnel, à mener chaque jour, sur notre rapport à l’argent et à la drogue consommation est assurément essentiel et doit être premier, une interrogation angoissante me reste.

En effet, on sait tous, maintenant, que la planète brûle et qu’il y a urgence. Si on attend que chacun prenne le temps de se convertir, on sera rapidement dans le mur. Dans « la mystique de la croissance », Dominique Méda essaie de passer ce sujet au peigne critique pour tendre vers des solutions. Elle met fort justement en avant la véritable addiction à l’argent et à la consommation effrénée dans laquelle nous sommes. Elle conclut qu’il serait nécessaire, pour en sortir, de remplacer ces plaisirs vains par d’autres aussi attractifs, et ébauche la piste de l’autoproduction. Cela me parait encore bien lent et incertain.

Il me paraitrait intéressant d’approfondir les possibilités de déclencher un effet d’avalanche par conversion d’élites agissantes dans la société. Peut-être faut-il voir dans des mouvements comme le Collectif Roosevelt ou dans les positions du pape sur la pauvreté et la fraternité des prémisses favorables à l’émergence de nouveaux paradigmes.

François PILLARD, 16 mai 2014

On sait que la planète brûle et qu’il y a urgence. Si on attend que chacun prenne le temps de se convertir, on sera rapidement dans le mur
Dans cette même ligne il y aura dans le 1er arrondissement de Lyon, à « toi d’écoute », église saint-Polycarpe, 25 rue René Leynaud, la présence de Vincent Cheynet qui nous présentera son dernier livre : Décroissance ou décadence. Ce sera le jeudi 5 juin à 20 h 30.
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