Le saccage des équilibres naturels, sociaux, dont le pauvre est victime, appelle une transformation radicale des structures économiques

Publié le par Michel Durand

promouvoir l'universalité du bien commun

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Source de l'image : La Vie

Pendant la période du carême, le quotidien La Croix a publié une série d’articles sur l’écologie. J’espère (ou je pense) que cette publication aura sensibilisé quelques lecteur(trice)s. Mais en même temps j’exprime un regret : toute cette suite de réflexions écologiques fut bien gentillette. Il ne m’est pas apparu que les auteurs choisis par la rédaction de La Croix aient souhaité atteindre la racine du problème écologique. Ainsi des phrases contenues dans un appel que j’ai accepté de signer me semblent absentes de l’ensemble. Par exemple : « Changeons le système, pas le climat ! »

Quel impact a eu l’appel en question ? Je n’en ai pas beaucoup entendu parler. Cela signifie qu’il faut continuer en s’attaquant au système économique que l’on considère intouchable comme s’il était une réalité sacrée. Mais les lecteurs du quotidien sont-ils désireux de changer de système ? Alors la rédaction du journal se comprend appelé à garder ses lecteur(trice)s.

Voici l’Appel du carême 2015 pour une conversion écologique

« Il faut encourager et soutenir la conversion écologique, qui au cours de ces dernières décennies a rendu l’humanité plus sensible à l’égard de la catastrophe vers laquelle elle s’acheminait. » Jean-Paul II, Audience générale du 17 janvier 2001, « L’engagement pour éviter une catastrophe écologique majeure »

« La maison brûle. Où sont les chrétiens ? » C’est la question que posent souvent les militants écologistes. Des premiers psaumes aux derniers papes, de sainte Hildegarde à saint François, les chrétiens sont pourtant héritiers d’une sagesse écologique plurimillénaire. Notre tradition n’a cessé de chanter les merveilles de la Création, tout en insistant sur notre responsabilité à son égard. Dans la vision biblique, l’homme n’est pas le propriétaire, mais le jardinier de la Terre. Dès lors, face aux désastres écologiques, comment pourrions-nous nous taire ?

L’ANNÉE 2015 S’AVÈRE DÉCISIVE

Sur ce point, l’année 2015 s’avère décisive. La France est en première ligne : en décembre aura lieu à Paris le grand sommet des Nations-Unies consacré au climat (COP21). De nombreuses initiatives associatives émergent pour promouvoir des modes de production et de consommation plus équitables et moins destructeurs : « Changeons le système, pas le climat ! »

C’est dans ce contexte que le pape François, qui n’a de cesse d’inviter les chrétiens à « aller aux périphéries », publiera au printemps une encyclique sur le thème de l’écologie.

Pour nous chrétiens, le Carême est un temps privilégié pour approfondir l’unité de vie, dans un esprit de sobriété joyeuse. Or, la parole évangélique et la conscience écologique partagent cette exigence spirituelle de simplicité, de mise en commun et de fraternité.

C’est ainsi que chacun de nous peut devenir veilleur et acteur de ce bien commun fondamental qu’est la Création, au service de toute la famille humaine.

QUE LES CHRÉTIEN PRENNENT ENFIN TOUTE LEUR PART DANS CE COMBAT GLOBAL

Ainsi jugeons-nous nécessaire que les chrétiens prennent enfin toute leur part dans ce combat global pour le respect du vivant, en s’engageant spirituellement et concrètement aux côtés des militants écologistes.

Parce que face à la marchandisation de tout, on ne peut séparer l’écologie humaine de l’écologie environnementale,

Parce que le saccage avéré des équilibres naturels et sociaux, dont les plus démunis sont les premières victimes, appelle une transformation radicale de nos modes de vie et de nos structures économiques,

Parce que seule la société civile, dans toute sa diversité, peut réellement inciter les dirigeants à prendre les mesures drastiques qu’impose la gravité de la situation,

Parce que la préservation d’un espace vivable pour tous est une des causes capables d’unir durablement les personnes et les peuples dans un esprit de justice et de paix,

Il est plus que temps de vivre enfin, personnellement et collectivement, dans nos familles et nos quartiers, cette conversion écologique qui est urgence vitale aussi bien qu’espérance évangélique.

Ci-dessous, le texte reçu pour m’inviter à signer l’appel. Il y a quelques modifications. Je me renseigne.

Pour savoir combien de personnes ont signé. Qui soutient cet appel ? Le blog de Patrice de Plunkett aide à saisir qui et comment fut reçu l’appel.

Mouture du texte portée à ma connaissance.

« Il faut encourager et soutenir la conversion écologique, qui au cours de ces dernières décennies a rendu l'humanité plus sensible à l'égard de la catastrophe vers laquelle elle s'acheminait. »

Jean-Paul II, Audience générale du 17 janvier 2001, « L'engagement pour éviter une catastrophe écologique majeure ».
« La maison brûle. Où sont les chrétiens ? » C'est la question que posent souvent les militants écologistes. Des premiers psaumes aux derniers papes, de sainte Hildegarde à saint François, les chrétiens sont pourtant héritiers d'une sagesse écologique plurimillénaire. Notre tradition n'a cessé de chanter les merveilles de la Création, tout en insistant sur notre responsabilité à son égard. Dans la vision biblique, l'homme n'est pas le propriétaire, mais le jardinier de la Terre. Dès lors, face aux désastres écologiques, comment pourrions-nous nous taire ?
Sur ce point, l'année 2015 s'avère décisive. La France est en première ligne : en décembre aura lieu à Paris le grand sommet des Nations-Unies consacré au climat (COP21). De nombreuses initiatives émergent d'ores et déjà de la société civile pour promouvoir des modes de production et de consommation plus équitables et moins destructeurs. Par exemple, le projet Alternatiba invite les citoyens à créer partout des « villages des alternatives au changement climatique et à la crise sociale et écologique », avec pour mot d'ordre unitaire : « Changeons le système, pas le climat ! ».
C'est dans ce contexte que le pape François, qui n'a de cesse d'inviter les chrétiens à « aller aux périphéries », publiera au printemps une encyclique sur le thème de l'écologie.

Pour nous chrétiens, le carême est un temps privilégié pour approfondir la simplicité de vie, dans un esprit de sobriété joyeuse. Or, la parole évangélique et la conscience écologique ne partagent-elles pas cette exigence spirituelle de pauvreté, de mise en commun et de fraternité ? C'est ainsi que chacun de nous peut devenir concrètement veilleur de ce bien commun fondamental : la Création.

Ainsi jugeons-nous nécessaire que les chrétiens prennent enfin toute leur part dans ce combat essentiel pour le respect du vivant.
Parce que face au nihilisme libéral-libertaire, ils ont beaucoup à apprendre des milieux écologistes et beaucoup à leur apporter,
Parce que l'écologie implique une « conversion » globale et radicale de nos modes de vie et des structures de péché qui les fondent,
Parce que seule la société civile, dans toute sa diversité, peut réellement inciter les dirigeants à prendre les mesures drastiques qu'impose la gravité de la situation,
Parce que la préservation d'un espace vivable pour tous est une des causes les plus capables d'unir durablement les personnes et les peuples dans un esprit de justice et de paix,
Il est plus que temps de vivre enfin, individuellement et collectivement, dans nos familles et nos quartiers, cette « conversion écologique » qui est urgence vitale aussi bien qu'espérance évangélique.

 

Publié dans Politique

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V
Merci pour ces "coups de pieds aux fesses" (chaque jour, même si c'est un peu long à lire parfois ;-) !<br /> Mais j'avoue être très pessimiste... et non, personne n'a envie de changer de système trop confortable malgré tout ce qu'on sait !<br /> Je pense hélas que vous, et d'autres militants de partout, sont écoutés surtout (exclusivement ?) par ceux qui ont déjà conscience de tout ça, et agissent déjà...<br /> Je pense qu'il faudra une catastrophe pour que tout change...<br /> Je suis hélas résignée désormais... à en espérer ne pas avoir de petits-enfants....:-(<br /> Merci à vous d'insuffler un peu d'espoir !
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M
En fait, je partage votre pessimisme. Et l'histoire témoigne de l'importance des catastrophes pour provoquer les changements nécessaires. Afin que nous nous mettions en marche avant le cataclysme, j'en appelle à l'élan mystique. "sentez-vous grandir en vous un attrait pour Jésus-Christ ; une force qui vienne de l'Esprit Saint ?" dirait Antoine Chevrier. C'est de là que provient le dynamise du changement. J'espère qu'un grand nombre d'humain se mette à l'écoute de la Sagesse.