Pour le développement d’une nouvelle économie plus attentive aux principes éthiques
sources des photos : ici et ici
Des migrants à Calais et à Vintimille, des Grecs en résistance face aux pressions des technocrates du monde de la finance, des Lyonnais en dialogue en humanité (en bien petit nombre) qui causent et qui causent à la suite de prises de paroles d’éminents théoriciens dont certains viennent de très loin, assurément financés par Ville de Lyon… Des gens dehors et qui souhaitent des changements importants. Pour certains c’est une urgence immédiate, pour d’autres, conversation de salon à l’heure du rafraichissement.
Témoins des évènements de ces derniers jours, en direct ou par internet, je pense à la puissante actualité de la parole de François. Jamais, en ces lieux, je n’ai perçu une référence à Laudato si. Pourtant, ce qui est vécu dans les rues, sur les places publiques, aux portes des banques, c’est bien ce que François appelle de tous ses vœux. Une maitrise de l’économisme, du technicisme. Les sciences économiques, les élucubrations financières des banques ne peuvent dominer l’humain. Le politique doit orienter l’économique pour que politique et économie entrent « en dialogue pour la plénitude humaine ».
Laudato si, 189 : La politique ne doit pas se soumettre à l’économie et celle-ci ne doit pas se soumettre aux diktats ni au paradigme d’efficacité de la technocratie. Aujourd’hui, en pensant au bien commun, nous avons impérieusement besoin que la politique et l’économie, en dialogue, se mettent résolument au service de la vie, spécialement de la vie humaine. Sauver les banques à tout prix, en en faisant payer le prix à la population, sans la ferme décision de revoir et de réformer le système dans son ensemble, réaffirme une emprise absolue des finances qui n’a pas d’avenir et qui pourra seulement générer de nouvelles crises après une longue, couteuse et apparente guérison. La crise financière de 2007-2008 était une occasion pour le développement d’une nouvelle économie plus attentive aux principes éthiques, et pour une nouvelle régulation de l’activité financière spéculative et de la richesse fictive. Mais il n’y a pas eu de réaction qui aurait conduit à repenser les critères obsolètes qui continuent à régir le monde. La production n’est pas toujours rationnelle, et souvent elle est liée à des variables économiques qui fixent pour les produits une valeur qui ne correspond pas à leur valeur réelle. Cela conduit souvent à la surproduction de certaines marchandises, avec un impact inutile sur l’environnement qui, en même temps, porte préjudice à de nombreuses économies régionales. La bulle financière est aussi, en général, une bulle productive. En définitive, n’est pas affrontée avec énergie la question de l’économie réelle, qui permet par exemple que la production se diversifie et s’améliore, que les entreprises fonctionnent bien, que les petites et moyennes entreprises se développent et créent des emplois.
N’est-ce pas ce que l’on apprend dans le « non » des Grecs ? Non à une soumission aux pouvoirs abusifs des techniciens financiers qui se comportent en prêtres adorateurs du dieu argent, Mammon !