économie et politique qui doivent servir le bien commun et créer des conditions pour une plénitude humaine possible

Publié le par Michel Durand

économie et politique qui doivent servir le bien commun et créer des conditions pour une plénitude humaine possible

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Je remercie Robert, P.O. en retraite, qui communique ce texte de Leonardo Boff et en donne une traduction en langue Française. Mais vous pouvez aussi trouver ici l’original.

Joseph, dans une réunion de CPP, à mon grand étonnement car le vocabulaire traditionnel de l’action catholique n’appartient à celui de sa génération, a parlé de « voir, juger, agir ». François ajoute : célébrer. Ces mots sont la clé des changements nécessaires de nos modes de vie. Parlons de conversion.

 

 

La Carta Magna de la ecología integral : grito de la Tierra-grito de los pobres - 22.06.2015 

La Grande Charte de l’écologie intégrale : cri de la Terre – cri des pauvres   (ADITAL)

Leornado Boff :

Avant de faire un commentaire, cela vaut la peine de souligner quelques particularités de l’encyclique "Laudato si" du Pape François.

C’est la première fois qu’un pape aborde le sujet de l’écologie au sens d’une écologie intégrale (dans la mesure où cela va au-delà du seul environnemental) d’une manière si complète. Grande surprise : il traite le sujet dans ce nouveau paradigme écologique, ce qu’aucun document officiel de l’ONU n’a encore jamais fait. Il appuie son discours sur les faits les plus certains des sciences de la vie et de la Terre. Son étude des faits est affective (avec une intelligence sensible et cordiale), car il voit que derrière eux se cachent des drames humains et beaucoup de souffrance pour la Mère Terre.

La situation actuelle est grave mais le Pape François trouve toujours des raisons pour l’espérance, pour la confiance que l’être humain trouvera des solutions viables. Il se relie aux papes qui l’ont précédé, Jean-Paul II et Benoît XVI qu’il cite souvent. Et, chose toute nouvelle, son texte s’inscrit dans la collégialité car il met en valeur les contributions de dizaines de conférences épiscopales du monde entier : des États-Unis à l’Allemagne, au Brésil, à la Patagonie-Comahue, au Paraguay. S’y ajoutent les contributions d’autres penseurs, comme les catholiques Pierre Teilhard de Chardin, Romano Guardini, Dante Alighieri ou son propre maitre argentin, Juan Carlos Scannone, et le protestant Paul Ricœur ainsi que le soufi musulman Ali Al-Khawwas. Quant aux destinataires ce sont tous les êtres humains, nous qui habitons la même maison (comme il dit souvent) et qui sommes soumis aux mêmes menaces.

Le Pape François n’écrit pas comme maitre et docteur de la foi, mais comme un pasteur attentif qui prend soin de la maison commune et de tous les êtres – pas seulement des humains – qui y habitent.

Un élément mérite d’être souligné car il révèle la ‘forma mentis’, la manière de penser, du Pape François. Il tire parti de l’expérience pastorale et théologique des églises latino-américaines qui, à la lumière des documents de leur épiscopat CELAM (Medellin, 1968, Puebla, 1979 et Aparecida, 2007) firent l’option pour les pauvres contre la pauvreté et en faveur de la libération.

Le texte et le ton de l’encyclique sont typiques du Pape François et de la culture écologique qu’il a accumulée, mais je me rends bien compte que, dans beaucoup d’expressions et de manières de penser, on retrouve surtout ce qui a été pensé et écrit en Amérique Latine. Les thèmes de ‘la maison commune’, de la ‘Mère Terre’, du ‘cri de la Terre – cri des pauvres’, du ‘soin’, de ‘l’interdépendance entre tous les êtres’, des ‘pauvres et vulnérables’, du ‘changement de paradigme’, de ‘la Terre comme un être humain’ qui sent, pense, aime et vénère’, de ‘l’écologie intégrale’... sont habituels parmi nous.

La structure elle-même de l’encyclique obéit à la méthode rituelle en usage dans nos églises et dans la réflexion théologique liée à la pratique de la libération, maintenant donc assumée et consacrée par le Pape : voir... juger... agir...et célébrer.

Il débute en révélant sa principale source d’inspiration, saint François d’Assise, qu’il appelle : « l’exemple par excellence de la protection de ce qui est faible et d’une écologie intégrale, vécue avec joie et authenticité. … Il a manifesté une attention particulière envers la création de Dieu ainsi qu’envers les pauvres et les abandonnés. » (n° 10; n°66).

"VOIR"

Et alors, François commence par le VOIR... « …ce qui se passe dans notre maison commune » (17 – 61). Le Pape affirme : « il suffit de regarder la réalité avec sincérité pour constater qu’il y a une grande détérioration de notre maison commune » (61). Dans ce chapitre, il met les faits les plus sérieux sur les changements climatiques (cf. 20-22), le problème de l’eau (cf. 27-31), l’érosion de la biodiversité (cf. 32-42), la détérioration de la qualité de la vie humaine et la dégradation de la vie sociale (cf. 43-47) ; il dénonce le taux élevé d’injustice planétaire qui affecte tous les aspects de la vie (cf. 48-52) et dont les pauvres sont les principales victimes (cf. 48).

Dans cette partie, il y a une phrase  qui nous renvoie à la réflexion faite  en Amérique latine : “Mais aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous empêcher de reconnaître qu’une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres (49). Il ajoute ensuite : « Ces situations provoquent les gémissements de sœur terre, qui se joignent au gémissement des abandonnés du monde… » (53). Ce qui est absolument cohérent, puisqu’au début il a dit : « Nous oublions que nous-mêmes, nous sommes poussière » (n°2, cf. Gn 2,7), bien dans la ligne du grand chantre et poète indigène argentin, Atahualpa Yupanqui : « l’être humain est terre qui marche, qui sent, qui pense et qui aime ».

Il condamne le projet d’internationalisation de l’Amazonie : « il existe des propositions d’internationalisation de l’Amazonie, qui servent uniquement des intérêts économiques des corporations transnationales ». (38). Il pose une affirmation d’une grande valeur éthique : « C’est pourquoi nous pouvons être des témoins muets de bien graves injustices, quand certains prétendent obtenir d’importants bénéfices en faisant payer au reste de l’humanité, présente et future, les coûts très élevés de la dégradation de l’environnement. » (36).

Avec tristesse, il reconnait : « Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles. » (53). Face à cette offensive humaine contre la Mère Terre que beaucoup de scientifiques ont dénoncée comme le début d’une nouvelle ère géologique – l’anthropocène – il déplore la faiblesse des pouvoirs de ce monde qui s’illusionnent : « En même temps, une écologie superficielle ou apparente se développe, qui consolide un certain assoupissement et une joyeuse irresponsabilité. … C’est la manière dont l’être humain s’arrange pour alimenter tous les vices auto destructifs : en essayant de ne pas les voir, en luttant pour ne pas les reconnaître, en retardant les décisions importantes, en agissant comme si de rien n’était. (cf. 59) Si quelqu’un observait de l’extérieur la société planétaire, il s’étonnerait face à un tel comportement qui semble parfois suicidaire (cf. 55).

Prudent, il reconnait la diversité des opinions et qu’il n’y a pas une seule voie de solution : « Reconnaissons que diverses visions et lignes de pensée se sont développées à propos de la situation et des solutions possibles. » (60-61). Mais « il est certain que l’actuel système mondial est insoutenable de divers points de vue, parce que nous avons cessé de penser aux fins de l’action humaine » (61) et nous nous égarons dans l’organisation de moyens destinés à une accumulation illimitée au prix de l’injustice écologique (dégradation des écosystèmes) et de l’injustice sociale (appauvrissement des peuples). L’humanité a tout simplement « déçu l’attente divine » (61).

Le défi urgent consiste donc à « sauvegarder notre maison commune » (13) et pour cela il nous est nécessaire, comme dit le Pape Jean Paul II « une conversion écologique globale » (5), « une culture du soin dont toute la société doit être imprégnée »

"JUGER"

Réalisée l’étape du Voir, s’impose maintenant l’étape du JUGER. Juger qui a deux versants, l’un scientifique, l’autre théologique.

= Voyons le jugement scientifique. L’encyclique consacre tout son troisième chapitre à l’analyse de « La racine humaine de la crise écologique » (101-136). Ici, le pape se propose d’analyser la technoscience, sans parti-pris, accueillant ce qu’elle apporte  de « choses réellement précieuses pour améliorer la qualité de vie de l’être humain » (103). Et là n’est pas le problème, mais c’est qu’elle s’isole, soumettant l’économie, la politique et la nature dans la recherche d’accumulation de biens matériels (cf. 109). La technoscience part de la supposition fausse de la ressource infinie des biens de la planète : « Cela suppose le mensonge de la disponibilité infinie des biens de la planète » (106), alors que nous savons que nous avons déjà atteint les limites physiques de la Terre et qu’une grande partie des biens et des ressources ne sont pas renouvelables. La technoscience est devenue technocratie, véritable dictature, avec sa logique de fer de domination sur tout et sur tous (cf. 108).

La grande illusion, aujourd’hui dominante, est de croire qu’avec la technoscience peuvent se résoudre tous les problèmes écologiques. Idée trompeuse car elle implique d’isoler des choses qui sont connectées « Chercher seulement un remède technique à chaque problème environnemental qui surgit, c’est isoler des choses qui sont entrelacées dans la réalité, et c’est se cacher les vraies et plus profondes questions du système mondial. (cf. 111).

En réalité « tout est lié » (117 ; 120), affirmation qui traverse le texte entier de l’encyclique comme un refrain et qui est un concept de base du nouveau paradigme de l’écologie actuelle. La grande erreur de la technocratie c’est de fragmenter les savoirs  et perdre le sens de la totalité : « La spécialisation de la technologie elle-même implique une grande difficulté pour regarder l’ensemble. La fragmentation des savoirs sert dans la réalisation d’applications concrètes, mais elle amène en général à perdre le sens de la totalité, des relations qui existent entre les choses, d’un horizon large qui devient sans importance. » (110). La pire, c’est de ne pas reconnaitre la valeur particulière de chaque être et même de nier sa valeur propre à l’être humain : « Cette situation nous conduit à une schizophrénie permanente, qui va de l’exaltation technocratique qui ne reconnaît pas aux autres êtres une valeur propre, à la réaction qui nie toute valeur particulière à l’être humain. Mais on ne peut pas faire abstraction de l’humanité. » (118).

La valeur intrinsèque de chaque être, si minuscule qu’il soit, est soulignée, de manière permanente, dans l’encyclique (cf. 69) comme le fait la Charte de la Terre. En refusant cette valeur intrinsèque on empêche que chaque être communique son message et rende gloire à Dieu : « Chaque année, disparaissent des milliers d’espèces végétales et animales que nous ne pourrons plus connaître, que nos enfants ne pourront pas voir, perdues pour toujours. L’immense majorité disparaît pour des raisons qui tiennent à une action humaine. À cause de nous, des milliers d’espèces ne rendront plus gloire à Dieu par leur existence et ne pourront plus nous communiquer leur propre message. » (33).

La plus grande déviation causée par la technocratie est l’anthropocentrisme. Cela suppose faussement que les choses n’ont de valeur que dans la mesure où elles servent à l’usage humain, oubliant que leur existence vaut par elle-même (cf. 33). S’il est vrai que tout est en relation, alors « comme êtres humains, nous sommes tous unis comme des frères et des sœurs dans un merveilleux pèlerinage, entrelacés par l’amour que Dieu porte à chacune de ses créatures et qui nous unit aussi, avec une tendre affection, à frère soleil, à sœur lune, à sœur rivière et à mère terre. » (92). Comment pouvons-nous prétendre les dominer et les voir dans cette vision étroite de domination ?

Toutes les « vertus écologiques » (88) se perdent par la volonté de pouvoir qui est domination des autres et de la nature. Nous vivons une angoissante « perte du sens de la vie et de la cohabitation » (110). Il cite plusieurs fois le théologien italo-allemand, Romani Guardini, (1885-1968), un des plus lus  au milieu du siècle passé, qui a écrit un livre critiquant les prétentions de la modernité (cf. 105 ; et la note 83 : Das Ende der Neuzeit 1965 – ed. française : La fin des temps modernes, Paris 1952).

 

= L’autre versant du juger est théologique. L’encyclique réserve un bel espace à ‘l’Évangile de la Création’ (62-100). Ce chapitre justifie l’apport des autres religions avec le christianisme, car la crise étant globale, chaque partie doit, avec son acquis religieux contribuer au soin de la Terre (62). Il ne parle pas de doctrines mais de la Sagesse présente dans les différentes voies spirituelles. Le christianisme préfère parler de création plutôt que de nature car la création se réfère à un dessein amoureux de Dieu : « Pour la tradition judéo-chrétienne, dire « création », c’est signifier plus que « nature », parce qu’il y a un rapport avec un projet de l’amour de Dieu dans lequel chaque créature a une valeur et une signification. » (76). Au n° 77 François cite ce beau texte du livre de la Sagesse où il est dit clairement que « la création est de l’ordre de l’amour. L’amour de Dieu est la raison fondamentale de toute la création : "Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait ; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé" » (Sg 11, 24). Dieu est “le Seigneur ami de la vie!" (Sg. 11, 26)

Le texte s’ouvre à une vision évolutionniste de l’univers. Il n’en emploie pas le mot, mais toute une phrase pour dire que l’univers est composé de systèmes ouverts : « Dans cet univers, constitué de systèmes ouverts qui entrent en communication les uns avec les autres, nous pouvons découvrir d’innombrables formes de relations et de participations. » (79). Il se sert des principaux textes qui établissent un lien entre le Christ, incarné puis ressuscité, et le monde, l’univers entier, rendant ainsi sacrées la matière et la Terre entière (cf. 83). C’est dans ce contexte qu’il cite le savant jésuite, (1881-1955), Pierre Teilhard de Chardin (83, note 53), comme précurseur de cette vision cosmique.

Le fait  que Dieu-Trinité soit relation de personnes divines a pour conséquence que toutes les choses en relation sont un écho de la Trinité divine (cf. 240).

Citant le Patriarche œcuménique de l’Église orthodoxe, Bartholomée, François reconnait que les péchés contre la Création  sont des péchés contre Dieu : « Le Patriarche Bartholomée s’est référé particulièrement à la nécessité de se repentir, chacun, de ses propres façons de porter préjudice à la planète, parce que « dans la mesure où tous nous causons de petits préjudices écologiques », nous sommes appelés à reconnaître « notre contribution - petite ou grande - à la défiguration et à la destruction de la création ». (8) D’où l’urgence d’une conversion écologique collective qui restaure l’harmonie perdue.

L’encyclique conclut ce chapitre avec force : « …la réalité nous montre déjà en soi la nécessité d’un changement de direction, et nous suggère certaines actions ; essayons à présent de tracer les grandes lignes de dialogue à même de nous aider à sortir de la spirale d’autodestruction dans laquelle nous nous enfonçons. » (163). Et, il ne s’agit pas d’une simple réforme mais – en citant la Charte de la Terre, de chercher « un nouveau départ » (207). L’interdépendance de tous avec tous nous amène à penser « à un monde unique, à un projet commun » (164).

Puisque la réalité présente de multiples aspects, tous intimement liés, le Pape François, propose une “écologie intégrale” qui va bien à laquelle nous sommes accoutumés : « Étant donné que tout est intimement lié, et que les problèmes actuels requièrent un regard qui tienne compte de tous les aspects de la crise mondiale, je propose à présent que nous nous arrêtions pour penser aux diverses composantes d’une écologie intégrale, qui a clairement des dimensions humaines et sociales. » (137). Elle couvre tous les terrains : l’environnement, l’économie, le social, la culture... et même la vie quotidienne (147-148). Il n’oublie jamais les pauvres qui, eux aussi, portent leur témoignage d’écologie humaine et sociale par les liens qu’ils vivent de communauté et de solidarité les uns avec les autres (149).

"AGIR"

La troisième étape de la méthode, c’est agir. Dans ce chapitre, l’encyclique se relie aux grands thèmes de politique internationale, nationale et locale (cf. 164-181). Elle souligne l’interdépendance du social et de l’éducation avec l’écologie et constate lamentablement les difficultés qu’entraine la prédominance de la technocratie. Cela rend difficile les changements qui freineraient la voracité d’accumulation, de consommation et qui pourraient inaugurer du neuf (cf. 141). Elle reprend le thème de l’économie et de la politique qui doivent servir le bien commun et créer des conditions pour une plénitude humaine possible (cf. 189-198). Elle insiste à nouveau sur le dialogue entre science et religion, comme le suggère actuellement le grand biologiste Edward O. Wilson (cf. « La création : comment sauver la vie sur la Terre », 2008)

Toutes les religions doivent chercher le soin de la nature et la défense des pauvres : « La majorité des habitants de la planète se déclare croyante, et cela devrait inciter les religions à entrer dans un dialogue en vue de la sauvegarde de la nature, de la défense des pauvres, de la construction de réseaux de respect et de fraternité. » (201).

Et surtout, il y a un défi aujourd’hui pour l’éducation dans le sens de créer une « citoyenneté écologique » (211) et un style de vie nouveau, basé sur le soin, sur la compassion, la sobriété partagée, l’alliance entre l’humanité et l’environnement, (les deux n’ont-ils pas même cordon ombilical ?) et la coresponsabilité de tout ce qui existe et vit, de notre destin commun (cf. 203-208).

"CÉLÉBRER"

Enfin, dernière étape, le moment de célébrer. Cette célébration est réalisée dans un contexte de “conversion écologique” (cf. 216). Celle-ci implique une « spiritualité écologique » (216) « Nous devons reconnaître que, nous les chrétiens, nous n’avons pas toujours recueilli et développé les richesses que Dieu a données à l’Église, où la spiritualité n’est déconnectée ni de notre propre corps, ni de la nature, ni des réalités de ce monde ; la spiritualité se vit plutôt avec celles-ci et en elles, en communion avec tout ce qui nous entoure. » (216).

Cette spiritualité ne provient pas tellement de doctrines théologiques mais des motivations que la foi donne pour le soin de la maison commune et pour « alimenter la passion de la préservation du monde” (216). Ce style de vie est d’abord une mystique qui mobilise les personnes à vivre l’équilibre écologique, à vivre « : au niveau interne avec soi-même, au niveau solidaire avec les autres, au niveau naturel avec tous les êtres vivants, au niveau spirituel avec Dieu. (210). On voit bien là que “le petit apport donne le plus” et que nous pouvons être heureux avec peu.

Dans ce sens de célébration « Le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange. » (12).

L’esprit de tendresse et de fraternité de saint François d’Assise traverse tout ce texte de l’encyclique Laudato si. La situation actuelle n’a pas le sens d’une tragédie annoncée  mais d’un défi. Pour que nous ayons soin de la maison commune et les uns des autres. Il y a dans ce texte légèreté, poésie et joie dans l’Esprit, avec une indestructible espérance que si grande soit la menace, encore plus est l’occasion de résoudre nos problèmes écologiques.

Il termine poétiquement “Au delà du soleil” avec ces mots : « Marchons en chantant ! Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance. » (244).

J’aimerais conclure avec les paroles finales de la Charte de la Terre que cite le pape lui-même (207) : “Faisons en sorte que notre époque soit reconnue dans l’histoire comme celle de l’éveil d’une nouvelle forme d’hommage à la vie, d’une ferme résolution d’atteindre la durabilité, de l’accélération de la lutte pour la justice et la paix et de l’heureuse célébration de la vie. »

 

Traduction : espagnol, M J Gavito. Milan   - français, René Sournac.

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