St Benoit de Nursie, St Martin de Tours ou de Pannonie (Hongrie), “st” Charlemagne, St François d’Assise revenez, ils vendent l’Europe à Mammon
Oui, ils veulent garder leurs richesses sans les partager. Ils veulent préserver leur unité et pouvoir économique sans égard pour autrui. Mais ne sont-ils pas filles et fils d’une Europe chrétienne ?
Oublient-ils tous qu’en bateau, à cheval, à pied, ils ont traversé les mers et, sans demander la permission -ou si peu- aux rois locaux, ils ont colonisé l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie puis les Amériques ?
Saints fondateurs revenez vite, ils oublient leur histoire de famille. Ils ignorent que les Limes romaines furent inutiles. Ils perdent la mémoire ; ils perdent la tête obnubilée qu’ils soient par leur fausse idée de la culture patriotique.
Les observateurs d’aujourd’hui, intellectuels et journalistes parlent de populisme.
À ce propos (les exilés), tous ces jours, les médias relatent le repli de l’Europe sur elle-même. Les élus se disent heureux de préserver l’unité et que pour cela, les migrants ne peuvent que rester à l’extérieur de la frontière européenne. Les echos.fr écrivent : « Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, veut des « engagements concrets » de ses partenaires. Emmanuel Macron refuse l'ouverture de centres pour migrants en France. »
Quant à l’Allemagne ? L’unité ne va-t-elle pas se réaliser au dépens de la vérité propice à une Europe fraternelle ?
Car c’est bien la fraternité qui est en cause. Fraternité ou, tout simplement, solidarité humaine, respect des droits fondamentaux de l’homme. Non, contre cette réalité humaine universelle, on veut des frontières. On va mettre beaucoup de « pognons » dans les caisses de Frontex pour renforcer les frontières extérieures à l’Europe. On va construire des centres fermés chez les voisins pour que personne ne pénètre en Europe sans être sous le regard de la police aux frontières. Là aussi, beaucoup d’argent. Des sommes qui pourraient être utilisés à construire chez nous des villages d’accueil.
Dans cette page, je m’adresse particulièrement aux chrétiens. Aux chrétiens d’une Europe qui se dit et se reconnait chrétienne. Mais où sont les chrétiens pour que soient élus des gouvernants que pensent surtout à eux et à leurs proches ? Où en sont-ils dans leur proclamation de l’Évangile ?
1 Jean 4, 1… 15
Bien-aimés, ne vous fiez pas à n’importe quelle inspiration, mais examinez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes se sont répandus dans le monde. Voici comment vous reconnaîtrez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui proclame que Jésus Christ est venu dans la chair, celui-là est de Dieu… Eux, ils sont du monde ; voilà pourquoi ils parlent le langage du monde, et le monde les écoute… Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour… Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection… Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère.
Or, la première marque d’amour est le respect, la reconnaissance de la dignité et des droits de tous les hommes. Et, nous connaissons aussi cet enseignement :
Luc 6, 27 : Mais je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Chrétiens, entendons-nous la Parole sans la mettre en pratique ?
Le Pape François, le 23 juin 2018 , déjeunant avec des démunis et des réfugiés (280 personnes) a prononcé plusieurs paroles fortes sur le sort actuel des réfugiés en Europe. Il a dit « L'Europe est sur le point de se suicider, car le fait de ne pas accepter les immigrés et de ne pas avoir d'enfants ne donne pas de perspectives pour l'avenir du continent ». Il s’est montré inquiet notamment pour les autres parties du monde où se déroulent des situations similaires, « comme aux États-Unis ».
Efin, je complète ma réflexion et lui donne plus de corps en recopiant ici l’encart du prochain cercle de silence à Lyon rédigé par Jacques Walter, actif à La Cimade.
JEU DE LA PATATE CHAUDE EN MÉDITERRANÉE
Ce qui s’est passé ces dernières semaines avec l’AQUARIUS et le LIVE LINE est atterrant. Cela nous rappelle l’après-guerre où l’on versait des larmes sur les victimes de la Shoah tout en refusant d’accueillir les sur vivants dans les ports occidentaux (souvenons-nous de l’EXODUS) ;
De nos jours, des milliers de migrants partent aussi en quête d’un ailleurs. Ils risquent leur existence dans l’espoir d’une hypothétique vie meilleure. Ils veulent croire que leur quotidien menacé par la guerre, la famine, la sécheresse, la corruption, les terroristes ne sera pas celui de leurs enfants. Les migrants/réfugiés de ces deux bateaux sous pression de l’indignation internationale ont finalement pu débarquer. Mais combien seront accueillis, combien seront renvoyés ? Et d’autres prendront à leur suite la route de l’exil.
On reproche aux capitaines des deux bateaux de n’avoir pas respecté les règles, qui auraient consisté à les renvoyer en Libye, où l’on sait quel enfer vivent les migrants qui passent par ce pays. Il y a de quoi se poser des questions sur un droit qui conduit à l’esclavage ou à la mort.
Et tout ceci se passe dans un temps où tous les observateurs reconnaissent que la pression migratoire sur l’Europe a notablement diminué ces dernières années. Et plus elle baisse, plus on crie à la subversion de l’identité européenne par un déferlement insupportable d’étrangers. Qu’est-ce qui arrive à nos pays de vieille culture, revendiquant des racines judéo-chrétiennes qui prônent l’accueil et le partage ? Que sommes-nous en train de devenir ? Faut-il se résoudre à l’impuissance, à la politique de la communication, à la domination de l’émotionnel qui salue un héros en oubliant les autres ?
Les migrations ne s’arrêteront pas, nous le savons et préférons le taire. Qu’allons-nous faire ? Nous savons que ce sont là des questions difficiles. Nous savons que nous ne pouvons pas accueillir toute la terre. Elle ne nous le demande pas. Les défis majeurs qui se profilent doivent obliger les nations à imaginer un autre traitement de la planète que celui qui la conduit au désastre. Pour nous, cela commence par l’Europe et notre propre pays peut faire mieux que ce qu’il fait actuellement.