Jésus, Dieu, est le Roi qui relève l’homme désireux, dans sa fragilité, de résoudre son problème existentiel, d’étancher sa soif d‘éternité
Lecture du second livre de Samuel : 5. 1 à 3 : Tu seras le pasteur d'Israël, mon peuple.
Psaume 121 : Quelle joie quand on m'a dit : Nous irons à la maison du Seigneur.
Lecture de la lettre de Saint Paul aux Colossiens : 1. 12 à 20 : Dieu a voulu que, dans le Christ, toute chose ait son accomplissement total.
Évangile selon saint Luc : 23. 35 à 43 : Aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le paradis.
Nous venons d’entendre trois lectures dont il importe de montrer les liens de l’une à l’autre.
Mais, avant cela, je voudrais rappeler le caractère apocalyptique, dans le sens catastrophe, de ce qui se vit dans le monde entier. Ceci dans la ligne de dimanche dernier où j’établissais un lien entre les collapsologues contemporains et les prophètes apocalyptiques annonçant la fin du monde.
Les peuples sont dans la rue. Les gouvernants n’écoutent pas. Ils écrasent les personnes par la force policière ou les subtilités des lois.
Jeudi 21 novembre à l’office eucharistique nous lisions :
les hommes envoyés par le roi Antiocos pour contraindre les gens à l’apostasie arrivèrent dans la ville de Modine pour y organiser des sacrifices (1 M 2, 15-29).
L’apostasie d’aujourd’hui existe dans la confiance absolue que nous mettons en la science et ses techniques, demandant au dieu argent, adulé dans les temples de la finance, de tout faire pour sauver les humains. Or, nous observons que les pauvres sombrent de plus en plus dans la misère.
Maintenant, je le souligne : apocalypse signifie exactement Révélation.
https://www.lhistoire.fr/«-dans-la-bible-lapocalypse-est-un-texte-politique-»
C’est la page que nous ouvrons ce dimanche ; prélude au temps liturgique de l’avent. Nous regardons notre Seigneur, Jésus Christ Roi de l’Univers.
Le second livre de Samuel, première lecture, parle de la royauté terrestre de David. Paul s’adressant aux Colossiens parle de la plénitude du Fils, icône du Dieu invisible, Créateur, Subsistance de tout être, Tête de l’Église, Réconciliation. Je pense bien évidemment à la biennale, visage de l’invisible, qui vient de se terminer.
C’est le Père qui par le Fils a tout réconcilié en faisant la paix par le sang de la croix. Roi-berger comme David, il donne au peuple la possibilité de jouir de la Lumière qui est en Dieu et dont nous bénéficions par héritage. L'Évangile pointe le moment de notre salut :
« Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ».
Ainsi, cette liturgie de la Parole dresse le tableau de l'œuvre souveraine du Christ : la réconciliation. Comme David réconcilia les tribus du Peuple de Dieu, Jésus, le Christ, apporte l’accomplissement total du désir divin :
« Car Dieu a voulu que dans le Christ, toute chose ait son accomplissement total. Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix ». (Col 1, 15-20).
La souffrance, la mise en croix, l’errance, la détresse est une réalité de notre existence que personne, quelle que soit sa foi, n’ose mettre en doute. L’humanité souffre. L’homme est déchiré. Il y a eu, il y a, il y aura les guerres économiques ou nucléaires.
Et nous ne pouvons que penser au pape François qui se prononce au Japon contre toutes guerres nucléaires.
Cette peinture de Louis Cane est parlante. Toute la violence des hommes est concentrée sur cette toile. Camp de concentration devant lequel l’homme libre - ou celui qui se croit libre – n’imagine se protéger que grâce à la dérision. « Les chefs ricanaient en disant :
« il en a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même, s’il est le messie (l’envoyé) de Dieu” ».
Dérision.
Or le condamné à mort disait :
« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne ».
Et Jésus répond :
« aujourd’hui avec moi tu seras dans le paradis ».
La souffrance n’est plus. Dieu sur la croix n’est pas mort. Il est roi. Roi de l’univers entier. Roi de la planète Terre comme des autres astres qui sont peut-être habités. Roi d’un monde où l’humain sait qu’on ne peut manipuler les éléments en oubliant l’orientation donnée par le Créateur.
Je vous invite à regarder l’installation cruciforme de Jean-Paul Friol (BASA 2013 à Saint-Polycarpe). Elle alimente notre méditation, nous l’avons déjà souligné. Jésus, Fils Dieu, assume ce qui provoque la déchéance humaine ; cannettes de bière abandonnées dans les parcs publics par des SDF, pour en faire l’outil de la rédemption. Christ est le Roi qui relève l’homme désireux, dans sa fragilité, de chercher des solutions à son problème existentiel et d’étancher (symbole des cannettes) sa soif d‘éternité.
Prière universelle rédigée par les membres de l’équipe qui prépara la liturgie de ce dimanche :
Seigneur de l’Univers, donne à nos évêques, à tous les prêtres, la force et l’énergie de proclamer Jésus Christ mort et ressuscité ; qu’ils apportent paix et réconciliation au sein de notre Église. Seigneur, nous te prions
refrain : Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix.
• Seigneur, à l’image du Roi libérateur, appelle nos dirigeants à se mettre au service des plus pauvres et des plus fragiles ; Seigneur, nous te prions
refrain : Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix.
• Seigneur, à la suite du Christ jugé, détruit, supplicié, donne-nous un coeur de pauvre pour entendre les hommes et les femmes cabossés par la vie, les plus pauvres, les plus fragiles, les plus éloignés de ton chemin de vie. Seigneur, nous te prions
refrain : Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix.
• Seigneur, ici et maintenant, dans nos communautés de Saint Alban et de Saint-Maurice, rappelle-nous qu’en nous appelant à ton Royaume, tu nous as donné la paix. Donne-nous la paix intérieure et rassemble-nous dans la prière. Seigneur, nous te prions
refrain : Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix.