Rapport à l’argent. Je m’engage donc à m’efforcer de trouver l’équilibre pour m’occuper des questions matérielles sans m’en préoccuper
Les Pactes des catacombes (voir la page d’hier, celle du 2 et du 4 décembre) revisité par des prêtres de la famille pradosienne de l’Église à Lyon. Je vous donne à lire aujourd’hui celui-ci :
Nous essayerons de vivre selon le mode ordinaire de notre population en ce qui concerne l'habitation, la nourriture, les moyens de locomotion et tout ce qui s'ensuit.
- Pour le logement, je m’engage à accepter le lieu de logement qui me sera proposé : ce qui est marqué dans le Vade Mecum, pas plus ; à ne pas faire refaire de travaux si ce n’est pas nécessaire – c’est-à-dire à ne pas faire refaire la cure à chaque fois que j’arrive quelque part – mais à faire les travaux qui participent à l’amélioration de l’agencement pour un meilleur accueil ou de meilleures conditions de travail ou une amélioration des conditions énergétiques.
- Pour la nourriture, je m’engage à faire attention à la provenance des produits et à choisir des produits locaux, pour connaître personnellement les producteurs chaque fois que c’est possible.
- Les moyens de locomotion : je m’engage à choisir ma voiture, indispensable ( ?) et mon mode de déplacement pour correspondre au mieux à mes besoins (temps) pour être vraiment en accord avec la planète (les trains sont alimentés par les centrales à charbon)
Nous renonçons pour toujours à l'apparence et à la réalité de richesse spécialement dans les habits (étoffes riches et couleurs voyantes), les insignes en matière précieuse : ces insignes doivent être en effet évangéliques.
- Je m’engage à me méfier de l’apparence de l’apparence : pour cela, je m’engage à ne pas vouloir “faire pauvre”, ni à “paraître pauvre”, ni même à chercher à “être pauvre”, mais je m’engage seulement à m’efforcer de vivre pauvrement
- Je m’engage à garder la beauté la plus grande possible dans toute forme de célébration : la pauvreté peut être dans le fait de se servir de ce qui est à ma disposition plutôt que d’acheter des objets en apparence plus modeste ; elle est aussi dans le fait de recevoir la façon de prier de ceux qui me sont donnés comme frères.
- Je constate que l’humilité de la pauvreté réside aussi dans l’acceptation de ma difficulté à vivre pauvrement, et à découvrir ainsi que ce chemin de dépouillement n’est jamais terminé puisque c’est celui qui nous mène à la sainteté véritable.
- La pauvreté véritable est aussi de considérer que les fruits de nos actions sont ceux de l’Esprit Saint et non pas de notre intelligence
Nous ne posséderons ni immeubles, ni meubles, ni comptes en banque, etc., en notre propre nom ; et s'il faut posséder, nous mettrons tout au nom du diocèse, ou des œuvres sociales ou caritatives.
- Je constate que la renonciation au compte en banque paraît aujourd’hui difficile.
- Je constate que la question du rapport à l’argent trouve sa profondeur dans l’inquiétude ; je m’engage donc à m’efforcer de trouver l’équilibre pour m’occuper des questions matérielles sans m’en préoccuper : c’est-à-dire que je m’engage à ne jamais faire des questions matérielles une préoccupation qui entame ma confiance en Dieu seul en envahissant ma pensée et ma prière
Nous refusons d'être appelés oralement ou par écrit des noms et des titres signifiant la grandeur et la puissance (Éminence, Excellence, Monseigneur). Nous préférons être appelés du nom évangélique de Père.
- Je m’engage à ne jamais être dupe des appellations, qu’elles soient académiques (mon père, monsieur le curé, monsieur l’abbé) ou familières (par mon prénom, en tutoiement ou en vouvoiement)
- En conséquence, je m’engage à ne jamais donner de consigne ou de conseil sur la façon dont les gens m’appellent ou m’interpellent à l’écrit ou à l’oral, c’est-à-dire que je laisserai me tutoyer les gens qui me tutoient et me vouvoyer les gens qui me vouvoient.
Nous éviterons dans notre comportement, nos relations sociales, ce qui peut sembler donner des privilèges, des priorités ou même une préférence quelconque aux riches et aux puissants (ex. : banquets offerts ou acceptés, classes dans les services religieux).
- Je m’engage à accepter, dans la mesure du possible, toutes les invitations – comme Jésus qui est allé manger chez des riches (Zachée) et chez des pharisiens (Simon) – en montrant toutefois à mes hôtes que, si je leur en sais gré, je ne m’en sens néanmoins pas redevable pour autant.
- Je m’engage à accepter toutes les initiatives pastorales qui permettent d’édifier la communauté chrétienne et/ou humaine et à permettre à ceux qui prennent ces initiatives un chemin de désappropriation pour qu’elles soient vraiment l’œuvre de toute la communauté – et ainsi manifestement l’œuvre de l’Esprit Saint – et non pas l’œuvre de tel ou tel qui pourrait s’en servir indûment pour sa propre gloire.
Nous éviterons d'encourager ou de flatter la vanité de quiconque en vue de récompenser ou de solliciter les dons ou pour toute autre raison. Nous inviterons nos fidèles à considérer leurs dons comme une participation normale au culte, à l'apostolat et à l'action sociale.
- Je m’engage à ne pas culpabiliser les gens qui ne donnent pas au denier ou au casuel, mais à leur expliquer les besoins réels de l’Église en leur montrant que, devenant une offrande, leur don prend une dimension spirituelle qui leur ouvre un chemin d’éternité dans le lien qu’il crée avec les autres.
- Je m’engage à dénoncer les pratiques injustes dans le diocèse en matière économique, qu’elles soient personnelles – dans ce cas, je le dis d’abord seulement à la personne concernée – ou institutionnelle – dans ce cas, je le dis dans les instances diocésaines et je fais tout ce que je peux pour que ces normes soient abrogées ou modifiées pour plus de justice.
- Je m’engage vivre en me tenant à l’écart de toutes ces pratiques que j’aurai dénoncées.
Nous donnerons tout ce qui est nécessaire de notre temps, réflexion, cœur, moyen, etc., au service apostolique et pastoral des personnes et des groupes laborieux et économiquement faibles et sous-développés, sans que cela nuise aux autres personnes et groupes du diocèse. Nous soutiendrons les laïcs, religieux, diacres ou prêtres que le Seigneur appelle à évangéliser les pauvres et les ouvriers en partageant la vie ouvrière et le travail.
- Je m’engage à lutter pour que toutes les formations proposées soient assurées même si elles ne sont pas économiquement rentables (même si 10 personnes ne sont pas inscrites) en expliquant que c’est un véritable manque pour celles qui se sont inscrites.
Nous nous engageons à partager dans la charité pastorale notre vie avec nos frères dans le Christ, prêtres, religieux et laïcs pour que notre ministère soit un vrai service ; ainsi :
-
- nous nous efforcerons de « réviser notre vie » avec eux ;
- nous susciterons des collaborateurs pour être davantage des animateurs selon l'Esprit, que des chefs selon le monde ;
- nous chercherons à être plus humainement présents, accueillants ;
- nous nous montrerons ouverts à tous, quelle que soit leur religion
- Je m’engage à rendre des comptes :
-
- à mes paroissiens, en particulier sur l’utilisation de mon temps au quotidien, sur le fondement de mes orientations pastorales
- à mon équipe de vie, sur les grosses dépenses exceptionnelles (voiture, téléphone, ordinateur et autre matériel informatique) ainsi que sur mes dépenses habituelles pour les loisirs
- à mon accompagnateur spirituel sur ma vie de prière (oraison, eucharistie, office, étude d’évangile, temps de désert, retraite annuelle…)
- Je m’engage à prendre le temps nécessaire pour chacun pour écouter ce qu’il a à me dire ; pour cela, je m’engage à discerner pour reporter les rencontres qui peuvent attendre et pour écourter les discussions avec les personnes chronophages.