Au vu des données bibliques, il est constaté que la vision chrétienne de la croissance contredit la vision dominante pro croissance PIB
Il y a 7 ou 8 ans, j’ai rencontré à Lyon Martin Kopp. J’en garde plus le souvenir du militant travaillant pour l’Église luthérienne que de l’étudiant en théologie. En fait, l’étude biblique du courant de la décroissance existait déjà, mais elle avait du mal, si mon souvenir ne me trahit pas trop, à trouver sa place au milieu de tous les engagements ecclésiaux pris. Et je me rappelle de l’avoir fortement encouragé pour qu’il atteigne l’aboutissement de sa thèse.
L’article de Repporterre témoigne de cette période.
Et aujourd’hui, alors que je boucle le numéro 247 de la revue Quelqu’un parmi nous intitulé : en parlant d’écologie, je découvre un entretien de Martin Kopp avec Vlatko Maric, franciscain, aumônier à Pax Christi - France.
Je suis sans aucun doute devant un théologien, toujours militant, ayant vraiment réfléchi sur l’importance de la décroissance économique pour dés maintenant. J’invite à l’écouter. Et j’avoue que j’aimerai bien le voir invité par le Prado pour que l’on parle de la place première du pauvre, au nom de l’Évangile, dans un monde ayant enfin saisi l’importance d’une réelle décroissance. Martin n’a pas peur d’employer ce mot même devant celles et ceux qui préfèrent parler de sobriété heureuse pour ne perdre aucun adepte.
Oui, 6 ans après 2015, je découvre un vrai théologien de la décroissance, comme il l’explique sur RCF en aout 2016
J’ai hâte de lire le texte de sa thèse dont j’espère qu’elle sera publiée.
Thèse de Martin Kopp.
Depuis 2002, la « décroissance » s’est imposée dans le débat sur l’écologie, l’économie et notre futur. Le présent travail interroge la théologie protestante à travers l’une des principales plumes de cette pensée hétérodoxe : Serge Latouche. Cet économiste français athée effectue une critique culturaliste de la société de croissance. Il en instruit un triple procès et appelle à la décolonisation créatrice de notre imaginaire partagé, afin de cheminer vers des sociétés d’abondance frugale autonomes, conviviales et heureuses. Cette position mène la théologie à s’interroger en premier lieu sur le croître. Au vu des données bibliques, il est constaté que l’imagerie chrétienne de la croissance augmente et contredit l’imaginaire dominant croissanciste. Partant, deux contributions sont apportées à une théologie du croître : l’une sur l’enrichissement commandé au disciple et à l’Église, où cette croissance est subvertie, l’autre sur la pousse des plantes et les proliférations d’animaux, où ces croissances sont réhabilitées.
Serge Latouche est intervenu plusieurs fois invité par Chrétiens et pic de pétrole. Voir par exemple ici.
Voir ici : Croître en Dieu ? : la théologie protestante interrogée par la décroissance selon Serge Latouche