Jésus donnant à manger aux foules pense aux soins des corps et des esprits. L’eucharistie est école de solidarité : biens terrestres et célestes

Publié le par Michel Durand

La multiplication des pains

La multiplication des pains

Cette lecture d'Évangile fait suite aux précédentes. Voir celle du 24 juin. Ou du 14 juin...

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Jésus continue à faire le bien autour de lui

Il nourrit quatre mille hommes

 

8,1-10

« En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule et qu'elle n'avait pas de quoi manger, Jésus appelle ses disciples et leur dit : “J’ai pitié de cette foule, car voilà déjà trois jours qu'ils restent auprès de moi et ils n'ont pas de quoi manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et il y en a qui sont venus de loin”. Ses disciples lui répondirent : “Où trouver de quoi les rassasier de pains ici dans un désert” ? Il leur demandait : “Combien avez-vous de pains” ? - “Sept”, dirent-ils. Et il ordonne à la foule de s'étendre par terre. Puis il prit les sept pains et, après avoir rendu grâce, il les rompit et il les donnait à ses disciples pour qu'ils les offrent. Et ils les offrirent à la foule. Ils avaient aussi quelques petits poissons. Jésus prononça sur eux la bénédiction et dit de les offrir également. Ils mangèrent et furent rassasiés. Et l'on emporta les morceaux qui restaient: sept corbeilles ; or ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya ; et aussitôt il monta dans la barque avec ses disciples et se rendit dans la région de Dalmanoutha ».

De nouveau…

Ce passage a la même structure que le passage lu en 6,35-44. Cela ne peut pas être une erreur de Marc, une sorte de copier-coller ou doublet qui n’aurait pas été repérée dans la rédaction finale puisqu’il est bien indiqué : de nouveau il y eut une grande foule qui n’avait pas de quoi manger.

Jésus s’inquiète du bien-être des gens. Il a pitié pour cette foule. Il dialogue avec ses disciples. Il y a du pain et du poisson. On est dans un endroit désert. Puis tout le monde est rassasié et il y a des restes. La note de la TOB indique que les deux récits ont été mis en relation avec celui de l’institution eucharistique. Le passage de 6,35 est dans la tradition des Églises judéo-chrétiennes où l’on se rappelle des récits parlant de la nourriture apportée par Dieu pour nourrir son peuple (Ex 16 ; Ps 78, 24ss), pour nourrir Élisée (2R 4,42-44). Jésus accomplit ce qui se disait dans le judaïsme.

Le second récit (8, 1-10) est lu dans les Églises grecques selon l’indication : après avoir rendu grâce que l’on retrouve chez Luc 22, 19 : « Puis il prit du pain et après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant : “ceci est mon corps donné par vous” ». On la retrouve aussi chez Paul : « après avoir rendu grâce » (1 Co 11, 23-25). Avec ces deux récits, nous avons un renforcement de l’annonce de l’Évangile auprès des païens, Jésus ayant quitté la Galilée pour se rendre à Tyr et Sidon avant de revenir vers la mer de Galilée.

7,31

« Jésus quitta le territoire de Tyr et revint par Sidon vers la mer de Galilée en traversant le territoire de la Décapole ». Voir la carte.

Sur cette carte, nous ne trouverons pas la région de Dalmanoutha. Une note de la TOB précise que cette ville est inconnue.

Je souhaite dire encore quelques mots sur la quantité.

8, 8-9

« Ils mangèrent et furent rassasiés. Et l'on emporta les morceaux qui restaient : sept corbeilles ; or ils étaient environ quatre mille ».

Le chiffre 7 apparait aussi au verset 5 :

« Il leur demandait : “Combien avez-vous de pains” ? - “Sept”, dirent-ils. Et il ordonne à la foule de s'étendre par terre. Puis il prit les sept pains.

Nous sommes invités à voir dans le chiffre 7, soit le chiffre parfait, - soit une allusion au collège des sept qui, selon les Actes des Apôtres (voir ci-dessous), présidait au service des tables des communautés grecques, les Hellénistes, - soit encore aux soixante-dix nations entre lesquelles le monde des païens était traditionnellement divisé, comme on le voir en Lc 10,1 : « le Seigneur désigna soixante-dix autres disciples et les envoya deux par deux devant lui dans toute ville et localité où il devait lui-même se rendre ». Soixante-dix selon le nombre supposé dans la culture biblique des nations païennes.

Ac 6,1-6

« En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, parce que les veuves de leur groupe étaient désavantagées dans le service quotidien. Les Douze convoquèrent alors l’ensemble des disciples et leur dirent : “Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Cherchez plutôt, frères, sept d’entre vous, des hommes qui soient estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse, et nous les établirons dans cette charge. En ce qui nous concerne, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole.” Ces propos plurent à tout le monde, et l’on choisit : Étienne, homme rempli de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, un converti au judaïsme, originaire d’Antioche. On les présenta aux Apôtres, et après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. La parole de Dieu était féconde, le nombre des disciples se multipliait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs parvenaient à l’obéissance de la foi ».

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