Cercle de silence à Lyon au 14 juillet 2021 : DÉLIVRONS-NOUS DES EMPRISONNEMENTS DE LA PEUR
Au cours de la tenue de ce Cercle de silence au 14 juillet 2021, j’ai noté qu’il y avait moins de monde dans la rue que d’habitude. Normal pour un jour non travaillé et en vacances estivales.
Comme d’habitude, j’ai observé beaucoup de passages indifférents avec refus de prendre le papier informant sur le sens des Cercles de silence (Voir ci-dessous). Mais, cette fois, pas de remarques agressives. Au contraire, plusieurs personnes, dont des jeunes, sont venues me dire qu’ils étaient avec nous et soutenaient cette action. « Ce que vous faites est beau ».
Des gens se sont associés au cercle. D’autres ont regardé de loin. Certains ont longuement écouté les chants de la Choral Chant' sans papier. Merci à tous ceux et toutes celles qui œuvrent pour que les murs de la Bastille Europe tombent, laissant Frontex dans les fossés.
DÉLIVRONS-NOUS DES EMPRISONNEMENTS DE LA PEUR
Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris prit la Bastille : elle était le symbole des emprisonnements arbitraires et d’un système de gouvernement injuste qui privait de liberté le plus grand nombre pour sauvegarder les privilèges des plus riches.
Ce 14 juillet tombe cette année sur le jour de notre Cercle de Silence mensuel. Pour marquer le coup, nous avons décidé d’inviter la chorale des Sans-Papiers, créée initialement par le Réseau Éducation Sans Frontière (RESF). Ce sera donc exceptionnellement un Cercle dont le silence deviendra un moment musical et les paroles des chansons qui nous seront offertes seront en accord avec la raison d’être de notre présence silencieuse depuis 2008.
Ce sera pour nous une manière de vouloir une nouvelle Prise de la Bastille : la dénonciation et la délivrance de la peur qui pèsent sur une grande partie du peuple français par rapport aux étrangers, demandeurs d’asiles ou migrants par refus de conditions de vie insupportables ou sans avenir. Et ardent désir de se créer un nouvel horizon de vie, au point de risquer leur vie pour y parvenir.
En nous, installés dans un niveau de vie élevé sur l’échelle des nations, leur désir de vivre suscite la peur d’un envahissement qui nous mettrait en danger. Et cette peur pousse nos dirigeants à prendre des mesures sécuritaires qui nous enferment dans une nouvelle Bastille, celle de la peur de l’autre.
L’observation lucide, conduite sur des années, montre que cette peur née de l’envahissement reste largement un fantasme. Le désordre mondial suscite certes des migrations, mais dans leur immense majorité, les populations migrent sur leur propre continent, ce sont des migrations de voisinage, ce qui ne veut pas dire qu’elles n’aient pas des conséquences tragiques là où elles se produisent. Mais ce n’est pas nous qui subissons le poids principal de la misère du monde.
Alors, faisons tomber la Bastille de nos peurs et accueillons dignement et solidairement ceux qui ont le courage de venir frapper à notre porte. Nous le pouvons. Il suffirait de verser un peu moins de dividendes et de taxer les immenses fortunes qui ont profité de la pandémie pour augmenter scandaleusement. Et dire cela n’est pas du gauchisme irresponsable, c’est du bon sens préoccupé de justice et de solidarité.
Alors vivent les prises de nos Bastilles encore à venir.
250 tracts ont été distribués