Une étude d’Évangile. Regarder ce que fait et entendre ce dit Jésus pour recevoir de lui la résurrection au lendemain de la Transfiguration

Publié le par Michel Durand

Jésus au milieu de ses disciples. Rome, Catacombe S. Domitille

Jésus au milieu de ses disciples. Rome, Catacombe S. Domitille

L'étude précédente

 

Guérison d’un enfant possédé

9,14

En rejoignant les autres disciples, ils virent une grande foule qui les entourait, et des scribes qui discutaient avec eux.

Ils virent. Qui sont-ils ?

Il s’agit de Pierre, Jacques et Jean avec Jésus (Mc 9,2). Ils descendent de la montagne où ils s’étaient mis à l’écart des gens et où eut lieu la transfiguration. La foule est toujours à l’affût. Elle veut voir Jésus, l’entendre, recevoir ses bienfaits. Jésus ne se dérobe pas. Il entre en dialogue et nous assistons à l’alternance, temps pour prier, temps pour enseigner, temps pour faire le bien à autrui :

 

9,15-27

Aussitôt qu’elle vit Jésus, toute la foule fut stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer. Il leur demanda : « De quoi discutez-vous avec eux ? » Quelqu’un dans la foule lui répondit : « Maître, je t’ai amené mon fils, il est possédé par un esprit qui le rend muet ; cet esprit s’empare de lui n’importe où, il le jette par terre, l’enfant écume, grince des dents et devient tout raide. J’ai demandé à tes disciples d’expulser cet esprit, mais ils n’en ont pas été capables. »

Prenant la parole, Jésus leur dit : « Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi. » On le lui amena. Dès qu’il vit Jésus, l’esprit fit entrer l’enfant en convulsions ; l’enfant tomba et se roulait par terre en écumant. Jésus interrogea le père : « Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? » Il répondit : « Depuis sa petite enfance. Et souvent il l’a même jeté dans le feu ou dans l’eau pour le faire périr. Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous ! »

Jésus lui déclara : « Pourquoi dire : “Si tu peux”… ? Tout est possible pour celui qui croit. » Aussitôt le père de l’enfant s’écria : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! » Jésus vit que la foule s’attroupait ; il menaça l’esprit impur, en lui disant : « Esprit qui rend muet et sourd, je te l’ordonne, sors de cet enfant et n’y rentre plus jamais ! » Ayant poussé des cris et provoqué des convulsions, l’esprit sortit. L’enfant devint comme un cadavre, de sorte que tout le monde disait : « Il est mort. » Mais Jésus, lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout.

Ce récit se présente tout simplement comme une action qui concrétise l’enseignement que  propose Jésus : donner la vie. En effet, Jésus redresse celui qui s’adresse à lui. Ainsi, dans ce récit, le fils de cet inconnu dans la foule, suite à l’intervention du père qui supplie Jésus d’intervenir pour libérer son fils envahi par un esprit impur alors que les disciples proches du Maitre n’ont rien pu faire. Du reste, cela met Jésus en colère : « Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? » Une apostrophe qui ne peut concerner le père qui s’adresse à Jésus en étant assuré d’obtenir la guérison de son fils. Elle s’adresse aux disciples, à la foule, aux scribes, à tous ceux qui en discutent soulignant ainsi leur manque de foi en l’envoyé de Dieu. Combien de temps Jésus devra-t-il supporter les incroyants ?

Jésus demande que l’enfant lui soit amené et il pose des questions comme le ferait un médecin qui doit poser un diagnostic sur le malade. « Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? »

Le père de l’enfant répond en concluant avec son souhait : « si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous ! »

Jésus montre alors son pouvoir : « Tout est possible pour celui qui croit. »

11,24 :

C’est pourquoi je vous le dis : tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez obtenu, et cela vous sera accordé.

Puissance de la foi, puissance de la prière !

9,24

Aussitôt le père de l’enfant s’écria : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! » Jésus vit que la foule s’attroupait ; il menaça l’esprit impur… le chassa de l’enfant ; puis, « lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout ».

Non seulement Jésus enseigne comment obtenir le salut, comment être debout. Il met effectivement debout, il redresse les personnes qui s’adressent à lui. Il dit et il fait.

Les deux verbes ici traduits relever, faire lever (egeirein) et mettre debout (anistanai) sont employés pour parler de la résurrection. Avec ce récit de guérison, et bien d’autres, Marc oriente absolument vers la réalité de la Résurrection, pointe de tout l’évangile.

 

Les disciples assistent à cette guérison. Ils ont reçu mission d’agir de cette même façon.

Mc 6,7 : Il appela les Douze ; alors Jésus commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs… Alors, ils se questionnent :

9,28-29.

Quand Jésus fut rentré à la maison, ses disciples l’interrogèrent en particulier : « Pourquoi est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? » Jésus leur répondit : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière (et le jeûne). »

Le jeûne est une occasion d’ouvrir notre cœur à Dieu et à notre prochain. Inséparable de la prière et de la justice, il est tourné vers la conversion du cœur, sans laquelle il n’a aucun sens. Jeûne et prière sont œuvres de redressement, de résurrection.

Je souhaite qu’il en soit ainsi avec la grève de la faim que viennent d’entreprendre trois personnes de Calais soutenant les migrants.

« Trois personnes dont l'aumônier du Secours catholique sont en grève de la faim depuis le 11 octobre pour interpeller les pouvoirs publics sur la dégradation des conditions de vie des demandeurs d'asile. Ils demandent notamment la fin des démantèlements de campements durant la trêve hivernale. » Voir ici.

 

 

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