Avec le mal, il y a toujours des cas où la résistance militaire sera nécessaire. La paix est un combat qui a parfois besoin des armes

Publié le par Michel Durand

mémorial de la guerre à Kiev

mémorial de la guerre à Kiev

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Il semble absolument évident que les migrations vers l’Europe - des pays où il n’y a pas de guerre - se maintiendront tant qu’il y aura des destructions guerrières sur d’autres terres.

Il y a quelques années, nous parlions beaucoup de la Syrie. Le Yémen était plutôt oublié. En fait, tout l’Orient inquiétait et inquiète toujours. Suivre, par exemple, ce lienMais, il serait possible de lire beaucoup d’autres informations.

Ce qui me marque surtout aujourd’hui, c’est que la guerre en Ukraine me trouble davantage que dans les autres contrées. Pourquoi ? Parce qu’elle se passe en Europe ? Mais la Syrie n’est quand même pas si éloignée que cela ?

Je ressens une mauvaise conscience en regardant les journaux télévisés, car je me dis qu’il ne suffit pas de s’informer ; il faudrait tout faire pour éviter que les conflits se prolongent. Aller en guerre plutôt que de donner des armes (tout en restant hors d’atteinte) afin d'aider ceux qui se battent ! Mais, n’étant plus en âge de mobilisation, n’est-ce pas irresponsable le de penser ainsi ? Attentif à ne manquer aucune information, je me demande si je ne suis pas, d’une certaine façon, un voyeur. Une victoire contre l’ennemi, en l’occurence la Russie, me fait plaisir à bon compte. Autrement dit, je vis présentement le débat, va-t-en guerre contre pacifiste, d’une manière très concrète. Envoyer des troupes en Ukraine serait une nouvelle guerre mondiale, plus meurtrière que ce qui se produit actuellement ; ne donner que des armes c’est faire la guerre par procuration. Ils se battent, on se protège.

Mauvaise conscience !

Très concrètement les questions fondamentales se reposent. Pouvons-nous parler de guerre juste ? Isabelle de Gaulmyn, à propos de la Syrie, affirme qu’une guerre n’est jamais juste.

 

Avec l’Ukraine, elle rappelle que « le pape François a condamné fermement le concept de « guerre juste » dans Fratelli tutti. « Doit-on pour autant ne pas soutenir l’Ukraine agressée face à la Russie agressive ? Ce serait alors ne pas offrir son assistance à un peuple en danger… La paix est un combat qui a parfois besoin des armes ».

Voir ici.

« Face à Poutine, il serait absurde d’expliquer aux Ukrainiens qu’ils ne doivent pas se défendre militairement. Il est des cas où la « légitime défense », notion importante de droit international, s’impose. Certes, dans un conflit, il n’est pas toujours évident de savoir qui a pris l’initiative de la guerre. Pour autant, dans le cas de l’Ukraine, c’est assez évident. L’agresseur est la Russie de Poutine, et il ne faut pas se laisser berner par un discours paranoïaque qui voudrait faire croire le contraire ». J’approuve ce qu’écrit Isabelle de Gaulmyn ; mais je me demande pourquoi, nous ne tenions pas ce même raisonnement à propos de la Syrie. Ne serait-ce pas à cause de notre silence devant la destruction de villes syriennes que Poutine s’est dit : « agissons ainsi en Ukraine, ils ne diront rien ».

Comment désarmer l’agresseur ? Que faire si l’action non-violente ne suffit pas ?

C’est justement parce que je n’arrive pas à répondre à ces questions que la mauvaise conscience s’installe en moi dans ma façon de regarder les informations.

« Désarmer l’agresseur est une exigence éthique, exprime Isabelle de Gaulmyn. Nier que cela n’exige pas aussi parfois des moyens militaires serait faire preuve d’une grande naïveté. Et aussi d’un manque de charité. Car si l’impératif de la non-violence court dans tout l’Évangile, l’obligation de la charité reste bien ce qui prime. La non-assistance à une personne en danger, agressée, menacée dans sa vie, doit aussi entrer en ligne de compte. Concrètement, on ne peut « absolutiser », dans certaines situations, le recours à la non-violence. Tant que le mal existera, il y aura toujours des cas où la résistance militaire est nécessaire. La paix est un combat qui a parfois besoin des armes ».   

 

Dans mon quartier, en Eglise, où sont les lieux, les groupes qui me permettraient de faire le point sur toute ces questions ?

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