Âge de la retraite ; avoir le souci de ce qui se passe dans le monde et y porter remède relève de notre mission de disciple du Christ Jésus
Que de monde !
Dans cette manifestation à propos de l’âge de la retraite, il n’est pas question seulement des 64 ou 65 ans ou 67… Est également concerné la qualité du travail, le sens du travail, le but de la vie. Vais-je travailler pour avoir de quoi vivre en € sans me préoccuper de la qualité de la vie ?
Nombreux slogans le montrent. Avoir de larges périodes de repos est indispensable pour rencontrer autrui. La vie est rencontre et non production. Mais je n’en dis pas plus, car ce que je dis est toujours semblable.
Ce matin, à l’eucharistie de l’église du quartier où j’habite je m’attendais à entendre au moins une allusion montrant le regard de l’Évangile, de l’Église à propos de ce que vivent les Français manifestant calmement, sans violence dans les rues. Rien ! Heureusement, tout au début, il y deux secondes sur le séisme de Turquie et de Syrie. Insuffisant comme regard de la communauté réunie en prière, en eucharistie. Insuffisant face à ce que vivent les citoyens.
Que de silence des actuels disciples du Christ !
… Mais l’Esprit Saint informe de ne pas désespérer.
« L’être humain, dans sa dignité personnelle, est un être social, créé à l’image de Dieu Un et Trine. Nous sommes des êtres sociaux, nous avons besoin de vivre dans cette harmonie sociale, mais quand il y a l’égoïsme, notre regard ne se porte pas sur les autres, sur la communauté, mais il se reporte sur nous-mêmes, et cela nous rend mauvais, méchants, égoïstes, en détruisant l’harmonie.
Cette conscience renouvelée de la dignité de tout être humain a de sérieuses implications sociales, économiques et politiques. Regarder son frère et toute la création comme don reçu de l’amour du Père suscite un comportement d’attention, de soin et d’émerveillement. Ainsi, le croyant, en contemplant son prochain comme un frère et non comme un étranger, le regarde avec compassion et empathie, et non avec mépris ou inimitié. Et en contemplant le monde à la lumière de la foi, il s’engage en vue de développer, avec l’aide de la grâce, sa créativité et son enthousiasme pour résoudre les drames de l’histoire. Il conçoit et développe ses capacités comme des responsabilités qui découlent de sa foi, comme des dons de Dieu à placer au service de l’humanité et de la création ». François de Rome, 12 août 2020.
Assurément les temps de repos, dont celui donné par la retraite professionnelle, sont favorable à la rencontre d’autrui. Que les lois des gouvernements ne nous privent pas de ces moments de paix. Pour qu’il en soit ainsi une juste radicalité est indispensable. Lire à ce propos le dossier de La Croix Hebdo : Faut-il être radical ?
« La loi est si injuste qu’obéir semblerait un déshonneur », disait Gandhi. Nombre de jeunes radicaux se revendiquent, eux aussi, de cette désobéissance. C’est par exemple le cas des membres de L214, qui s’introduisent illégalement au sein des abattoirs pour dévoiler leurs pratiques, ou encore des militants d’Extinction Rebellion, occupant régulièrement les grandes artères des capitales pour conscientiser l’opinion aux enjeux climatiques. Autant d’actions illégales, certes, mais légitimes à leurs yeux. L’abbé Pierre, lui-même partisan de la désobéissance civile, la justifiait ainsi : « Il y a une loi avant les lois. Pour venir en aide à un humain sans toit, sans pain, privé de soins, il faut braver toutes les lois ».