Travailler pour vivre, donc manger et dormir. Repos pour vivre vraiment et vivre bien. Repos, retraite à 60 ans pour rencontrer les voisins

Oui, tout n’est pas que travail. Même si le labeur est l’occasion d’une œuvre magnifique, il n’est pas humain de se tuer au travail. En effet, nous ne pouvons pas oublier l’étymologie du mot « travail ». Une contrainte, un instrument de torture.

Les « trente années glorieuses » étant terminées, il importe aujourd’hui, plus que jamais, de reconsidérer le sens et la valeur du mot « travail ». Travailler pour mourir ?

Boulot - Métro - Tombeau/Caveau.

Travailler pour mourir ? Non. Travailler pour vivre et vivre bien. Donc ne pas trop travailler. Repos indispensable. Retraite humaine et retraite spirituelle.

En fait, c’est ma connaissance de la réalité du travail salarié qui m’a formé à l‘accueil du repos comme moyen de ne pas perdre sa vie à la gagner. Dans le début des années 1970, je valorisais le travail productif ; vers la fin des années 1980, je l’interrogeais. Les dégâts du Progrès, CFDT 1977. Voir ici ce que j‘en disais.

La question est portée depuis longtemps par l’ACO ; j’en parle aussi, même si je ne la traite pas de la même façon.

Le repos n’est pas oisiveté. Voir, par exemple, ici.

Et il y eut de nombreuses autres occasions exprimées dans ce blogue, où j’aborde la question du sens du travail en valorisant le repos comme lieu de la rencontre humaine, spirituelle, divine.

Cette démarche est, selon moi, missionnaire.

Il importe de se situer au milieu des gens, du monde tel qu’il est, pour, à partir de ce qui est vécu, ouvrir le chemin vers Dieu, créateur de tout, pleinement connu par ce que Jésus-Christ nous en dit. Il importe de vivre dans ce siècle sans se renfermer à l’interne de l’Église, de la communauté des chrétiens qui, trop souvent, se complaise dans un entre-soi.

C’est en vivant dans le monde, au milieu des gens que je me sens toujours appelé à rendre aimable l’Église, le Christ - Verbe de Dieu. Effectivement, je me sens plus appelé à témoigner du Christ ressuscité en vivant au milieu des gens, en tenant compte des très pauvres pour assurer que tous soient rencontrés, qu’appelé à entretenir une communauté chrétienne.

En conséquence, présent dans cette communauté chrétienne (l’Église) je me sens invité à convertir les « pratiquants » pour que, par leur mode de vie, ils rendent aimable aux yeux du monde, aux yeux des personnes étrangère à Dieu, le message du Christ, sa bonne nouvelle (l’Évangile), l’annonce du Ressuscité. Le Royaume. Une expression bien évidemment à expliquer.

C’est justement par leur façon de vivre au sein du siècle que les chrétiens témoigneront de la force de l’Évangile et ainsi rendront aimable l’Église, l’Assemblée, la Communauté des disciples du Christ. Les personnes hors Église, grâce à l’action des disciples missionnaires du Christ, comprendront combien il est bon de se mettre à la suite de Dieu. Voyant, par les faits et gestes de ses membres (leur mode de vie), l’Église aimable, attirante, ils rejoindront la Communauté.

Et le clergé ?

Dans cette communauté, il y a le prêtre qui a mission de prendre soin des participants, des pratiquants. On le désigne du nom de curé. Eh bien je pense que ce curé, que tous les curés, comme tous les disciples du Christ, les christiens comme le dit Christophe Theobald, se doivent de travailler un peu pour vivre. Actuellement ils vivent de l’autel, du culte. Ils seront davantage porteurs de la Bonne Nouvelle, l’Évangile en vivant d’un travail rémunéré quelqu’il soit. Ils seront plus proche des gens, donc des pauvres, plus aptes à parler leur langage donc plus assurés de rendre aimable l’Église, Dieu, Christ… la révélation divine.

Je vois bien tous les curés participer à une manif pour la retraite à 60 ans. Diminuer le temps de travail, vivre plus sobrement, écologiquement, pour augmenter le temps offert, consacré à la rencontre, la méditation - prière et contemplation.