Le système de socialisme participatif ! Il est évident que la mise en place d'un tel système exigerait une très forte mobilisation populaire
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La pression du peuple français semble se maintenir à propos du recul de l’âge de la retraite. Voir ici avec France-info.
Chrétien, quel regard vais-je avoir sur ces mouvements populaires ?
Je pourrais également parler de la hausse des prix des produits alimentaires alors que les actionnaires reçoivent beaucoup d’argent. Voir ici avec Le Monde.
Certes, je ne suis pas capable de comprendre tous les rouages de l’économie ; mais cela ne m’empêche pas de me poser la question de l’inégalité entre les propriétaires des biens de production avec leur logement et les pauvres qui ne peuvent que dépendre d’autrui pour vivre, avoir un logement et un travail.
Dans cette page je ne peux que reprendre l’éclairage que me donne Thomas Piketty. Il m’éclaire dans mon regard sur nos modes de vie. Au nom de l’Évangile, l’option préférentielle de l’Église pour les pauvres m’engage à choisir un mode de gouvernement qui soit adapté au but choisi : vie fraternelle avec tous puisque Dieu est notre Unique Père à tous. En fait, ce jour, je ne fais que reprendre ma méditation du 27 février
Enrichi par la prière eucharistique dominicale, que dois-je vivre, que mettre en place pour concrétiser au quotidien la Bonne Nouvelle du Christ ?
Nous ne sommes plus en féodalité. Mais les possédants ne forcent-ils pas toujours les évènements pour que les plus riches gardent leurs privilèges ? Disciple du Christ je me sens un devoir d’étudier cette question au moment où un grand nombre de citoyens estiment injuste de repousser l’âge officielle de la retraite. Comme je pense l’avoir déjà dit, pour moi l’âge officiel de la retraite devrait être à 60 ans afin de laisser du temps à d’autres activées, gratuites, libérées de toutes formes de productivisme. Vivre en pensant aux bienfaits de la rencontre gratuite de l’autre.
Voici de nouveau un extrait de Thomas Piketty :
Le système de « socialisme participatif » décrit ici n'a qu'un seul objectif : celui d'illustrer la très grande diversité des systèmes économiques possibles. Sur la base des expériences historiques dont nous disposons, il est bien évident que la mise en place d'un tel système exigerait une très forte mobilisation populaire. Dans la plupart des pays, comme la France, une telle transformation passerait également par une révision substantielle de la constitution, qui ne pourrait sans doute se faire qu'à l'occasion de moments de crises, comme cela s'est souvent déroulé dans le passé. Nous verrons également que des changements aussi profonds devraient s'accompagner d'une refonte complète du système fiscal, afin de permettre une véritable circulation de la propriété et du pouvoir économique, ainsi que de la redéfinition de multiples traités internationaux, en particulier pour tout ce qui concerne le mouvement des capitaux. L'objectif poursuivi ici n'est pas de dire qu'un tel système pourrait sans peine être mis en place le mois prochain, mais simplement d'insister sur le fait que des transformations non moins gigantesques du système légal, fiscal et social ont eu lieu continûment entre 1780 et 2020, et que ce processus ne va pas subitement s'arrêter aujourd'hui. Il n'est donc pas inutile de d'interroger sur les étapes suivantes, sur la base des expériences disponibles.
S’agissant de la question du partage du pouvoir dans les entreprises, et plus généralement du débat autour de la transformation du système économique et de l'émergence de nouvelles formes de socialisme démocratique, il est frappant de constater à quel point les discussions se sont renouvelées depuis la crise financière de 2008. Dans plusieurs pays, en particulier aux États-Unis et au Royaume-Uni, certains des principaux mouvements politiques se sont mis à formuler des propositions inédites visant à mettre en place des règles inspirées d'une façon ou d'une autre par le système de cogestion germanique et nordique. Si elles étaient adoptées, les conditions d'une diffusion mondiale pourraient se mettre en place. Au sein du monde intellectuel et syndical, d'ambitieux projets collectifs et internationaux comme le « Manifeste Travail » ont rappelé à quel point il existait plusieurs façons d’organiser le système économique, et en particulier les relations de pouvoir au sein des entreprises. Au-delà de la question de la cogestion, c'est l’ensemble du droit syndical qui doit être repensé au niveau européen et transnational, en facilitant l'adhésion et la participation des salariés, en réservant les marchés publics aux entreprises signant des conventions collectives, et en généralisant enfin le droit des syndicats à se rendre sur les lieux de travail et y organiser des réunions. S'il est trop tôt pour connaître leur impact, ces initiatives montrent la vivacité des débats en cours. (173-175)