Les évêques invitent-ils les catholiques à s’interroger sur les crises, la place de l’argent en s’appuyant sur l’enseignement de l’Église

Publié le par Michel Durand

Les évêques invitent-ils les catholiques à s’interroger sur les crises, la place de l’argent en s’appuyant sur l’enseignement de l’Église

Source de l'image : La Croix, 20 mars 2023 

Les crises de toutes sortes sont évidentes. Comment les assumons-nous ? Chrétiens qu’avons-nous à dire à leur propos ?

Mais, chrétiens catholiques, ne sommes-nous pas trop silencieux ? C’est ce que pense Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine. Certes, Figaro Magazine, ce n’est pas Le Monde ou Libération…

J’ai été ce matin interpellé par cette parole « en toute subjectivité » que je donne à entendre tout en affirmant qu’il y a plus important que les processions traditionnelles Voir ici : la grande discrétion des catholiques français.

 

Plus important que les processions traditionnelles, oui. Très important n’est-il pas de se prononcer, au nom de l’Évangile, sur les crises économiques, sociétales, existentielles… pour reprendre l’appel à écrire de la revue du Prado, Quelqu’un parmi nous, que je suis en train de mettre en forme. Appel à écriture pour témoigner de nos façons de réagir face aux multiples crises que nous subissons, traversons. De notre expérience de crises personnelles, collectives, spirituelles, existentielles... quelle idée en avons-nous et quel sens leur avons-nous donné ? Que nous font-elles devenir ?

Nous parlons de crise de croissance. C’est souvent un temps et un chemin de souffrance. Quand nous nous trouvons à un croisement dans notre vie, face un choix incertain, encombré d’hypothèses multiples qui nous dispersent, comment réagissons-nous ? Certes, nous restons toujours responsables de nos engagements préalables, surtout auprès de nos familles. Alors, comment discerner les priorités qui nous ressemblent, qui nous rejoignent dans nos choix fondamentaux ? Cette interrogation indique qu’il n’est pas question de tout bazarder en toute désinvolture : exemple crise de la quarantaine.

Crises individuelles et aussi collectives. Nous observons ainsi que les crises économiques sont souvent le résultat de profits abusifs aux dépens de salariés précarisés, des sans emplois, des très pauvres. Où sont passés les naturelles exigences de  fraternité, de solidarité, les motivations du partage des ressources ? Plus on découvre de nouvelles matières (les terres rares) dans les pays dit pauvres, plus vite elles sont accaparées par des multinationales. Comment voyons-nous à notre niveau les crises provoquées par ces innovations techniques ?

Merci d’envoyer vos articles au secrétariat du Prado, 13 rue Père Chevrier, 69007 Lyon - accueil-comptabilité@leprado.org

Si possible avant le 14 juin 2023 ; au plus tard le 28 juin.

 

Je souhaite aussi donner à lire ce courrier des lecteurs du quotidien La Croix (20 mars 2023) :

« L’Église tente de se positionner sur les retraites » (La Croix du 25 janvier), ce qui ne semble pas aisé. On remarque cependant que les mouvements d’Action catholique (ACO, MCC, jeunes de la JOC ou du MRJC, EDC…) ont une expression claire sur le sujet. (…) Évidemment, la mission des évêques n’est pas de proposer un plan de réforme des retraites. Mais ils peuvent inviter les catholiques à s’interroger sur quelques aspects importants du problème en s’appuyant sur l’enseignement social de l’Église. Par exemple, pourquoi tant de travailleurs français, notamment dans les métiers les plus modestes, ont-ils hâte de partir à la retraite ? On aborde alors les conditions de travail, le type de management, la pression des cadences au nom de la productivité et de la concurrence, sans oublier la peur du licenciement et bien d’autres choses encore… Pourquoi la retraite apparaît-elle alors comme une libération ? Quelle est la place de l’argent dans notre vie sociale ? On peut réfléchir sur les rouages de l’économie, sur le partage de la valeur née du travail, sur l’ampleur des inégalités des richesses, sur la répartition du revenu national entre les générations, etc. L’Évangile parle beaucoup de l’idolâtrie Mammon bien plus que du genre ou du sexe. Mais la question reste volontiers taboue dans l’Église, sauf dans les mouvements d’Action catholique. Et leur parole mérite d’être entendue. André Bocquet

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