Ce sont les personnes les plus vulnérables qui subissent les premières et le plus fortement les effets du changement climatique
En citant les prochaines Semaines Sociales à Lyon : Écologie, préparons-nous à un changement radical, Luc Champagne a adressé ce message à ses contacts :
[François de Rome]. Nous voilà largement soutenus dans la réflexion que nous engageons pour la session des Semaines Sociales de novembre avec cette exhortation Laudate Deum que nous donne le pape François. Outre le texte de cette exhortation, vous trouverez ce texte, clés de lecture ;
Une urgence et une espérance !
Sécheresse, canicule, incendies, orages, ouragans…
La crise climatique s’abat plus que jamais sur la planète.
Les épisodes extrêmes se succèdent. Les records de chaleur sont battus partout dans le monde. Nous sommes au bord du précipice.
8 ans après Laudato si’, au jour de la Saint François d’Assise, le pape apporte un complément à sa grande encyclique sociale sous forme d’un appel vigoureux à toutes les personnes de bonne volonté au sujet de la crise climatique.
3 clés pour lire cette exhortation courte et stimulante.
L’urgence. Il y a urgence ! Nous ressentons déjà les effets dévastateurs des bouleversements climatiques dus à l’action humaine. « Nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche d’un point de rupture » (2). Il y a urgence, et c’est ce qui motive cette nouvelle exhortation du pape mais le changement de nos modes de vie est possible, une prise de conscience et une conversion individuelle et collective sont possibles. Très concrètement, « si nous avons confiance dans la capacité de l’être humain à transcender ses petits intérêts et à penser en grand, nous ne pouvons renoncer à rêver que [la COP28 à Dubaï dans quelques semaines] conduira à une accélération marquée de la transition énergétique, avec des engagements effectifs et susceptibles d’un suivi permanent ». Le sentiment d’urgence qui marque tout le document est donc aussi l’occasion d’un témoignage d’espérance.
Un problème humain et social. Ce sont les personnes les plus vulnérables qui subissent les premières et le plus fortement les effets du changement climatique. « Les attaques contre la nature ont des conséquences sur la vie des peuples » (3) » souligne le pape en citant les évêques d’Amazonie. « Tout est lié » et « personne ne se sauve seul » (19). Le sujet n’est pas « uniquement environnemental, ‘vert’, romantique » mais « il s’agit d’un problème humain et social aux multiples aspects » (58). Dans le diagnostic comme dans les actions à mener c’est bien nos responsabilités et nos capacités humaines qui sont en jeu.
Les motivations de la foi. Pour les chrétiens, des motivations naissent de la foi qui « donne non seulement des forces au cœur humain, mais […] transforme toute la vie, transfigure les objectifs personnels, éclaire la relation avec les autres et les liens avec toute la création » (61). A la lumière de la foi, en imitant Jésus « qui était lui-même en contact permanent avec la nature et y prêtait une attention pleine d’affection et de stupéfaction » (64), le chemin d’une réconciliation avec « le monde qui nous accueille » s’ouvre à nous. Il y a là un puissant moteur pour le changement des personnes sans lequel un changement culturel indispensable n’est pas possible. « Louez Dieu ! » invite le pape, en prenant Saint François d’Assise pour modèle, car « un être humain qui prétend prendre la place de Dieu devient le pire danger pour lui-même » (73).
Père Grégoire Catta, s.j., Directeur du service Famille et Société. Conférence des évêques