Le climat perturbé ? Nécessaire décroissance face à la croyance en la technologie qui n’est qu'un mirage relevant d’un pragmatisme homicide

Publié le par Michel Durand

Le pape François, ici le 17 avril 2019 avec Greta Thunberg, signe, mercredi 4 octobre 2023, une nouvelle exhortation apostolique sur le climat, huit ans après son encyclique verte et sociale, « Laudato si’ »

Le pape François, ici le 17 avril 2019 avec Greta Thunberg, signe, mercredi 4 octobre 2023, une nouvelle exhortation apostolique sur le climat, huit ans après son encyclique verte et sociale, « Laudato si’ »

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Lire Laudate Deum. Il le faut absolument et immédiatement.

 

Les objecteurs de croissance que les milieux chrétiens qualifient très souvent de rêveurs, d’utopistes négatifs ne peuvent que se réjouir car la décroissance est perçue comme étant le chemin indispensable d’une vie humaine, fraternelle, authentique. Certes le mot « décroissance » qui fait peur a beaucoup n’est pas employé. Mais nous lisons au N° 20 : « J’ai donné dans Laudato si' une brève explication du paradigme technocratique qui se trouve derrière le processus actuel de dégradation de l’environnement. C’est “une manière de comprendre la vie et l’activité humaine qui a dévié et qui contredit la réalité jusqu’à lui nuire ”. Au fond, il consiste à penser “comme si la réalité, le bien et la vérité surgissaient spontanément du pouvoir technologique et économique lui-même”. En conséquence logique, “on en vient facilement à l’idée d’une croissance infinie ou illimitée, qui a enthousiasmé beaucoup d’économistes, de financiers et de technologues” »

Avec Laudato si’, n° 193, nous avions lu : « C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. Benoît XVI affirmait qu’ “il est nécessaire que les sociétés technologiquement avancées soient disposées à favoriser des comportements plus sobres, réduisant leurs propres besoins d’énergie et améliorant les conditions de son utilisation” ».

L’article publié dans le quotidien La Croix le 65 octobre 2023 mérite d’être lu.

 

« Laudate Deum » : le manifeste très politique du pape François face à l’urgence climatique

En novembre 2021, François avait envisagé de se rendre à la COP26 de Glasgow (Écosse). Mais devant l’échec annoncé de ces négociations internationales sur le climat, il avait finalement renoncé. Hors de question, disait-il, de servir de caution à des négociations ratées. Deux ans après, la préoccupation du pape pour le climat n’a pas faibli. Son inquiétude s’est même renforcée, à en croire la publication, mercredi 4 octobre, de Laudate Deum (« Louez Dieu »). Cette nouvelle exhortation apostolique, entièrement dédiée à la « crise climatique », se situe dans le droit fil de la grande encyclique verte et sociale du pape, Laudato si’, publiée en 2015. Mais cette fois, comme saisi par un sentiment d’urgence sans cesse renforcée, et dans un propos beaucoup plus politique, il tire encore un peu plus fort sur la sonnette d’alarme. « Je me rends compte au fil du temps que nos réactions sont insuffisantes », écrit-il, estimant que le monde « s’approche peut-être d’un point de rupture ».

Dans ce texte très pédagogique, celui que certains ont surnommé, après la sortie de son encyclique, le « pape vert » s’élève fermement contre les climatosceptiques. À ceux qui contestent et « ont tenté de se moquer » de la réalité du réchauffement climatique et de ses conséquences, François développe un véritable exposé, s’appuyant largement sur les rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), abondamment cités dans les notes de bas de page du document.

Des oppositions « même au sein de l’Église catholique »

« On ne peut plus douter de l’origine humaine – anthropique – du changement climatique », insiste le pape, mentionnant notamment la concentration des gaz à effet de serre, la fonte des pôles et l’acidité des mers. De même, il consacre un long développement aux Conférences internationales sur le climat (COP), passant en revue leurs réussites et leurs échecs : « Je suis obligé d’apporter ces précisions, qui peuvent sembler évidentes, à cause de certaines opinions méprisantes et déraisonnables que je rencontre même au sein de l’Église catholique. »

En choisissant le 4 octobre, fête de saint François d’Assise, associé à la nature, François place à nouveau l’écologie au centre de son pontificat. Et la publication de ce texte le jour même de l’ouverture du Synode sur l’avenir de l’Église catholique, qui s’annonce décisif, en renforce le poids.

Un appel au politique

Appelant à un « changement culturel », selon lui indispensable, il attire aussi l’attention sur les actions individuelles, passant notamment par la modification des « habitudes personnelles, familiales et communautaires ». « Toutefois, il faut être sincère et reconnaître que les solutions les plus efficaces ne viendront pas seulement d’efforts individuels, mais avant tout des grandes décisions de politique nationale et internationale. »

Car dans ce texte d’une centaine de pages – deux fois moins que Laudato si’–, François égratigne les responsables politiques et économiques occidentaux, considérés en partie comme responsables de la crise actuelle. Aussi fustige-t-il « les privilèges de quelques-uns ayant davantage de pouvoir », et constate l’inquiétude face aux « responsabilités non prises des secteurs politiques et l’indignation face au désintérêt des puissants » .

Une sympathie pour les groupes dits « radicalisés »

« Si nous considérons que les émissions par habitant aux États-Unis sont environ le double de celles d’un habitant de la Chine, et environ sept fois supérieures à la moyenne des pays les plus pauvres, expose-t-il, nous pouvons affirmer qu’un changement généralisé du mode de vie irresponsable du modèle occidental aurait un impact significatif à long terme. De la sorte, avec les décisions politiques indispensables, nous serions sur la voie de l’attention mutuelle. »

Face à l’inaction politique, qui l’exaspère, le pape laisse apparaître une forme de sympathie pour les groupes d’activistes souvent décrits comme « radicalisés », et qui mènent des actions en marge des COP. « Ils comblent un vide de la société dans son ensemble qui devrait exercer une saine “pression” », juge François, qui avait brièvement rencontré la militante Greta Thunberg, en avril 2019 au Vatican.

Éloge des limites technologiques

Au fil des pages, l’auteur de Laudate Deum prend des accents décroissants, critiquant, comme il l’avait déjà fait dans Laudato si’, « l’idée d’une croissance infinie ou illimitée, qui a enthousiasmé beaucoup d’économistes, de financiers et de technologues ». Dans cette veine, il s’oppose aussi à l’idée selon laquelle la crise climatique pourrait être résolue, ou plutôt contournée, par la technique. « Supposer que tout problème futur pourra être résolu par de nouvelles interventions techniques est un pragmatisme homicide, comme un effet boule de neige », insiste-t-il.

S’il encourage à nouveau la transition énergétique « vers des formes d’énergies renouvelables bien gérées », il n’appelle plus à « abandonner les sources d’énergies fossiles »comme il l’avait fait en septembre 2022 devant des jeunes réunis à Assise. Ces changements, affirme-t-il, « sont capables de créer d’innombrables emplois dans différents secteurs ». Une manière de rappeler que, à ses yeux, écologie et social restent indéfectiblement liés.

Certes, reconnaît le pape, « certaines interventions et avancées technologiques, qui permettent d’absorber ou de capturer les gaz émis, sont positives ». Mais elles ne doivent pas faire courir le risque de « rester enfermés dans la logique du colmatage, du bricolage, du raboutage au fil de fer, alors qu’un processus de détérioration que nous continuons à alimenter se déroule par-dessous ».

« Paradigme technocratique »

Cette réflexion éthique sur la technique et le progrès se situe dans le droit fil de la réflexion papale sur les limites de l’être humain et de son pouvoir sur le monde. Ce que François désigne comme le « paradigme technocratique », et qui consiste à croire que « le bien et la vérité » découlent spontanément « du pouvoir technologique et économique lui-même », demeure une illusion. Ce paradigme conduit l’homme à penser les ressources naturelles comme « de simples ressources à son service ». « Contrairement à ce paradigme technocratique, nous affirmons que le monde qui nous entoure n’est pas un objet d’exploitation, d’utilisation débridée, d’ambitions illimitées », insiste-t-il.

Qu’espérer dans ce contexte, et alors que doit s’ouvrir en décembre une nouvelle COP aux Émirats arabes unis, l’un des premiers pays producteurs de pétrole au monde ? « Dire qu’il n’y a rien à espérer serait un acte suicidaire qui conduirait à exposer toute l’humanité, en particulier les plus pauvres, aux pires impacts du changement climatique », répond François. Avant de poursuivre : « Nous devons cesser de sembler être conscients du problème, mais n’ayant pas, dans le même temps, le courage de faire des changements substantiels. » Pour le pape, le doute n’est pas permis : il faut agir. Sans délai.

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Les grands sujets du texte du pape

L’exhortation apostolique Laudate Deum aborde plusieurs thèmes saillants, dont la responsabilité des plus riches dans les émissions de gaz à effet de serre, le « désintérêt » des grandes puissances face à la crise climatique, mais aussi le climatoscepticisme dans l’Église.

Évoquant l’intelligence artificielle, il critique aussi fortement le « paradigme technologique », alerte sur les dangers du pouvoir humain, les conséquences des grands projets à impact environnemental et l’illusion du solutionnisme technologique.

Il met en avant l’espérance nécessaire face au changement climatique, l’utilité de la radicalité écologique et l’importance des « petits gestes ».

 

LAUDATE DEUM (Louez Dieu) "parce que l'homme qui cherche à remplacer Dieu devient le plus grand danger pour lui-même".
Huit ans après la publication de Laudato si', les réactions et les mesures prises sont encore largement insuffisantes. La coopération mondiale est essentielle pour faire face à la crise climatique!
Le Pape François appelle toutes les personnes de bonne volonté à réagir, et rappelle la responsabilité de chacun à prendre soin de la création de Dieu. 

 

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« Laudate Deum » : des personnalités réagissent à l’exhortation du pape

La Croix 5 octobre 2023

Les faits Dans son exhortation apostolique sur le climat Laudate Deum publiée mercredi 4 octobre, le pape François a lancé un nouveau cri d’alarme qui ne laisse pas indifférent. Le ministre de la transition écologique Christophe Béchu, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, l’archevêque de Potiers Mgr Pascal Wintzer ou encore François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises réagissent.

  • Recueilli par Paul de Coustin, Julie de la Brosse, Vincent de Féligonde, Christophe Henning, Camille Richir et Malo Tresca., le 04/10/2023 à 18:43

 

► « Son message est un pamphlet contre les sceptiques »

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires

« Huit ans après Laudato si’, qui avait constitué un électrochoc important en amont de la COP21, le pape François est à nouveau au rendez-vous de la crise climatique. Je m’en réjouis. Les mots du souverain pontife sont forts et sans ambiguïté : le changement climatique d’origine anthropique menace l’harmonie de la vie sur Terre et nous condamne à l’action. Si les “merveilles du progrès” sont dignes d’admiration, elles nous imposent une éthique de responsabilité.

L’écologie à la François me semble tout à fait compatible avec l’écologie à la française ! Son message est aussi un pamphlet contre les sceptiques, qu’il combat y compris, nous dit-il, au sein de l’Église catholique. Cette clarté et cette pugnacité sont un soutien de poids dans la bataille que porte la France au niveau international pour réduire la consommation de combustibles fossiles et renforcer nos objectifs climatiques.

Par son universalité et la force son message, Laudate Deum est un texte précieux pour aborder la COP28 avec des ambitions nouvelles et convaincre nos partenaires les plus réticents d’avancer plus vite et plus fort. La France sera à l’avant-garde de ce combat. »

 

► « C’est un cri, qui pourrait plus circuler que Laudato si’ »

Père Dominique Lang, assomptionniste, journaliste au Pèlerin (1) et animateur du blog « Églises et écologies »

« Ce texte est étonnant ! Incisif et accessible au grand public, il ressemble à un condensé de la pensée du pape François sur l’écologie. Celui-ci joue son rôle de chef d’État en apportant ici sa nouvelle contribution dans le débat politique avant la COP28.

Laudate Deum résonne comme un cri, un appel très fort à nous mobiliser devant l’urgence climatique. C’est un moyen pour le pape de rappeler ce que dit Laudato si’ pour ceux qui n’avaient pas lu ce texte magistériel, mais aussi de déplorer l’inaction des huit dernières années alors que la situation n’a cessé de dégénérer.

François nous parle ici de globalisation par en bas, du devoir d’engagement de la société civile pour faire bouger le politique. Je pense que ce document, qui n’est pas en soi un grand texte théologique, pourrait circuler davantage que Laudato si’, en redonnant un élan à ceux qui sont déjà engagés mais en obligeant aussi les autres à regarder en face la réalité. »

 

► « Le pape est beaucoup plus lucide que nombre de personnalités politiques »

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts

« Je trouve que le pape François est beaucoup plus lucide et plus courageux sur les questions environnementales que bon nombre de politiques. Il est très pointu dans son appréhension du problème, notamment sur le lien indissociable entre justice sociale et justice environnementale, mais aussi sur les limites de la technologie pour sauver le vivant.

De nombreux politiques nous font croire que l’on peut s’en remettre aveuglément au progrès et à la technique pour continuer à vivre comme avant, sur la même trajectoire. Ce sont des mirages dangereux car ils servent de prétexte pour ne rien changer.

Le pape François a également bien plus de considération pour les militants écologistes que n’en a, par exemple, le ministre de l’intérieur français. On a aujourd’hui des jeunes qui sont écoanxieux, qui désespèrent de voir dans quelle réalité climatique et sociale nous vivons. Certains mènent des actions symboliques, courageuses et non-violentes. Or, ils sont souvent caricaturés dans un réflexe paternaliste et réactionnaire.

François, lui, comprend et s’adresse à cette jeunesse d’une manière beaucoup plus respectueuse. »

 

► « Laudate Deum encourage vraiment à la mobilisation militante »

Benoît Halgand, militant écologiste, porte-parole du collectif Lutte et Contemplation

« Je suis enthousiaste vis-à-vis de ce texte ; à mon sens, il manquait encore après Laudato si’ des paroles chrétiennes comme celles-ci sur la dimension structurelle et politique du défi écologique. Le pape souligne là le réel besoin d’une mobilisation de la société civile. On sent qu’il se place du côté de ceux qui s’engagent – y compris via des modes d’action qui peuvent être clivants –, lorsqu’il estime que les actions de groupes fustigés comme “radicalisés” viennent combler un vide dans la société (Laudate Deum, 58).

Comme militants, nous allons nous appuyer sur ce texte – par exemple dans le cadre du dossier EACOP(projet pétrolier de TotalEnergies en Ouganda et Tanzanie, NDLR). Un passage (29) nous a semblé beaucoup résonner, en dénonçant les entreprises qui font du greenwashing pour influencer l’opinion publique.

Plus largement, j’aurais aimé que François appelle plus explicitement à la mobilisation collective. Certes, il souligne l’insuffisance des gestes individuels – tout en rappelant que ceux-ci sont nécessaires pour amorcer un changement culturel. Mais il aurait pu, à mon sens, davantage exhorter les chrétiens à s’engager ensemble dans la lutte écologique pour transformer les structures. »

[N.B. Je parage cet avis].

 

► « Un sursaut est impératif »

Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers

« Le ton adopté par le pape François est presque désabusé. Cependant, François n’est ni un homme résigné ni manquant de volonté. Certes déçu de l’absence de changements, il commence son texte, comme pour Laudato si’, par la louange. Oui, il y a besoin d’un électrochoc, et à la culpabilisation ou au discours sur l’effondrement, il préfère l’admiration. Il croit cette attitude capable de donner de l’énergie.

Comme il y a quelques jours à Marseille, le pape incarne sa mission : catholique, donc universel, il regarde large et aimerait que nous tous, habitants de la même planète, comprenions que c’est aussi à cette échelle qu’il faut se situer, même si nos actions sont davantage locales.

La chose est entendue, en tout cas elle l’est par le pape : c’est l’activité humaine qui est la cause des désordres que nous subissons, en tout cas que subissent certains bien plus que d’autres. Et c’est une bonne nouvelle : le facteur anthropique ouvre aux humains des capacités d’action. L’illusion serait de penser que le salut viendrait des techniques… C’est en son cœur que l’homme comprend, décide, change. »

 

► « Dans le raisonnement de François, il manque une jambe économique »

François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME)

« Quand j’ai commencé à lire l’exhortation, je me suis dit : « Mais le pape nous annonce la fin du monde ! ». Le texte est quand même assez sombre. Mais en réalité, François nous rappelle que nous ne vivons pas la fin du monde, mais la fin d’un certain monde.

J’ai été étonné de voir le soutien que le pape apporte aux radicaux du climat, qui en veulent plus à l’homme qu’à la nature et font de l’écologie une religion. Dans son raisonnement, il manque une jambe économique : lorsque vous êtes à la tête d’une entreprise, quelle que soit sa taille, il faut équilibrer recettes et dépenses pour continuer à faire en sorte que ce bien commun qu’est l’entreprise continue à vivre. Et faire cela tout en opérant la transition écologique, c’est parfois inaccessible. La question de fond est de savoir comment assurer ses fins de mois sans accélérer la fin du monde. Nous sommes en permanence confrontés à des injonctions contradictoires. On ne résout rien en se jetant la pierre aux uns aux autres.

Ce que j’ai bien aimé, c’est que le pape nous rappelle deux de ses convictions : « tout se tient et personne ne se sauve tout seul ». Pour un entrepreneur comme moi, c’est précieux : on ne peut pas parler de transformation environnementale sans la lier aux performances sociale et économique. François s’adresse aux hommes de bonne volonté. Et il réaffirme un principe qui nous est cher, dans la droite ligne de la pensée de l’Église : le principe de subsidiarité. On ne peut rien faire sans les salariés, la pâte humaine.

 

► « Un texte précieux à l’approche de la COP28 »

Jean Jouzel, paléoclimatologue

« Ce texte, qui est plus volontariste que ne l’était Laudato si’, est très précieux à huit semaines de l’ouverture de la COP28 à Dubaï. Éclairant et documenté sur le consensus scientifique autour du réchauffement climatique, il constitue un appel à agir de manière très concrète. Selon François, il serait “suicidaire” de ne rien attendre de la prochaine COP. Sans être aussi confiant que lui sur la capacité des États à s’accorder sur la question centrale de la sortie des énergies fossiles, je crois en revanche comme lui que ces grandes réunions internationales sont indispensables. Sans les précédentes COP, la situation dans laquelle nous nous trouvons serait plus catastrophique encore.

À Dubaï, il va être beaucoup question de technologies, et notamment de solutions de captation ou de stockage du CO2. Or sur ce point, le pape est très clair : la croyance en la technologie est un mirage, qui relève même d’un “pragmatisme homicide”. C’est peu dire que l’expression est forte. Espérons qu’elle sera entendue par nos responsables politiques, qui préfèrent souvent adopter des positions techno-solutionnistes plutôt que de porter des discours de vérité sur la nécessaire modification de nos modes de vie. »

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