Le Christ est au centre de toutes nos actions. La Parole du Christ est la véritable nourriture. Le Christ, au nom du Père, donne cette Parole–pain du ciel.

Publié le par Michel Durand

Mon homélie de dimanche prochain dans la chapelle de la Maison Saint-André (Prado)

Sanctuaire de la chapelle de la Maison Saint-André à Limonest (Prado). Mobilier liturgique d'Alain Dumas

Sanctuaire de la chapelle de la Maison Saint-André à Limonest (Prado). Mobilier liturgique d'Alain Dumas

« Du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous » (Ex 16, 2-4.12-15)

Le Seigneur donne le pain du ciel ! (cf. 77, 24b)

« Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé selon Dieu » (Ep 4, 17.20-24)

« Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6, 24-35)

 

J’aborde cette eucharistie en ayant en mémoire, actuellement vécues, deux situations contradictoires. Situation de guerres dans plusieurs régions de notre Terre et situation de paix avec les J. O. - Climat ou rêve de paix selon la résolution des jeux intitulée « pour l’édification d’un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique ».

Situation de guerre, nous la vivons à Lyon avec, cet été, l’arrêt des mises à l’abri des personnes vulnérables (à la rue) dont la Métropole a la charge. Cette décision est contraire à la Loi.

Que nous dit l’Évangile ?

J’ai invité, dimanche dernier, dans l’Église (Saint-Maurice/saint-Alban) de mon quartier à faire une lecture continue de l’évangile selon Jean au chapitre 6. Je disais : « L’année liturgique B, est une lecture de l’évangile selon Saint Marc. Cet évangile est court. On lui ajoute des récits d’autres évangélistes. Ainsi… nous entreprenons, la lecture de l’Évangile selon Saint-Jean ch. 6 qui se terminera le 25 Août.

Dimanche dernier :

Une grande foule suivait Jésus, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. 

Aujourd’hui :

Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. 

Cette foule voyait en lui un roi.

Mais, le Christ n’est pas venu pour être consacré roi. Il ne veut pas multiplier les miracles qui lui donneraient plus de chance d’accéder au pouvoir royal. Il souhaite partager ce qui lui vient de Dieu. Telle est le signe qu’il nous donne avec cette préfiguration de l’eucharistie :

« tous mangèrent jusqu’à n’avoir plus faim ». « Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés » (Luc)

L’eucharistie n’est pas un prodige comparable à un miracle sur la nature, c’est un geste de partage qui nous est signe de la présence aimante du Seigneur, dans la célébration d’abord, ensuite dans tous les actes de partage que nous sommes invités à poser constamment. C’est en chaque instant que nous sommes invités à puiser l’amour divin dans l’eucharistie pour le répandre autour de nous. C’est ce que Jean appelle travailler pour une nourriture qui se garde dans la vie éternelle.

« L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » 

Croire en Lui et agir comme Il le dit.

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » (Lc 10,27)

Je le disais dimanche dernier ; travailler pour le confort physique de tous est nécessaire, voire urgent. Mais cette action matérielle, humanitaire, caritative ne doit pas étouffer l’œuvre spirituelle. Aujourd’hui, je souligne, du passage d’Évangile que nous venons d’entendre, que la nourriture qui nous conduit au Royaume est pur don de Dieu. Elle ne résulte pas de nos efforts. Pour la recevoir, cette nourriture, il convient de savoir laisser faire et d’accepter de se laisser faire. Jésus dit :

« C’est mon Père qui vous donne le véritable pain du ciel. Car le pain de Dieu c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde ».

Et encore :

« c’est moi Jésus qui suit le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim ; celui qui croit en moi jamais n’aura soif. »

Agir pour le Royaume ! Or, ce Royaume est parmi nous. Déjà là.

« Voici que le règne de Dieu est au milieu de vous ». Lc 17,21

Voir dimanche dernier

Le Christ est au centre de toutes nos actions. La Parole du Christ est la véritable nourriture. Le Christ, au nom du Père, donne cette Parole–pain du ciel. C’est l’Esprit que Dieu a fait pénétrer dans les hommes pour que les hommes se rendent compte que Dieu donne tout ce qui leur convient. Une fois rassasié, et pardonné de ses faiblesses, l’homme est invité à travailler pour que l’Amour éternelle prenne corps dans notre propre monde.

Dans l’espoir d’apporter un fait qui peut concrétiser l’enseignement de cet Évangile je relate le témoignage d’une personne rencontrée, il y a quelque temps :

« Quand quelqu’un se présente à l’Association Vie Libre, on l’accueille dans sa détresse. On ne lui pose pas de questions. Généralement, il demande d’abord de l’argent ou un travail. On ne répond pas à cette demande matérielle. On lui demande, par contre, d’être fort, de se tenir debout, lui-même : de tout faire pour qu’il en soit ainsi. Notre refus d’aide matériel s’accompagne d’un encouragement et d’un soutien pour que lui-même se prenne en charge. Il doit devenir responsable de ses actes. Nous l’aidons pour cela : pour s’il fasse lui-même l’effort de s’en sortir. Dieu est là pour le soutenir dans son effort. Voilà ce que nous disons à Vie Libre : si tu veux t’en sortir, tu dois te prendre en charge toi-même. Quelqu’un se met à la disposition de celui qui veut se prendre en charge pour le soutenir dans son effort ».

Effectivement, l’entraide apporte la guérison. Voilà le miracle. Voilà le signe que Dieu nous donne de vivre. Ce signe montre la nourriture qui ne périt pas. Ce signe montre l’amour éternel prenant corps dans notre monde.

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