L’ecclésiologie de communion devra devenir devenir une alternative valable du peuple de Dieu, sans fossé entre la hiérarchie et les fidèles
Je viens d’avoir une longue conversation avec des chrétiens qui ne supportent définitivement plus qu’un prêtre curé de paroisse, puisse avoir une parole autoritaire, prendre des décisions seul ou, s’appuyant sur les décisions de l’EAP (équipe d’animation pastorale.
Tout en les écoutant, j’ai à plusieurs fois évoqué que la gérance d’une communauté, d’une Église ne pouvait plus être pyramidale, mais circulaire. J’ai évoqué la démarche théologique de Christoph Theobald, souvent présenté dans ce blogue. J’ai parlé de l’image de François de Rome, celle du polyèdre. L’Église ne doit pas ressembler à une sphère entièrement lisse. Elle ne peut qu’être composée de facettes diverses profondément unies entre elles dans leur diversité. Je parle souvent de cette réalité.
À ce jour je ne peux qu’inviter à lire l’ouvrage de Cesare Baldi (membre de la communauté de Saint-Maurice/ Saint-Alban) qui, confrontant la pensée des réformes ecclésiales au droit canon, précise bien l’actuelle réalité des chrétiens catholiques, pas si catholiques, du reste, par manque de correspondance avec le sens du mot catholique, à savoir universelle.
En quatrième page de couverture du livre nous lisons : Le processus entamé par le Concile Vatican II il y a plus de soixante ans a placé l'Église catholique devant une alternative : continuer dans la voie institutionnelle, celle qui sépare le clergé des laïcs, ou choisir la communauté, le chemin qui rassemble tout le peuple de Dieu, comme sujet pastoral unique et inclusif, signe et instrument d'unité pour le genre humain (LG 1).
La nouvelle ecclésiologie de communion, née du débat conciliaire, doit se développer pour devenir une alternative valable. Elle contient les germes d'une proposition forte, que cette étude met en valeur et amplifie, car la stratification hiérarchique du « nouveau » peuple de Dieu a reproduit les anciens défauts : les relations de pouvoir et de prestige ont refait surface au fil des siècles, se cristallisant dans une structure institutionnelle qui a traversé l'histoire occidentale et est aujourd'hui extrêmement fragilisée. Sans ce changement de perspective, il y aura toujours un fossé infranchissable entre la hiérarchie et les fidèles.
L’AUTEUR :
Cesare Baldi est directeur de l’IPER (Institut Pastorale d’études religieuses) de l’Université Catholique de Lyon. Missionnaire au Tchad, Côte d’Ivoire et Algérie, il a enseigné à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (Abidjan) et à la Pontificale Université Grégorienne (Rome). Ses recherches portent notamment sur la pastorale missionnaire et sur l’action caritative de l’Église.
Petite note interrogative : je ne partage pas le choix de l'illustration en page de couverture qui invite à regarder vers le ciel alors que nous sommes tournés vers les humains - certes, sans oublier Dieu.