Alors l’Église adopte les mœurs de la société ; les Évangiles ont été tripatouillés par la première et deuxième génération de chrétiens, ou plus

Publié le par Michel Durand

Extrême droite : Lyon Populaire réunionne chez une association catholique

Extrême droite : Lyon Populaire réunionne chez une association catholique

Source de l'illustration

 

Pour entrer dans le sens de cette page, il importe de se rendre à la page du 25 octobre.

 

 

La présentation de Bernard donne vraiment envie d’entreprendre la lecture de Subversion du Christianisme.

 

La subversion du christianisme :

C’est le titre du livre de Jacques Ellul que nous nous proposons de lire et de commenter avec Michel. Le premier chapitre trace avec vigueur et une certaine radicalité ce qu’il entend par subversion du christianisme quitte à le renommer X. Ce questionnement attise notre curiosité et engage notre recherche dans notre chemin commun de chrétien, christien dirait Christoph Theobald, ici et maintenant. C’est une invitation à aller plus loin dans la lecture de cet auteur, très actuel.

Le développement de la société chrétienne a donné naissance à une civilisation et une culture en tout inverse à ce qui est dit dans la Bible ; ce qui est le texte indiscutable de la Torah, des prophètes, de Jésus et de Paul.

Les critiques du christianisme, depuis Voltaire, viennent de ce que nous disons et ne faisons pas. Le christianisme se juge par la pratique. Paul dit : c’est par la grâce que nous sommes sauvés et non les œuvres. La pratique est la pierre de touche de ce que nous avons reçu par la grâce. L’attaque des antichrétiens doit être entendue comme l’effroyable distance que le christianisme a créée par rapport à la révélation. Si le chrétien n’est pas conforme à la vérité, il n’y a plus de vérité. C’est la vie des chrétiens qui atteste de qui est Dieu. Voyez comme ils s’aiment disait-on des premiers chrétiens. L’Église a su donner des témoins : saint François d’Assises, Bartolomé de las Casas.

L’Église adopte les mœurs de notre société ; les Évangiles tels que nous les connaissons ont été tripatouillés par les premières et deuxième générations de chrétiens qui voulaient un message conforme à leur proclamation. Tel ou tel refabrique Jésus au nom de son idéologie au gré du temps : monarchiste, le Jésus « historique » prolétaire, socialiste, doux poète, violent révolutionnaire… Le christianisme s’imbibe de toutes les cultures et ses avatars. Il devient une bouteille vide que les cultures ambiantes remplissent. C’est l’inverse de ce que Dieu nous montre.

Alors que faire ? Deux écueils sont à éviter : d’abord tout rejeter. (cf. les critiques de l’obscurantisme de l’Église du siècle des lumières, mais très présentes de nos jours.) L’auteur ne s’attarde pas à faire un plaidoyer du passé de l’Église face aux absurdités qui nous sont reprochées. Le christianisme n’est pas un idéal, le saint Esprit n’est pas du spirituel. Il souligne la distance entre le roc de la pensée de vie et les espaces sableux qui l’ensevelissent.

S’il faut éliminer le christianisme comme tous les -ismes - marxisme éloigné de la pensée de Marx, le socialisme, etc. - qui enferment et ensevelissent la pensée initiale, alors ne parlons plus de christianisme mais de « X ». Ce qui existe c’est que Jésus fils de Dieu s’est incarné et est mort. Nos péchés sont pardonnés et il est ressuscité. Le saint Esprit est une puissance de lumière. Les chrétiens n’ont pas suivi l’Esprit et ont fait du christianisme une option de nouveaux esclavages.

Le Christ est subversif dans toutes les directions et le christianisme conservateur est antisubversif. Il s’agit de détruire le religieux et l’esprit religieux infantile, destruction du religieux et, au même titre, destruction de la morale. Dieu libère l’homme de la morale, des morales, pour qu’il puisse faire des choix personnels, inventer, imaginer, proposer. L’ancien testament est imprégné des cultures environnantes. Il y a détournement des textes. Ils utilisent les cultures environnantes pour leur faire dire autre chose. C’est une subversion des cultures.

Un christianisme qui est une religion, qui met en place une morale infantilisante est un christianisme conservateur. Que rien ne change. Le pouvoir politique c’est le bien, la contestation le mal. La hiérarchie est voulue par Dieu. C’est une force d’antisubversion.

C’est l’inverse de ce que Dieu nous montre.

Tous ces points seront développés dans les chapitres suivants et nous serons éclairés de la Subversion du christianisme (titre du livre choisi par l’auteur). Nous n’avons pas la réponse dans ce premier chapitre, ce qui peut paraitre frustrant mais les lignes suivantes nous révéleront ce qu’il appelle le « X » esquissé dans ce chapitre introducteur. Ce qui nous encourage à poursuivre avec envie la lecture.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article