La paroisse Saint-Polycarpe des pentes de la croix rousse au service de tous

Publié le par Michel Durand

Le rôle des arts

Mettre l’accent sur le pôle artistique qui permet d’évoquer les grandes questions des hommes, pierres d’attente pour l’Évangile, ou Évangile lui-même en action dans le cœur de chacun en dehors de l’Institution. « Seigneur, ton Esprit nous devance ».

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Face aux propositions de restructuration des paroisses, essentiellement provoquées par l’absence de prêtres, il me semble important de signifier par écrit ce qui me semble bon pour la paroisse Saint-Polycarpe des pentes de la croix rousse. Avant de rédiger à plusieurs un court texte de propositions, je me libère l’esprit.

Ma réflexion est provoquée par le constat de l’emprise cléricale dans le gouvernement actuel de l’Église. Je me suis récemment exprimé là-dessus. Cette réflexion découle également du constat de l’engagement de chrétiens conscients de leur baptême, œuvrant dans le quartier au nom de l’Évangile.

Il me semble m’être, dans ce blogue, peu exprimé sur la vie de la paroisse. Disons, pour faire vite, que la rencontre paroissiale d’une quarantaine de fidèles du Christ à Limonest, au Prado, un samedi de septembre 2010, a concrétisé un dynamisme évangélique au service de l’Évangile sous ces trois axes : sanctifier, annoncer, gouverner. De nombreux jeunes étaient présents. Ils conduisaient la rencontre.

La méditation théologique que nous avons eue et soutenons s’enracine dans la reconnaissance par Vatican II de la place première donnée au peuple de Dieu. Le baptême confère une vocation sacerdotale, prophétique, royale précédant le ministère sacerdotal. Dans cette dynamique, il est question de coresponsabilité prêtres-laïcs. Le livre « La coresponsabilité dans l’Église, utopie ou réalité ? », DDB 2010, expose très clairement, cette conviction. J’en recommande vivement la lecture.

La paroisse –même si l’on met en avant la population qui la compose- se caractérise par un espace géographique, un quartier et un espace architectural (ou plusieurs), l’église et ses locaux. Dans ces lieux se développent et se préparent les activités paroissiales. Quand l’Église est naissante, un espace domestique suffit. Il s’avère très vite inadéquat d’où la construction d’édifices appropriés. Le patrimoine qui est ainsi constitué, tout en étant relatif et parfois handicapant, ne peut être négligé. Voir l’histoire de Saint-Polycarpe, mais aussi de Saint-Bernard et du Bon Pasteur. Mais, ce qui importe avant tout, c’est la population qui vit et/ou travaille sur ce territoire.

Les baptisés de Saint-Polycarpe des pentes de la croix rousse ont instauré un sondage auprès de ceux et celles qui fréquentent la paroisse. Je les en remercie de tout cœur, car cela donne du poids et de l’objectivité à toute imagination.

D’après mes connaissances, la paroisse s’est, de longue date, manifestée par son ouverture à la population internationale du quartier. Elle a été sensible aux sans-abris, dès les années 70, comme le montrent ses liens avec M. Gabriel Rosset, les Pères Belleville et Tournissous. Le curé Marius Faurie ( années 80/90) est très célèbre pour ses contacts avec tous les habitants et commerçants. Il a logé dans le vaste presbytère de nombreuses personnes en grande pauvreté. Les appartements concernés par cet accueil sont actuellement rendus à la mairie.

Il y a 40 ans, les appartements du quartier n’avaient pas le confort usuel. On voyait encore des cabinets dans les cages d’escaliers. Les loyers étaient peu élevés ; ce qui attira des familles sans ressources et de nombreux étudiants. On ressent cette caractéristique de quartier pauvre aux loyers peu élevés ; mais c’est en train de changer, même si le prix du m2 augmente moins ici que dans d’autres quartiers du centre-ville. Grandes variétés de cultures donc, et sympathique convivialité. Les étudiants côtoient les familles maghrébines. Nombreux artistes, plasticiens, théâtres et musiciens. Nombreux militants dans la ligne des canuts. Forte vie associative, notamment dans l’écologie, l’objection de croissance. Bref, une vie de proximité recherchée par lesdits « Bobos », bourgeois bohême. Et puis, journalistes, écrivains, architectes, galeristes… jouxtent les boites de nuit. C’est dans ce quartier que le commerce nocturne lyonnais est le plus dense.

De cette population, beaucoup se disent s’être, depuis très longtemps, éloignés de l’Église qui ne colle plus avec la réalité du monde moderne.

Les engagements de St Polycarpe :

-       la communauté de St Polycarpe des pentes de la croix rousse comprend qu’elle doit accueillir tous ces gens

-       elle veut donner un visage d’ouverture sur la rue, d’écoute, de compassion, de tendresse.

-       Elle estime devoir dialoguer avec toutes expressions artistiques, recevoir leurs suggestions

-       elle donne de son temps et de son argent dans des œuvres humanitaires : soutien scolaire, accueil de personnes en difficulté

-       elle veut enrichir sa vie spirituelle interne : eucharistie, prière, méditation biblique

-       elle veut répondre de son mieux aux demandes de sacrements tout en reconnaissant que celles-ci étant faible, il est impossible de constituer tous les groupes désirables

-       elle est sensible à l’accueil dans l’église, accueil patrimonial et paroissial

-       elle est attentive à toutes demandes de groupe d’études d’Evangile, très florissant auprès des personnes âgées

-       et j’oublie de nombreuses réalités.

 

Cela dit, je pense que, sans négliger ce qui se vit, nous devrions mettre l’accent sur le pôle artistique qui permet d’évoquer les grandes questions des hommes, pierres d’attente pour l’Évangile, ou Évangile lui-même en action dans le cœur de chacun en dehors de l’Institution. « Seigneur, ton Esprit nous devance ».

 

Saint-Polycarpe, en lien avec une autre paroisse pour gérer les demandes qu’elle ne peut assumer actuellement (par exemple, le trop petit nombre d’enfants au catéchisme ne permet pas de constituer des équipes adaptées),

-       devrait être reconnue, en relation avec le service « arts, cultures et foi » pour toute l’agglomération comme pôle d’expressions artistiques au service de l’Évangile, de l’Évangélisation

-       devrait être reconnue comme lieu d’ouverture à toutes questions frontalières

-       devraient être reconnue comme lieu d’engagement de l’Église dans les questions humanitaires, sociales et politiques.

 

N. B.

Toutes ces orientations, je les porte depuis, toujours. Il se peut donc que j’induise mes convictions sur les attentes des paroissiens. Pourtant, je pense que ce qui se vit dans le quartier rejoint cette orientation pastorale et en permet une réalisation concrète au service de toute l’Église qui a bien besoin aujourd’hui d’une large ouverture sur la rue et la place publique sans promener ses objets de culte sur les trottoirs.

Une chartre devrait être écrite à plusieurs pour préciser dans cette ouverture la mission évangélique de la communauté Saint-Polycarpe des pentes de la Croix rousse au sein de l’Église.


Publié dans Eglise

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C
<br /> <br /> Bon d'accord, je suis en retard pour réagir !<br /> <br /> <br /> Il me semble que l'on devrait déclencher parmi les paroissiens une réflexion sur la pastorale de la paroisse st Polycarpe, et "pondre" une charte. Pourquoi pas lors de notre journée paroissiale<br /> avec préparation biensûr, et un travail en petit groupe<br /> <br /> <br /> Christiane<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Pourqoui pas.<br /> <br /> <br /> Mais sans attendre 5 ou 6 mois ! Sur ce blog des idées qui ne sont pas "Parole d'Evangile" sont inscrites. On peut les discuter. Il faudrait que les paroissiens de St Polycarpe s'expriment en<br /> utlisant ce véhicule. Ce serait une base rédactionnielle pour, par exemple, rédiger une "charte", comme vous le dites.<br /> Merci de vottre apport.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />