Une alternative à la religion occidentale ?
Vers plus de spiritualité
Vie active, Cathédrale de Chartres, portail nord, baie de gauche.
La plupart de mes lectures sont liées aux rencontres accomplies.
Vie active, Cathédrale de Chartres, portail nord, baie de gauche.
La plupart de mes lectures sont liées aux rencontres accomplies.
Selon le principe « qui se ressemble s’assemble », une cohérence s’installe dans la diversité. Aussi, que je prenne tel livre ou tel autre, je m’y retrouve. Un même sillon
s’approfondit. Celui de la relativité du travail au bénéfice d’une valorisation de l’intériorité. Toutes les études de ce blogue par rapport au travail en témoignent.
L’homme est marqué par une transcendance, c’est là sa nature. Vivre comme si l’essentiel résidait dans le quantitatif est contre-nature. Jacques Ellul, Maurice Bellet, Paul Ricœur, Hannah Arendt, Maritain… et bien d’autres, alimentent la réflexion dans cette direction. Et je pourrais évoquer toutes les méditations (ou expériences existentielles) réalisées dans le contexte des philosophies, religions ou sagesses extrêmes orientales. Le mot « zen » est désormais connu de tout le monde et quand on veut signifier la sérénité qui provient fondamentalement d’une intense vie intérieure, on dit qu’il faut rester (ou devenir) zen.
Pourquoi aller chercher au Japon ce qui existe dans toutes les civilisations, donc en Occident latin ? Maître Eckhart, n’aurait-il pas déjà tout expérimenté et expliqué ? Le seul fait que ce mystique soit durablement à l’ordre du jour est un signe très parlant.
Dans les milieux spirituels ayant pris quelque distance avec l’Église, il n’est pas rare que l’on évoque la spiritualité des mystiques que l’Institution observe avec méfiance. N’oublions pas le temps d’incarcération, « la mise au secret », de Jean de la Croix par les religieux de l’ordre hostiles à la réforme. Pour atteindre la vérité de l’existence, on affirme qu’il faut se sentir libre par rapport aux dogmes de l’Église. La spiritualité vécue par le cœur l’emporte sur les connaissances théologiques établies par la raison.
C’est ce que semblaient m’exprimer deux personnes rencontrées à l’occasion d’un baptême. Avec un élan tout militant, ces deux hommes m’ont donné à lire « Dialogue sur le chemin initiatique de Karlfried Graf Dürckeim, entretiens avec Alphonse Goettmann, Spiritualités vivantes, Albin Michel. Je n’ai pas bien saisi l’enthousiasme qui les animait. Ils semblaient vouloir me convaincre que si l’Église, aujourd’hui, voulait retrouver de la crédibilité auprès de la population, il lui faudrait emprunter le chemin des mystiques, seul chemin qui permettra à l’homme occidental d’abandonner une vision de la vie trop « unilatéralement dirigée vers la maîtrise du monde, de l’existence dans le temps et dans l’espace. » Ce primat de la raison qui considère le monde comme un objet manipulable, ne place pas dans la vérité laquelle réside dans l’intériorité où l’on rencontre le Transcendant, une sortie du temps et de l’espace. « Hélas… l’éducation, y compris celle des séminaires d’ailleurs, déraille l’homme de son chemin spirituel et de sa réalisation véritable jusqu’à présent » (K.G. Dürckeim).
Vie contemplative, Cathédrale de Chartres, portail nord, baie de gauche.
Peu de temps après, je rencontrais un ingénieur hautement performant dans sa profession de commercial, me vanter les bienfaits de la pensée d’Hannah Arendt notamment lorsqu’elle cite Hughes de Saint-Victor. « Double est la vie (ou il y a deux vies), l’active et la contemplative. La vie active est laborieuse, la vie contemplative tranquillité pure. La vie active se déroule en public, la vie contemplative au désert. La vie active est vouée à la nécessité du voisinage, la vie contemplative à la vision de Dieu ». Sagesse occidentale que l’homme d’aujourd’hui aurait besoin de retrouver, dût-il pour cela accomplir un détour oriental.
Me vient une comparaison historique, en fait c’est cette dernière qui a inspiré ce billet.
Comment expliquer que les Occidentaux aient, si massivement et si rapidement, rejoint le christianisme tout au long des troisième et quatrième siècles ?
À cette époque, les citoyens romains (tout le bassin méditerranéen) perdaient la foi en la divinité de l’empereur. Les dieux de la tradition ne répondaient plus à leur attente. On cherchait plus de vie personnelle, moins de matérialisme religieux, plus de sincérité, moins de rites formels. La psychologie s’affinant, on trouvait plus son compte dans les religions à mystères du Moyen-Orient que dans l’académisme de la religion officielle de l’État. Le christianisme faisait partie de cette démarche spirituelle où un travail sur soi, comme on dirait aujourd’hui, était requis. Un travail de sincère conversion. N’est-ce pas ce même désir qui oriente les Occidentaux vers le « zazen » ?
L’homme est marqué par une transcendance, c’est là sa nature. Vivre comme si l’essentiel résidait dans le quantitatif est contre-nature. Jacques Ellul, Maurice Bellet, Paul Ricœur, Hannah Arendt, Maritain… et bien d’autres, alimentent la réflexion dans cette direction. Et je pourrais évoquer toutes les méditations (ou expériences existentielles) réalisées dans le contexte des philosophies, religions ou sagesses extrêmes orientales. Le mot « zen » est désormais connu de tout le monde et quand on veut signifier la sérénité qui provient fondamentalement d’une intense vie intérieure, on dit qu’il faut rester (ou devenir) zen.
Pourquoi aller chercher au Japon ce qui existe dans toutes les civilisations, donc en Occident latin ? Maître Eckhart, n’aurait-il pas déjà tout expérimenté et expliqué ? Le seul fait que ce mystique soit durablement à l’ordre du jour est un signe très parlant.
Dans les milieux spirituels ayant pris quelque distance avec l’Église, il n’est pas rare que l’on évoque la spiritualité des mystiques que l’Institution observe avec méfiance. N’oublions pas le temps d’incarcération, « la mise au secret », de Jean de la Croix par les religieux de l’ordre hostiles à la réforme. Pour atteindre la vérité de l’existence, on affirme qu’il faut se sentir libre par rapport aux dogmes de l’Église. La spiritualité vécue par le cœur l’emporte sur les connaissances théologiques établies par la raison.
C’est ce que semblaient m’exprimer deux personnes rencontrées à l’occasion d’un baptême. Avec un élan tout militant, ces deux hommes m’ont donné à lire « Dialogue sur le chemin initiatique de Karlfried Graf Dürckeim, entretiens avec Alphonse Goettmann, Spiritualités vivantes, Albin Michel. Je n’ai pas bien saisi l’enthousiasme qui les animait. Ils semblaient vouloir me convaincre que si l’Église, aujourd’hui, voulait retrouver de la crédibilité auprès de la population, il lui faudrait emprunter le chemin des mystiques, seul chemin qui permettra à l’homme occidental d’abandonner une vision de la vie trop « unilatéralement dirigée vers la maîtrise du monde, de l’existence dans le temps et dans l’espace. » Ce primat de la raison qui considère le monde comme un objet manipulable, ne place pas dans la vérité laquelle réside dans l’intériorité où l’on rencontre le Transcendant, une sortie du temps et de l’espace. « Hélas… l’éducation, y compris celle des séminaires d’ailleurs, déraille l’homme de son chemin spirituel et de sa réalisation véritable jusqu’à présent » (K.G. Dürckeim).
Vie contemplative, Cathédrale de Chartres, portail nord, baie de gauche.
Peu de temps après, je rencontrais un ingénieur hautement performant dans sa profession de commercial, me vanter les bienfaits de la pensée d’Hannah Arendt notamment lorsqu’elle cite Hughes de Saint-Victor. « Double est la vie (ou il y a deux vies), l’active et la contemplative. La vie active est laborieuse, la vie contemplative tranquillité pure. La vie active se déroule en public, la vie contemplative au désert. La vie active est vouée à la nécessité du voisinage, la vie contemplative à la vision de Dieu ». Sagesse occidentale que l’homme d’aujourd’hui aurait besoin de retrouver, dût-il pour cela accomplir un détour oriental.
Me vient une comparaison historique, en fait c’est cette dernière qui a inspiré ce billet.
Comment expliquer que les Occidentaux aient, si massivement et si rapidement, rejoint le christianisme tout au long des troisième et quatrième siècles ?
À cette époque, les citoyens romains (tout le bassin méditerranéen) perdaient la foi en la divinité de l’empereur. Les dieux de la tradition ne répondaient plus à leur attente. On cherchait plus de vie personnelle, moins de matérialisme religieux, plus de sincérité, moins de rites formels. La psychologie s’affinant, on trouvait plus son compte dans les religions à mystères du Moyen-Orient que dans l’académisme de la religion officielle de l’État. Le christianisme faisait partie de cette démarche spirituelle où un travail sur soi, comme on dirait aujourd’hui, était requis. Un travail de sincère conversion. N’est-ce pas ce même désir qui oriente les Occidentaux vers le « zazen » ?