Petite espérance

Publié le par Michel Durand

A la suite de ma brève présentation d’Emmanuel Mounier, dont je n’ai toujours pas trouvé le moyen de la diffuser sous le mode d’un DVD-vidéo, Suzanne Benoit me communique un commentaire sur Péguy. J’avais effectivement souhaité un complément d’information sur cet écrivain. Je l’en remercie. Et il n’est pas grave que ce texte arrive tardivement et soit, selon elle, incomplet.

Suzanne Benoit :
Péguy était un homme « contre », intransigeant. Il était d’avant la société industrielle et le règne de l’argent tel qu’il se développait, lui paraissait être à l’origine de la crise de la civilisation ; pour emprunter une expression qui n’est pas de lui.
Lisant votre dernier article, je pensais à ces vers :
« car le spirituel est lui-même charnel
Et l’arbre de la grâce est raciné profond… »

Je ne sais plus la suite, mais c’est l’incarnation dont il s’agit.

Quant à la petite fille espérance, il faut la chercher dans un interminable poème «  Le porche du mystère de la deuxième vertu » je ne sais plus pourquoi j’y avais fait allusion ; en voici des bribes :
«Mais l’espérance, dit Dieu, voilà ce qui m’étonne moi-même
Ça c’est étonnant.
« Que ces pauvres créatures voient comme tout ça se passe
Et qu’ils croient que demain ça ira mieux.
Ça c’est étonnant et c’est bien la plus grande merveille de notre grâce
Et j’en suis étonné moi-même.
Et il faut que ma grâce soit d’une force incroyable, Et qu’elle coule d’une source  et comme un fleuve inépuisable…
Pour que cette petite espérance, vacillante au souffle du péché, tremblante à tous les vents, anxieuse au moindre souffle,
Soit aussi invariable, se tienne aussi fidèle, aussi droite, aussi pure et invincible et immortelle et impossible à éteindre que cette petite flamme du sanctuaire ;
« ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance,
Et je n’en reviens pas.
Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout,
Cette petite fille espérance, Immortelle….
Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière…
C’est cette petite fille de rien du tout
Elle seule, portant les autres (les autres vertus), qui traversera les mondes révolus.

Publié dans Anthropologie

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