Plus le gâteau est gros, moins on le partage
Certains économistes affirment que la croissance des pays développés apporte le développement des pays pauvres. Je me rappelle que Gilbert
Blardone (Croissance des Jeunes Nations), dans les années 70-80 expliquait que plus la taille du gâteau est grande, plus existe la possibilité de partager.
Or, lui disais-je : « je ne vois pas ce partage ; les pays riches augmentent leur richesse et gardent tout pour eux. Si un commerce équilibré ne se met pas en place, le Sud rencontrera l'énergie de la guerre ».
« Ventre affamé n'a point d'oreilles ».
La Fontaine, je crois. Qui peut entendre, dans la détresse, les discours lénifiants ?
L'économisme que nous connaissons enferme les pauvres dans leur pauvreté. Il n'est pas possible que leur dignité n'apporte pas quelques réveils. Je suis inquiet devant cette montée de violence provoquée par le désespoir de la faim.
La colère des pauvres du monde entier
LCR, Convergences révolutionnaires
Les hausses de prix des produits alimentaires frappent de plein fouet les pays pauvres de la planète. Sur les marchés de Côte d'Ivoire ou d'Haïti, le prix du riz a été multiplié par deux ou par trois. Blé, maïs, huile, haricots, tous les produits sont touchés par ces hausses vertigineuses. Une envolée des prix, qui s'ajoutant à celle des prix du pétrole, est en train d'affamer des centaines de millions de personnes sur la planète dans des dizaines de pays. Dans ces pays, les prix des aliments de base ont connu une hausse de 40 % en un an. L'ONU qui a établi une liste de 37 pays confrontés à une « crise alimentaire », prévoit dans une note que « 1,2 milliard d'êtres humains pourraient avoir chroniquement faim d'ici à 2025 ».
Acculés à la faim, les pauvres de ces pays se sont révoltés ces derniers jours. Grèves et manifestations en Egypte, émeutes en Haïti et en Côte-d'Ivoire, manifestations au Sénégal, au Burkina Faso, au Cameroun... Ce sont partout les mêmes images de ces habitants des bidonvilles tiraillés par la faim, de ces femmes qui descendent dans la rue pour réclamer de quoi nourrir leurs enfants, aux cris de « On a faim ! ». C'est la révolte de ceux qui savent bien que les produits ne manquent pas puisque les habitants des quartiers riches les ont. Mais ils sont à des prix devenus inaccessibles ! Leurs demandes n'ont comme seule réponse que la répression des manifestations : à Haïti, où on compte déjà cinq morts, le premier ministre a été remplacé, mais les protestations continuent.
Troubles politiques à cause de la faim
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