L'oraison et l'Esprit-Saint - 5
Une méditation de Robert Beauvery
Au moins sept méditations sur ce sujet que je publie à raison d'une par semaine. Il est bon de suivre la méditation en consultant la Bible selon les références
indiquées.
L'oraison est une thérapie, la meilleure qu'ait découverte l'homme pour soigner les nombreuses affections du cœur : encombrements, lourdeurs, duretés,
divisions...
Le cœur ? compris ici en tant que siège, unique et inviolable, de la conscience dont la gestion est assurée par la personne, le je, le moi, au sein de la complexité
de l'être individuel : physique, psychique, rationnelle, spirituelle, immergée dans l'espace et le temps.
Comme toutes les thérapies, celle-ci implique la participation active du patient ; mais à la différence de toutes les autres, celle-ci bénéficie d'un thérapeute
divin, permanent, présent de nuit comme de jour, jusque dans le cœur de l'homme, l'Esprit-Saint, Gal. 5,17 ; 1 Co.6,19 , Rm.8,9.
Le but de cette thérapie - de cette pneumathérapie - est de conduire l'homme terrestre Ga.5,10, à être conforme à l'image de l'homme céleste, le Fils unique,
incarné, le frère aimé d'une multitude de frères, Jn.3,13-31 ; Ro.8,2-29.
Obscurci par les affections évoquées ci-dessus, le cœur est susceptible d'être soigné, éclairé par le connaissance que donne l'Esprit-Saint, 1 Co. 2,7-10. Avec la
participation active du patient : renoncement à ses raisonnements, Sg. 2,22 auxquels il donnerait le crédit de science et de sagesse, Lc. 10, 21-22 ; dépouillements des séquelles
éventuelles, laissées en lui par les agissements de l'homme ancien, col. 3,20 ; désir d'être guéri, Lc. 17,14 ...
Il ne s'agit ni d'élucubrations fuligineuses, ni de répétitions mécaniques du bout des lèvres de dogmes appris par cœur, mais d'accueillir personnellement, dans son cœur ! de l'Esprit-Saint même, d'abord la confession chrétienne fondamentale : le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, il est Christ et Fils de Dieu, 1 Co. 12,3 ; 1 Jn. 2,20-27 ; Jn. 1,14 ; 20,31.
Une chose est la connaissance notionnelle, à taille humaine, de la dite confession ; une autre chose est la réception de la même confession accueillie d'En Haut comme une illumination... au cours par exemple de la prière, de l'oraison.
La connaissance «spirituelle» charismatique du Mystère initial du Christ ouvre la porte d'entrée à la connaissance de tous les autres : Le dessein éternel de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, Eph. 1, 3-14 ; Col. 1, 12-20 ; les dispositions de l'Histoire du Salut des hommes, Mt. 13,11 ; la fondation et la mission de l'Eglise, Eph. 2-4 ; l'avènement définitif du Royaume, Mt. 25... Jn 17,3.
Pour tous ces autres mystères, comme pour le premier, il ne s'agit pas d'une simple connaissance catéchétique, théologique - quoique toutes les deux soient nécessaires ! - mais très spécialement d'une ouverture donnée aux mystères par l'enseignement de l'Esprit, au cœur du disciple en prière, Jn. 16,13.
Le Saint-Esprit ne dit rien de lui-même, comme s'il possédait une source particulière, Jn 16,13. La source par excellence de son enseignement, c'est le FILS
BIEN-AIME DU PERE, incarné Jésus de Nazareth, Jn 14,26 ; 15, 26 ; Mc 9,8. En particulier dans l'oraison, l'Esprit donne à l'œil humain de voir Jésus dans son épaisseur humaine, d'entendre ses
paroles non plus en direct comme le Disciple bien-aimé en a fait l'expérience, fondatrice de la Bonne Nouvelle, 1 Jn. 1,1-2, non pas en extase, mais avec des yeux et oreilles «sanctifiés», Ro
15,16, rendus capables de LE voir et l'entendre encore à travers les récits inspirés des Evangiles, Mt 13,11.« Connaître Jésus-Christ, c'est tout» (P. Chevrier).
Si c'est bien à ses fruits que l'on juge un arbre, il en va de même de l'oraison : quels fruits donne-t-elle à goûter ? Joie ? (Mt 13, 126-17) ; renouvellement
intérieur à l'image du Créateur et Sauveur ? (Col 3, 11).