Biennale d'art sacré actuel : le souffle : ce qu'en dit B. Tosseri de La Croix

Publié le par Michel Durand

Quand le souffle anime les artistes.

 

La Croix. De notre correspondant régional. LYON.

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  • - La huitième Biennale d'art sacré actuel a été inaugurée vendredi.
  • - Elle porte un autre regard sur l'homme, différent de celui de sa grande sœur, la Biennale d'art contemporain.

Nephesh  : être animé par le souffle, en hébreu. Michèle Radix en a fait un exercice spirituel, qu'elle pratique chaque jour, comme en prière. Elle en témoigne dans un triptyque ardent, Le Chant du souffle, reprenant le mouvement d'inspiration et d'expiration qui se prolonge en un triangle invisible, au-delà de la toile, dans l'une des chapelles de l'église Saint-Polycarpe, qui accueille de nouveau la Biennale d'art sacré actuel (Basa). Comme elle, la trentaine d'artistes exposés dans cette biennale s'inscrivent « dans une dimension spirituelle », relève le P. Durand, son organisateur.

Ici, on s'élève. Pas nécessairement avec des sujets liturgiques. « Sinon, je ne serais pas venue », confie Lisette Tardy, qui propose une cascade de lumière rebondissant sur des gris granitiques. Non croyante mais éprise de philosophie orientale, la peintre québécoise se dit sensible à « une peinture de l'âme, un mot un peu tabou dans le monde de l'art contemporain ». Pour beaucoup des artistes présents, c'est là l'enjeu. Souffle de vie ou souffle divin, les œuvres témoignent toutes d'une même volonté d'élévation. Comme Walburga Puff, peintre d'origine allemande, pour qui « le spirituel est un processus allant du voir au croire » . « Le processus artistique consiste également à dépasser l'esthétique première pour aboutir à une véritable présence. C'est de l'ordre de la transcendance. Une démarche qui n'est pas forcément dans l'air du temps », estime-t-elle.

Cette année, la biennale s'est agrandie hors de ses murs, exposant en trois endroits de la périphérie de Lyon, à la demande des communautés catholiques locales. Concerts et conférences se greffent également au programme, pour l'essentiel en l'église Saint Polycarpe. Mais, contrairement à l'accrochage des œuvres d'Alan Charlton au vouvent de la Tourette, la Basa elle-même n'a pas été intégrée au programme « Résonance » de la Biennale d'art contemporain (BAC). Le P. Michel Durand ne s'y est même pas essayé, après avoir déjà essuyé deux refus. « Certaines galeries de la rue Burdeau ont pourtant été labellisées », regrette le P. Durand, faisant référence aux nombreuses galeries proches de l'église Saint-Polycarpe, dont certaines siègent au sein de la commission chargée de sélectionner les œuvres de la Basa, aux côtés des membres de la revue spécialisée Artension et de la Maison des arts plastiques Rhône-Alpes. Qu'importe, au final. Même si la biennale n'attire qu'un gros millier de visiteurs, croyants ou non, elle demeure ferme sur ses intuitions.


TOSSERI Bénévent 

 

Biennale d'art sacré actuel, jusqu'au 17 décembre, église Saint-Polycarpe, 25, rue René-Leynaud, 69001 Lyon. Rens. : www.confluences-polycarpe.org et 04.72.40.98.20.

« Alan Charlton chez Le Corbusier », jusqu'au 6 novembre au couvent de la Tourette, Éveux, 69210 L'Arbresle. Rens. : www.couventdelatourette.fr et 04.72.19.10.90.

Publié dans Art

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