Étant aux côtés des migrants, comprenons leur situation dans toutes ses dimensions. Travaillons aussi sur les causes de leur déracinement
12 juin 2013 : Cercle de silence place des Terreaux, 5ème année - anniversaire
18h30 chorale des sans pap’Yé, place des Terreaux
19h silence jusqu’à 20 h
Alertée par un article du Progrès faisant état de plusieurs tentatives de suicide successives de personnes enfermées dans
l'établissement situé près de l'aéroport de Saint-Exupéry, la Fédération rhodanienne estime que "les conditions de détention au CRA de Lyon sont telles que les personnes retenues ne voient
l'espoir d'une fin de leur malheur que par la mort".
La Ligue "exige que les pouvoirs publics prennent les mesures nécessaires à garantir le respect des personnes retenues
dans les centres de rétention administrative et à préserver l'intégrité physique et morale d'individus désorientés, démunis" et affirme qu'elle demeurera vigilante à la mise en place de
conditions de détention décentes "de ces personnes qui un beau jour sont expédiées manu-militari".
2 janvier 2013
Lyon
Mag et ses tristes commentaires
de RESF - 8 juin 2013
DIMANCHE, VALLS PREPARE LA FETE DES PERES… EN DEMEMBRANT UNE FAMILLE
Inacio Mendes Semedo a 48 ans, il est capverdien et vit en France depuis 13 ans. Il y a fait sa vie. Il habite Montfermeil avec sa compagne Béatrice, française, on
a honte d’avoir à le préciser. Il a un petit garçon de 5 ans, né d’une précédente union. Nicolas est scolarisé en maternelle, à Gagny. Naturellement, son père s’occupe de lui et participe à
son éducation, on le précise puisque les ministres de l’Intérieur s’arrogent le droit de regarder la vie des gens par le trou de serrure.
Il a été arrêté il y a dix jours, le 30 mai, à 7h du matin à la gare RER de Gagny alors qu'il se rendait à la sous-préfecture du Raincy pour se renseigner sur
l'avancement de sa demande de titre de séjour déposée en juin 2012 et pour laquelle il n'a toujours pas de réponse. Il a été placé au centre de rétention administrative du
Mesnil-Amelot.
Son expulsion est prévue demain, une semaine tout juste avant la fête des pères. On espère que le ministre de l’Intérieur et ses conseillers auront une pensée pour
Nicolas (5 ans) la semaine prochaine quand leurs propres enfants leur souhaiteront « Bonne fête Papa » !
Il est possible de faire savoir aux responsables de tels faits en quelle estime on les tient et de leur demander de cesser de valider la politique de Sarkozy en se
fixant les mêmes objectifs atteints avec les mêmes méthodes.
ENTRETIEN : Cardinal Antonio Maria Vegliò, Président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement : « L'Eglise est le défenseur des immigrants, des réfugiés »
Les conseils pontificaux « Cor Unum » et pour la Pastorale des migrants rendent public, aujourd'hui (6/6/13) à Rome, un texte intitulé Accueillir Jésus-Christ dans les réfugiés et les personnes déracinées de force. Il propose des orientations pastorales destinées à soutenir les efforts des Églises locales dans leurs actions d'accueil et de soutien aux immigrés et aux réfugiés.
Vous manifestez fréquemment le soutien inconditionnel de l'Église aux migrants de toute nature. Ce soutien est mal connu. Sur quoi est-il fondé ?
Cardinal Antonio Maria Vegliò : Sur l'Écriture et sur la doctrine sociale de l'Église. Le christianisme, dès ses commencements, a témoigné d'une attitude ouverte envers les plus faibles et les étrangers. Dans la Bible, la protection des étrangers se situe au même niveau que le soin de Dieu pour les pauvres, les veuves et les orphelins. Au fil des générations, l'attention aux plus pauvres est toujours restée un composant essentiel du christianisme : nous formons une seule et même famille, quelles que soient nos différences nationales, raciales, ethniques et idéologiques. Nous sommes les gardiens de nos frères et sœurs, où qu'ils vivent. Le pape François, le 24 mai, a répété : « N'oubliez pas la chair du Christ qui est la chair des réfugiés : leur chair est la chair du Christ. »
En Europe occidentale, les migrants sont souvent musulmans. Certains Européens s'inquiètent d'une « concurrence religieuse ». Que répondez-vous?
C. A. M. V. : Il ne faut pas avoir peur. La liberté religieuse permet à tous les fidèles, quels qu'ils soient, d'exprimer leur foi dans leurs lieux de culte respectifs. Ce droit doit être mis en œuvre partout dans le monde. Les religions doivent travailler ensemble pour le bien commun. Elles motivent les individus, les communautés et les organisations pour aider les plus pauvres. Les réfugiés sont des victimes, parfois du terrorisme. Il faut reconnaître que la majorité des réfugiés dans le monde sont musulmans. La sécurité, la dignité et l'attention aux demandeurs d'asile sont aussi garanties par l'islam. Cette protection doit s'appliquer aux croyants comme aux non-croyants. La réciprocité de la liberté de culte devrait être mise en œuvre. Cela signifie que les chrétiens devraient pouvoir vivre leur foi dans les sociétés dont l'islam est la religion principale. De plus, il est évident que les immigrants doivent obéir aux lois du pays où ils résident, et que tous les extrémismes doivent être condamnés.
Le pape François a souligné que l'Église n'était ni une « ONG », ni une « organisation philanthropique ». Comment qualifier le soutien apporté par l'Église aux migrants ?
C. A. M. V. : Étant aux côtés des migrants, des réfugiés, des personnes déplacées, il nous faut comprendre leur situation dans toutes ses dimensions, à la lumière de la Parole de Dieu. Cela doit se traduire concrètement, en travaillant aussi aux causes de leur déracinement.
Au niveau local, national et international, l'Église est le défenseur des immigrants, des réfugiés, des personnes déplacées ou victimes de la traite. Notre service à leur égard est une expression de notre foi.
Le Saint-Siège agit-il pour une harmonisation, à l'échelle européenne, des conditions d'accueil ?
C. A. M. V. : L'Église soutient la ratification des accords internationaux garantissant les droits des migrants, des réfugiés et de leurs familles. La protection n'est pas une simple concession faite aux réfugiés. Ils sont des sujets de droits et de devoirs, et pas seulement des objets d'assistance. Si les droits existants étaient respectés, cela ferait déjà une grande différence. Pourtant, aujourd'hui, les gouvernements ne les respectent plus. La fermeture des frontières n'est pas une solution. De nombreuses mesures ont été prises pour rendre difficile l'accès au territoire européen aux demandeurs d'asile. Une telle attitude favorise les trafics et crée des situations dangereuses. Parmi les droits reconnus par la convention de 1951 figure la liberté de déplacement dans le pays, l'exercice de la religion et de l'éducation religieuse, le droit au travail et au logement. La détention ne doit être utilisée qu'à court terme et pour des raisons précises. Alors qu'elle est largement pratiquée sans discernement.
L'élection du pape François est-elle un encouragement pour vous?
C. A. M. V. : Depuis des siècles, les papes s'inquiètent des problèmes des réfugiés, de leur besoin de protection et d'assistance, sans distinction de nationalité et de religion, et cela bien avant la création des organisations internationales. L'Église considère de son devoir de voir le Christ dans chacun des réfugiés et de leur rendre service.
L'engagement de l'Église en faveur des migrants n'a-t-il pas aussi un rôle à jouer dans la nouvelle évangélisation d'une société qui n'accepte plus le message catholique ?
C. A. M. V. : Travailler avec les personnes déplacées questionne toujours la société et l'Église. C'est un acte prophétique. Une communauté ecclésiale qui exprime sa solidarité aux étrangers est un signe de contradiction, surtout lorsque les sociétés sont hostiles aux personnes accueillies. Cela impose de repenser les priorités et nous conduit à nous poser deux questions: voyons-nous le Christ en eux ? Et le voient-ils en nous ? »
La croissance des « migrations forcées »
Le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants s'inquiète de l'évolution de la nature des migrations, notamment en raison de la part croissante des « migrations forcées », liées aux menaces sur la vie, qui toucheraient plus de 100 millions de personnes dans le monde. Lors de sa dernières assemblée plénière à Rome, du 22 au 24 mai, les intervenants ont noté un paradoxe : les gouvernements tendent à fermer leurs frontières, faisant ainsi des personnes déplacées elles-mêmes un problème, ne se préoccupant pas des raisons qui leur font quitter leur foyer.