L’église du Bon Pasteur en quête d'un avenir

Publié le par Michel Durand

le Progrès jeudi 24 juin

Pour faire le point sur le "cas" Bon pasteur, un cas d'école où s'affrontent culte et culture

Ce sujet est désormais dans la catégorie "Bon Pasteur"


« Redonner un sens patrimonial, spirituel, cultuel... »

 Bonpasteur lyon

Le curé de la paroisse Saint - Polycarpe a des projets pour l'édifice fermé de la rue Neyret qui demeure sous l'autorité du diocèse. Le lieu pourrait dans un premier temps accueillir des artistes.

Il se passe quelque chose du côté de l'église du Bon Pasteur. La rumeur commençait à courir depuis plusieurs jours dans les pentes. La visite du cardinal Barbarin il y a trois semaines a largement contribué à l'alimenter. Un mail du père Durand de la paroisse Saint-Polycarpe, a fait le reste.

Mercredi 30 juin, le curé appelle en effet à « redonner sens patrimonial, spirituel, cultuel et saveur évangélique » à l'église de la rue Neyret au cours d'une mise en abîme de la première lettre de Saint-Jean. Organiser sur place une manifestation à la fois culturelle et spirituelle est une première depuis longtemps. Pas évident de rouvrir un lieu dont la paroisse n'avait d'ailleurs plus les clés, contrairement aux services de la Ville, qui ont pu les lui remettre.

Noir de saleté, taggé, l'édifice a perdu de sa superbe. Les Beaux-Arts y entreposaient du matériel, dont des paravents qu'ils n'ont pas récupérés lors de leur déménageant aux Subsistances. Plus que jamais sans surveillance, le lieu qui a servi un temps à la tenue d'ateliers d'expression artistiques, est aujourd'hui squatté. Quant au sous-sol de cette église sans parvis, il ne l'est pas moins : il sert de garages pour une vingtaine de véhicules. Bref, l'ensemble est surprenant, pas complètement engageant. « l’an dernier la municipalité m’avait promis de faire nettoyer par une régie de quartier, ça n'a pas été fait », regrette le père Durand, pour qui le lieu étant propriété de la municipalité mais toujours affecté au culte, doit l'être dans les faits. « Je m’en sens le devoir même si ce n'est qu'une à deux fois par an », souligne le curé de Saint-Polycarpe. Qui ne manque pas de projets pour le lieu, des résidences d'artistes au logement de Sans-abris. « J'assure le court terme », précise encore ce passionné d'art contemporain. Le court terme c'est-à-dire la possibilité d'ouvrir l'église à une quarantaine de personnes dans le cadre d'ateliers d'artistes. Voir plus loin et plus grand nécessitera de résoudre les questions de sécurité.

« L’église du Bon Pasteur est hautement symbolique pour les chrétiens de Lyon. On voit son clocher de partout. On sait qu'il se situe juste au-dessus de l'amphithéâtre des Trois Gaules. Cette église est comme la gardienne de la première page de notre histoire », nous précisait hier le cardinal Barbarin.

Il est donc temps de s'en préoccuper. ..

 

Dominique Menvielle

• Une réponse à l'implantation d'antenne

Le Collectif Bon Pasteur a saisi au bond l'invitation du 30 juin du père Durand et appelle à être nombreux ce soir-là. Les habitants qui le composent s'étaient en effet tournés vers la paroisse et son charismatique curé dès qu'ils avaient eu vent qu'un opérateur projetait d'installer son matériel sur l'église avec pour argument qu'elle ne servait plus. La décision du père Durand de redonner du service au lieu de culte abandonné de la rue Neyret, sonne ainsi comme une réponse aux opérateurs et à l'inquiétude des habitants. « Cette manifestation revêt un caractère particulier car sa tenue bat en brèche l'argument principal de la partie adverse (ndlr, dans le cadre du procès intenté contre la Ville et SFR) à savoir que l'église n'est plus investie d'une mission », souligne le Collectif.

 

D.M

 

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Publié dans Bon Pasteur

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