Le genre humain est une seule famille. Alors, les réfugiés, les migrants et la population locale forment tous une seule famille.
Ai-je fait un rêve ?
Je vois une foule immense, des milliers de catholiques latins debout sur les places des villes et des villages. Ils manifestent leurs désarrois ou ils veillent dans le silence. Ils en appellent à la conscience des citoyens et des gouvernants. Pourquoi laissez-vous à la rue celui qui fut obligé de fuir son pays ?
Pourquoi n’appliquez-vous pas la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille (voir ici) ?
Pourquoi fermez-vous les centres d’accueil ou empêchez-vous des dits « sans papiers » à y dormir ?
Je me trouvais au tribunal administratif en accompagnement de demandeurs d’asile sur le territoire français. Ils furent refusés. Abandonnés à la rue. Dehors, beaucoup de personnes debout, maintenant en silence. Tous manifestaient leur désir de voir respecter la famille, l’homme seul, la femme seule, l’enfant.
(Photo prise n'importe où sur internet)
Le silence indiquait l’importance de l’accueil fondamental dû à tous. Les chrétiens ont compris ce message du Christ. Ils l’appliquent par leur seule et simple présence. Ils ouvrent leur porte.
Mais ce dépannage dans l’urgence n’est plus possible. Le problème des sans toit est trop vaste. Que faire ?
On entend dire : Nos avons besoin d’un nouvel abbé Pierre !
La situation exige des réponses politiques.
C’est pour cela que les catholiques latins sont dans la rue. Protection de toutes les familles, de tous les hommes, toutes les femmes, sans distinctions.
« L’Église est essentiellement guidée dans son engagement en faveur des réfugiés et des autres personnes déracinées de force, par les Saintes Écritures, la Tradition et le Magistère et, en ce qui concerne les questions sociales, par les « principes permanents » de sa Doctrine Sociale qui « constituent les véritables piliers de l’enseignement social de l’Église : à savoir le principe de la dignité de la personne humaine… sur lequel reposent tous les autres principes et contenus de la doctrine sociale, ceux du bien commun, de la subsidiarité et de la solidarité ». Si la dignité fondamentale de la personne humaine qui est don de Dieu est violée, alors tous les membres du Corps du Christ souffrent et sont, en conséquence, appelés à voir, à agir et à corriger ce mal et ce péché. »
--- > Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en déplacement. Conseil Pontifical Cor Unum
ACCUELLIR JÉSUS-CHRIST DANS LES RÉFUGIÉS ET LES PERSONNES DÉRACINÉES DE FORCE
Orientations Pastorales
CITÉ DU VATICAN
juin 2013
Quelques extraits :
« À partir du milieu des années 1980, l’attitude a changé à l’égard des demandeurs d’asile dans les pays industrialisés, où ceux-ci arrivaient en nombre toujours croissant, même si la majorité d’entre eux demeuraient dans leurs régions d’origine. Une tendance à la diminution de la reconnaissance du statut de réfugié avait commencé à poindre, avec l’introduction de mesures restrictives, comme l’obligation d’un visa, les sanctions applicables aux vecteurs et l’opposition à la promotion d’une vie indépendante et de travail. Contrebandiers et trafiquants profitèrent de cette situation en « aidant » les personnes à entrer dans les pays écocomiquement avancés.
…
Une communauté ecclésiale qui accueille les étrangers est de toute façon un « signe de contradiction », un lieu où la joie et la douleur, les larmes et la paix sont strictement mêlées. Cela devient particulièrement visible dans les sociétés qui sont hostiles à ceux qui sont accueillis. Au fil des ans, innombrables sont les exemples d’altruisme et d’actions héroïques de la part de membres des Églises locales qui ont reçu des personnes déracinées de force, parfois même aux prix de leurs vies et de leurs propriétés. Offrir l’hospitalité signifie repenser et revoir sans cesse les priorités.
85. Il faut de l’espérance, du courage, de l’amour et de la créativité pour ranimer des vies. La priorité doit être accordée à un effort concerté, non seulement pour offrir à ces personnes une assistance logistique et humanitaire, mais davantage un soutien moral et spirituel. Les aspects spirituels et formatifs doivent être considérés comme une partie intégrante d’une « véritable culture de l’accueil » (EMCC 39). A cet égard, la communauté chrétienne locale pourrait être d’une grande aide.
En ces lieux qui, considérant les expériences passées, constituent des zones où arrivent les réfugiés ou les personnes déplacées, l’Église locale doit être préparée et organisée pour affronter un tel défi. En réa lité, « l’Église [doit chercher] … à être présente avec et parmi la communauté des réfugiés, en les accompagnant durant leur fuite, la période de leur exil et leur retour dans leur communauté ou dans le pays de réinstallation ». »
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