Quand les galeries ne s'ouvrent pas à l'expression spirituelle
Témoignage
Bonjour,
Je suis peintre.
J'ai remarqué votre site "Confluences-Polycarpe" il y a quelque temps.
Toute dimension spirituelle étant plutôt évincée par les galeries, je suis donc ravi qu'une telle association existe dans notre région.
Je permets donc de vous présenter mon travail afin que, si celui-ci est pour vous de quelque intérêt, vous puissiez le cas échéant envisager de m'exposer.
Je joins au présent mail un texte critique et une photo , mais surtout si vous le voulez bien, je vous invite à visiter mon site : jose-galante.com
José GALANTE
le texte
José Galante la fascination pour l’infini
C’est vers les origines du monde que le regard de José Galante se tourne. Le Cosmos le fascine, « Y a-t- il un début, y a
-t-il une fin ?»
Turner avait déjà pressenti dans sa peinture, la nébuleuse cosmique qui dérange l’image lisse d’un monde harmonieux faisant
plaisir à Dieu. Dans ses dernières toiles, on n’y voyait plus rien. Constable lui reprochait de peindre avec « de la buée colorée. »
Gaspard Friedrich regardait l’arc-en-ciel et l’horizon, les montagnes enneigées, les bancs de glace, la nature en tant que
force surhumaine. Dans ses œuvres, l’homme semble petit et fragile, une tache de couleur, une silhouette noire et sans visage, un signe.
Au milieu du XIXème siècle on est encore dans la représentation du monde comme image,
mais peut-on montrer l’infini ?
Au XXème siècle, naissent les grandes idées iconoclastes. La spiritualité de Kandinsky, le suprématisme de Malevitch et le
néoplasticisme de Mondrian fuient le spectacle de la réalité visible : « Ce carré que j’avais exposé n’était pas un carré vide, mais la sensibilité de
l’absence de l’objet » écrivait le peintre de Kiev.Dans ce sens, l’intention de la peinture de José Galante est plus proche du
romantisme turnérien et « friedrichien » que des propositions plastiques des pères fondateurs de l’art abstrait.
Il est né en Sicile. Il a été bercé dans ce mélange de cultures se nourrissant les unes des autres : La culture de la Grèce
celle de l’Islam et de la Chrétienté. « Mais au-delà de cet héritage », écrit-il « seule m’importe une chose : retrouver le regard de nos ancêtres,
aux confins du paléolithique qui, la nuit tombée contemplaient fascinés, j’en suis convaincu, cette multitude de points
brillants dans le ciel, attendant le retour du soleil qui jamais ne manqua de revenir ».
Sa rêverie lui inspire des voilures rouges, comme des cascades de feu éblouissant. Les couleurs sont fluides, quasi
monochromes. Les diagonales, les courbes indiquent des directions panoramiques faisant basculer l’image abstraite dans un paysage sidéral presque
explicite. On pense assister au spectacle des forces cosmiques quand les ténèbres et la lumière se séparent.
Les ocres incendient le ciel. Le soleil emprisonné par l’écoulement d’une matière ayant l’aspect d’une lave en train de
refroidir, trou noir derrière lequel se cachent peut-être d’autres galaxies. La Sicile le pays natal de José Galant lui dicte le langage des
volcans.
L’Etna en éruption inspira à Hésiode la guerre de Zeus contre les Titans. Dans Les époques de
la nature, Buffon essaya scientifiquement d’expliquer la gigantomachie pressentie dans l’Antiquité. José Galante cite
l’astrophysicien Michel Cassé : « Si loin, est le Dieu des Chrétiens que la terre tombe entre les mains de physiciens. »
Dans sa toile intitulée : Et toujours, chercher ce point où tout converge, ses questionnements métaphysiques se matérialisent
en symbole. Des croix semblent se détacher imaginons-t-on à partir des lattes en bois de la croix christique démantelée. Avec leur forme parfaite à
quatre branches égales, elles semblent transpercer le ciel en se métamorphosant pendant des milliers d’années en ce
premier point qui contredit les nombres et que les nombres contredisent.
Sa peinture est une image que l’on contemple en cherchant l’infini.
Ileana Cornea 07. 2010