La difficulté est de maintenir l'équilibre au travers d'une grande dissymétrie de situations sociales entre accueillis et volontaires. Tous fragiles

Publié le par Michel Durand

La difficulté est de maintenir l'équilibre au travers d'une grande dissymétrie de situations sociales entre accueillis et volontaires. Tous fragiles

En Église, l’option préférentielle pour les pauvres ne me semble pas facile à vivre. Est-ce pour cela que François invite les Pradosiens « à revenir sans cesse à la figure magnifique » d’Antoine Chevrier qui montra « une immense compassion envers les pauvres, la compréhension et le partage de leurs souffrances, et en même temps une contemplation du dépouillement du Christ qui s’est fait l’un d’eux »

Lire ici.

Il est précisé que «l’option préférentielle pour les pauvres doit se traduire principalement par une attention religieuse privilégiée et prioritaire » (Evangelii gaudium, n. 200), sans oublier l’indispensable accompagnement humain qui respecte fondamentalement les personnes qu’elles soient croyantes en Dieu ou non. En effet, « Il existe « une connexion intime entre évangélisation et promotion humaine, qui doit nécessairement s’exprimer et se développer dans toute action évangélisatrice » (Evangelii gaudium, n. 178. Un respect d’autrui qui exclut toute forme de prosélytisme.

Cette réflexion m’est venue à l’écoute des témoignages d’Alexandre et Franck que je vous invite à prendre le temps d’écouter. C’était dans la grande salle du Prado de Lyon, le mardi  4 février 2020 à 18 h 30 : l’Évangile regarde le monde - avec Alexandre et Franck, chez Lazare à Lyon.

 

Construire la fraternité avec Lazare - Lazare anime et développe des appartements partagés. Nous pensons que si les personnes sans domicile fixe ont besoin d’un toit, elles ont tout  autant besoin de relations humaines.Construire la fraternité avec Lazare - Lazare anime et développe des appartements partagés. Nous pensons que si les personnes sans domicile fixe ont besoin d’un toit, elles ont tout  autant besoin de relations humaines.avec Franck Castany, un habitant.

La vie de la maison Lazare de Lyon est faite d'un ensemble de petits gestes au quotidien qui disent la fraternité que nous construisons peu à peu. Une personne arrive et pose ses bagages, parfois très lourds. Des paroles lui expriment toute la place et le temps disponible pour elle ou lui, de nombreuses occasions de rencontres, lors de repas, de sorties, de week-ends. Une communauté se dessine. La difficulté est de maintenir l'équilibre au travers d'une grande dissymétrie de situations sociales entre accueillis et volontaires. Chacun pourtant a ses fragilités. Le désœuvrement parfois n'aide pas certains accueillis à demeurer dans la bienveillance vis-à-vis de leurs colocataires. Chacun devient responsable et en même temps, les fragilités sont bien réelles qui empêchent au confort de s'installer durablement ; il faut sans cesse s'ajuster les uns aux autres et maintenir un cadre salutaire pour le bien de la colocation. La prière du matin inaugure la journée de chaque volontaire ; elle est ce qui permet de porter toutes les situations humaines et spirituelles que rencontrent la maison et ses occupants. Chacun fait l'expérience de ce lien invisible qui participe à nous unir.

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