Personne ne pourra forcer les hommes et les femmes d’aujourd’hui à rester chez eux quand les dangers de vivre au pays sont trop menaçants
Le tribunal administratif de Lyon a ordonné jeudi 17 août 2017 l'expulsion des migrants albanais installés sur l'esplanade Nelson Mandela, dans le secteur Part-Dieu et qui, depuis des mois, errent de campement sauvage en camp de fortune dans l'agglomération lyonnaise.
Baraques, villages nègres et bidonvilles. Au lieu de détruire nous devrions améliorer les constructions pour bien accueillir
Les migrants posent problème. Étrangers à nos modes de vie, ils perturbent nos existences. Dits économiques, ils n’ont pas vocation à rester chez nous…
J’imagine que nous avons entendu et que nous entendrons encore souvent ce genre de propos et que de nombreux voisins manifesteront leur contentement face à la loi asile et immigration.
Mais pas tous. Rien que ce jour, j’ai eu plusieurs contacts avec des personnes qui agissent pour que soit respecté le droit fondamental à émigrer :
13- 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Comment est-ce possible que des lois puissent obliger des gens à retourner sur une terre où il y a de notables dangers ?
Dans l’espérance d’obtenir un meilleur accueil d’amis étrangers, des citoyens écrivent : « pouvez-vous nous aider à faire sortir un de nos amis albanais actuellement au centre de rétention de Saint-Exupéry menacé d'expulsion vers l'Albanie ? Nous connaissons personnellement cette famille (la femme et le fils de… sont en sécurité chez une de nos amies) et le retour en Albanie est extrêmement risqué pour NN. La mafia qui le menace est extrêmement virulente en Albanie ».
Nous le savons ; pour diverses raisons des gens doivent quitter leur chez eux. Au XIXe siècle c’étaient la misère qui sévissait en Ardèche et dans le Dauphinois, les Alpes. Le Père Antoine Chevrier s’est mis au service de cette population venue s’installer à l’est du Rhône lyonnais pour trouver du travail dans l’industrie chimique naissante. Au XXe, les paysans d’Italie (Sardaigne, Sicile, Calabre), d’Espagne… sont venus construire des baraques, dans l’actuel 7e (Gerland), le 8e arrondissement entre les quartiers de Monplaisir et des États-Unis, nouvellement édifiés. Puis à Villeurbanne (Buers) et Saint-Fons... À cette époque on ne les chassait pas, car on avait besoin de leurs forces de travail. Mais on avait peur d’eux… On ne les connaissait pas ou mal.
Migrer est constitutif de la vie des hommes. Aucune loi ne pourra contraindre les migrants volontaires ou les exilés à rester de l’autre côté des frontières. C’est avec cette conviction que j’ai écouté les deux heures du documentaire que je vous invite à visionner. Et je remercie Pierre de me l’avoir fait connaître.