F. Euvé. Ce n’est pas l’imagination qui parle, la poésie, l’idéologie… mais la rigueur scientifique dans le domaine théologique de l’écologie

Publié le par Michel Durand

Fançois Euvé

Fançois Euvé

Source de la photo, article à lire absolument

L'écologie est la science des religions

 

Est-ce parce j’entre dans la tranche d’âge des plus vaillants ?

Psaume 89,10 : « Le nombre de nos années ? Soixante-dix, quatre-vingts pour les plus vigoureux ! Leur plus grand nombre n'est que peine et misère ; elles s'enfuient, nous nous envolons ».

Je ne sais. Mais, je découvre cette année que je lis avec grande attention l’évangile de Jean que la liturgie eucharistique dispose chaque jour à notre lecture en ce temps pascal. Ainsi, ce mardi 4 mai :

« Si vous m’aimiez (moi, Jésus Christ), vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez ». (Jn 14, 27-31)

 

Être attaché au Christ pour connaître le Père !

Être attaché au Christ pour faire de grandes choses :

« Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père » (Jean 14,12).

Christiens, comme dit Christoph Theobald, nous sommes appelés, accompagnés par le Christ Jésus - qui n’a pas échappé à la mort violente pour cela - appelés à rejoindre le Père. Nous en témoignons par « nos œuvres » plus que par nos paroles. En fait, c’est ce que nous accomplissons qui crédibilisent ce que nous disons ou essayons de dire. Mon étude d’Évangile dans Marc approfondi cela. Jésus enseigne et fait le bien autour de Lui. Jésus thaumaturge, guérisseur. Et nous ?

Baptisés, avec Lui, nous tentons de prendre soin de toutes personnes rencontrées et, par conséquent, de la Terre elle-même. Nous nous engageons à prendre soin de la Création avec un souci constant de faire en sorte que la Fraternité soit effective entre tous. Hélas, encore, que de travail à faire ! Et comme nous avons conscience de notre faiblesse, de nos petitesses et erreurs ! Plus je lis Laudati si’, et Fratelli tutti, plus je constate que je suis bien loin d’être à la hauteur de la tâche à accomplir avec l’intelligence nécessaire.

Ceci dit, je suis très content de lire le livre de François Euvé, Théologie de l’écologie, une création à partager, forum/Salvator, janvier 2021.

Seulement 200 pages. Je reçois cette étude comme un résumé, un condensé de mes propres recherches .Tout est exprimé avec un souci de prouver que ce n’est pas l’imagination qui parle, la poésie, l’idéologie… mais la rigueur scientifique dans le domaine théologique. Les nombreuses références sont présentes pour témoigner de la rigueur de la recherche intellectuelle. Je reconnais humblement que je ne suis pas capable de croiser ainsi, les différentes approches de théologiens en quête de réponse à des problèmes posés en un moment précis de l’histoire de la révélation du mystère divin.

À propos du mystère de la Création, en s’appuyant sur la Bible, François Euvé résume les recherches de théologiens depuis les années 1950. Or, je m’aperçois que j’ai développé (plus légèrement) le même parcours. Cela fait plaisir. Avec les années 1960, dans l’optimisme des Trente Glorieuses, ce sont les écris de Vatican II qui valorisent le travail humain. Le progrès est possible pour le bien de l’humain. Les peuples peuvent se développer, progresser. En 1970, je rédigeais mon travail de fin d’études : développement, sacrement de salut. Par la suite, alors au travail en entreprise sur Lyon, découvrant les dégâts du progrès (CFDT), en 1980 j’écrivais : Faut-il encore travailler ? Et, je me lançais dans une réflexion sur l’importance du repos. Le 7e jour, prélude de l’éternité. Bref, toute cette démarche je la retrouve dans Théologie de l’écologie.

Ce qui me fait surtout bien plaisir, c’est de constater que les auteurs que cite François Euvé sont ceux que j’ai lus et étudiés. Seulement, il en parle avec une précision dont je me sens largement incapable. J’approuve ses brèves analyses où l’on perçoit de suite l’essentiel, même s’il y a des développements qui me demeurent totalement incompréhensibles. C’est alors que j’accuserai sa brièveté trop scientifiquement élaborée. Quoiqu’il en soit, j’invite à lire cette étude qui dans le contexte de la théologie est largement plus approfondie que les colloques et séminaires que j’ai pu mettre en place avec le groupe : chrétiens et pic de pétrole.  À propos de ceux-ci, je pense au concept d’auto-limitation de Dieu à la Création. Il y a de la non-toute-puissance dans la Création et une invitation à ne pas agir un septième jour pour reconnaître combien cela est bon et même très bon. « La non-puissance est le renoncement à renoncement à exercer la puissance dont on dispose pourtant ».

François Euvé place la réflexion des la ligne de Jacques Ellul et de Jurgen Moltmann. Voir ci-dessous la vidéo de présentation de son ouvrage. Seconde vidéo, l'ensemble de l'entretien. 

 

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