Appelés à être les instruments de Dieu le Père pour que notre planète soit ce qu’il a rêvé en la créant. Projet de paix, beauté et plénitude
Le document préparatoire concernant le synode sur l’Amazonie est sorti. Ce document d’orientation du travail à venir s’articule en trois parties, « la voix de l’Amazonie », « le cri de la terre et des pauvres » et « Église prophétique en Amazonie: défis et espérances ». Vatican News.
De nouveaux chemins pour l’Église et une écologie intégrale.
« Dans la forêt amazonienne, d’une importance vitale pour la planète, une crise profonde a été déclenchée par une intervention humaine prolongée où prédomine une «culture du déchet» (LS 16) et une mentalité d’extraction. L’Amazonie est une région possédant une riche biodiversité ; elle est multiethnique, multiculturelle et multireligieuse, un miroir de toute l’humanité qui, pour défendre la vie, exige des changements structurels et personnels de tous les êtres humains, des États et de l’Église. »
Je suis surpris, scandalisé même, de voir que le cléricalisme se niche de partout. Je m’explique. Qu’est-ce qui est susceptible d’intéresser les lecteurs français à propos de ce synode ? Les habitants de l’Amazonie ? La forêt ? Les mines d’or ou les vastes opérations de déboisement ? L’écologie intégrale ? Non !. Les médias en tête de leurs articles parlent du célibat des prêtres et de l’ordination d’hommes mariés.
Qu’aurions-nous affaire de ce paragraphe :
«Nous sommes appelés à être les instruments de Dieu le Père pour que notre planète soit ce qu’il a rêvé en la créant, et pour qu’elle réponde à son projet de paix, de beauté et de plénitude» (LS 53). L’édification de ce rêve commence au sein de la famille, première communauté de notre existence : «La famille est et a toujours été l’institution sociale qui a contribué le plus à maintenir vivantes nos cultures. Aux moments de crise par le passé, face aux différents impérialismes, la famille des peuples autochtones a été le meilleur rempart de la vie» (Fr. PM).
Non, le lecteur français se doit d’être informé sur l’ordination sacerdotale d’hommes mariés !
Heureusement, je ne suis pas le seul à contester ce regard des journaux.
Je vous invite à suivre ces liens. Amazonie, le cléricalisme qui cache la forêt.
« Il s’agit… de donner la parole à ceux qui n’ont jamais été respectés par les colons ou même parfois par l’Église catholique. Il ne faut pas tout ramener à nos petites questions ecclésiales. »
Or c’est de celles-ci que les cardinaux parlent.
« En conférence de presse, le secrétaire général du Synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri, s'est voulu rassurant : « Ce n’est qu’un document préparatoire et non le document de travail (instrumentum laboris, NDLR) : je ne sais pas quelles seront les propositions et suggestions qui nous reviendront. » Le prélat est pourtant conscient de l’impact que ne manquera pas d'avoir le document romain ».
Lire le point de vue de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X.
« Appelant à « repenser la présence de l’Eglise par rapport à l’immensité du territoire », le document romain fait resurgir en filigrane la question de l’ordination d’hommes mariés ».
" La culture dominante de la société de consommation et du déchet transforme la planète en une grande décharge publique. Le Pape dénonce ce modèle de développement anonyme, asphyxiant, sans mère, dont les seules obsessions sont la consommation et les idoles de l’argent et du pouvoir. De nouveaux colonialismes idéologiques s’imposent sous le mythe du progrès et détruisent les identités culturelles spécifiques. François en appelle à la défense des cultures et à la réappropriation de l’héritage qui provient de la sagesse ancestrale, qui suggère un mode de relation harmonieuse entre la nature et le Créateur. Il affirme clairement que « la défense de la terre n’a d’autre finalité que la défense de la vie » (Fr. PM). Elle doit être considérée comme une terre sainte : ‘Cette terre n’est pas orpheline! C’est la terre de la Mère’ » (Fr. EP).
" La «mission de l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ », apporte ainsi l’espérance, non seulement dans la finalité de l’histoire, mais dans le cours même de l’histoire des peuples, en une histoire de valorisation et de recomposition de toutes les relations de notre existence (cf. EG 181). Il s’ensuit que la mission évangélisatrice nous invite à œuvrer contre les inégalités sociales et le manque de solidarité, grâce à la promotion de la charité et de la justice, de la compassion et de l’attention aux autres, entre nous, certes, mais aussi envers les autres êtres, animaux et plantes, et envers toute la création. L’Église est appelée à accompagner et à partager la douleur du peuple amazonien et à collaborer à la guérison de ses blessures, en affirmant concrètement son identité d’Église samaritaine, selon l’expression des évêques latino-américains (cf. DAp 26).
" Changer de cap ou se convertir intégralement ne se réduit pas à une conversion au niveau individuel. Une transformation profonde du cœur, exprimée par un changement de nos habitudes personnelles, est aussi nécessaire qu’une transformation structurelle, exprimée par un changement des habitudes sociales, des lois et des programmes économiques. Pour parvenir à réaliser ce changement radical dont l’Amazonie et la planète ont besoin, les processus d’évangélisation ont beaucoup à apporter, surtout en raison de la profondeur avec laquelle l’Esprit de Dieu pénètre la nature et les cœurs des personnes et des peuples.
" La louange de Dieu doit nécessairement être accompagnée de la pratique de la justice en faveur des pauvres. Comme le proclame le Psaume 146 (145) : « Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur ! Je veux louer le Seigneur tant que je vis […] le Dieu qui libère les captifs, qui donne du pain aux affamés, qui soutient la veuve et l’orphelin ». Cette mission exige la participation de tous et une vaste réflexion qui permette d’inclure les conditions historiques concrètes, tant sociales et environnementales qu’ecclésiales. En ce sens, une approche missionnaire en Amazonie nécessite plus que jamais un magistère ecclésial à l’écoute de l’Esprit Saint, qui garantit l’unité et la diversité. Cette unité dans la diversité, selon la tradition de l’Église est structurellement traversée par ce qu’on appelle le sensus fidei du Peuple de Dieu."