Ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles ; ils courent sans se lasser, ils marchent sans se fatiguer

Publié le par Michel Durand

À vrai dire, Jean-Marie Delthil
À vrai dire, Jean-Marie Delthil

À vrai dire, Jean-Marie Delthil

Je me suis engagé dans la lecture du Livre de Christoph Theobald, Le courage de penser l’avenir. Études œcuméniques de théologie fondamentale et ecclésiologique, Les Éditions du Cerf, Cogitatio Fidei, 2021. C’est très souvent ardu, mais j’éprouve une grande joie de découvrir l’expression d’une pensée pleine de confiance en l’avenir. Confiance dans l’exigence au bénéfice d’un avenir humain plein de Vie.

Présentation de l’ouvrage par le bulletin théologique et par Concilium-Vatican 2

 

 

La pensée de Christoph Theobald est unifiée par la reconnaissance de l’importance d’avoir une attitude de gratitude pour être pleinement humain. Avec le groupe « Chrétiens et pic de pétrole », j’ai eu la chance de le faire intervenir à Lyon en 2011. J’ai alors découvert l’importance dans toute vie de la gratitude. C’est dans cet esprit qu’il aborde l’étude théologique pour demain. Le courage de penser l’avenir. Je remercie Henri Aubert, alors présent à l’Espace Saint-Ignace de Lyon de nous avoir mis en contact avec Christoph Theobald.

Pour en savoir plus à ce propos, venir ici : morale du don gratuit. Ou ici : Et le peuple eut soif. Lettre à celles et ceux qui ne sont pas indifférents à l’avenir de la tradition chrétienne.

 

 

Soulevé par la force de ce regard positif sur le futur, je suis heureux de donner à lire un texte de Jean-Marie Delthil, chargé d’espérance (malgré tout), rédigé en décembre 2015.

 

Espérance à venir et à naître

 

Chère Anne Ponce,

 

Merci pour votre intervention sur les ondes de RCF, ce matin (Regard éditorial).

Que dire, d'une part, après le choc et la consternation qu'ont provoqués les récents attentats de Paris, et d'autre part, après le raz-de-marée électoral du Front national au premier tour des élections régionales ?... 

 

L'Espérance est comme un Vent, elle est comme un Enfant : c'est notre raison de vivre, d'entreprendre et d'aimer...

On ne peut parler que de soi-même sans trop se tromper, finalement - alors permettez-moi d'en dire quelques lignes : 

Je pense que vous avez dû recevoir la semaine dernière mon ouvrage À vrai dire (Éditions Publibook) - j'espère qu'il vous plaira. 

Espérance, sous forme de témoignage et de partage.

Voici donc un peu de ma vie : j'ai dû quitter pour raison économique (je suis artiste peintre & écrivain) la région grenobloise, voici 4 ans. Je vis depuis cette date chez ma mère qui est âgée de 90 ans. Elle m'a accueilli, et je pourrais même dire : sauvé, d'une certaine manière. 

Nous sommes ici dans une région fortement touchée par le chômage (le sud-Loiret) ; je suis par ailleurs bénéficiaire du RSA, âgé de cinquante-deux ans, sans véritable piste solide et fiable pour trouver ou retrouver du travail. Bon.

Espérance, tout de même.

Je vais vous parler à présent de ma journée, celle d'aujourd'hui, de ce 9 décembre 2015 : dans une heure, notre vieux prêtre (92 ans, malade) va célébrer aux Pompes funèbres de notre village les obsèques d'un homme récemment décédé à Bonny. Nous serons 2 ou 3 personnes, guère plus, je pense, à l'accompagner. Cet homme est mort chez lui, en plein bourg, il y a un mois - il a été retrouvé décédé à son domicile il y a moins d'une semaine.

Espérance, finalement, puisque nous serons là, même un peu tard et peu nombreux.

À 15 heures, nouvelles obsèques à Bonny, à l'église cette fois-ci : nous serons nettement plus nombreux avec notre prêtre et la famille du défunt.

Alors espérance, ensemble !

Deux heures plus tard, c'est-à-dire à 17 heures, nous accompagnerons, comme toutes les semaines, notre vieux prêtre pour qu'il célèbre la Messe à Beaulieu-sur-Loire (village situé à 3 kilomètres de Bonny). Nous aurons également la joie de réciter le Chapelet à cette occasion.

Espérance vivante et vive ! Lumineuse.

Je pense que le monde résiste et tient par des brindilles enchevêtrées ensemble - et quand je dis ensemble, c'est véritablement ensemble, petits et grands mêlés, dans une pleine Humanité. Il teint par Dieu en Nous. En tellement ou en peu de personnes, parfois.

Espérance qui tient.

Le score récent du Front national m'a donné le vertige, il m'a presque ébranlé, très franchement contrarié et peiné (j'étais de plus employé dans ma Commune pour le dépouillement). Le pourcentage des voix FN (38,77%) est quasiment double par rapport au second candidat (20,36%) sur la Commune de Bonny-sur-Loire. Comment faire ? Que faire ? Parfois, nous restons sans voix.

Espérance - à court terme, tant pis - mais Espérance tout de même pour le second tour. Et pour sauver les meubles.

Mais ce n'est pas tout, nous sommes là dans les chiffres et j'allais dire que dans les chiffres - alors qu'il nous faut être dans l'humain, et dans le véritablement Humain - celui qui ne se compte pas, mais qui doit se conter... et donc se raconter.

Espérance, alors, dans les échanges, dans le partage d'idées, dans les rencontres, par la parole offerte et entendue. Écoutée.

Espérance, encore : et je pense à certains jeunes (et d'autres qui le sont moins) particulièrement éveillés, en France, de par le monde également, altruistes, déterminés à nous rendre nos sociétés meilleures et véritablement fraternelles et ouvertes.

Avenir et Espérance. À-venir de l'Espérance.

Voilà, au risque d'avoir été un peu long (je m'en excuse), Chère Anne Ponce, permettez-moi de vous souhaiter et surtout - oh, oui, de nous souhaiter : Espérance, Espérance encore, et donc toujours... Beaucoup de Miséricorde, également, à recevoir, à donner - puisqu'il en est grand temps, et que c'est le moment.

Que le Vent de l'Esprit-Saint, qui nous vient du Seigneur, dans toute Sa Bonté, se mette à souffler entre nous et par nous !

Pour finir, j'ouvre le Prions en Église à la liturgie d'aujourd'hui, et je saisis dans le Livre du prophète Isaïe, la phrase, cette petite phrase au vol, à laquelle nous pouvons pauvrement, mais néanmoins fermement nous attacher, nous accrocher, nous accorder : « Les garçons se fatiguent, se lassent, et les jeunes gens ne cessent de trébucher, mais ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles ; ils déploient comme des ailes d'aigles, ils courent sans se lasser, ils marchent sans se fatiguer. »

Très fraternellement à vous, Chère Anne Ponce, à tous les vôtres, ainsi qu'à tous vos collaboratrices et collaborateurs de Pèlerin - et merci, merci encore, et de tout cœur, pour votre si beau et bon journal qui nous donne et redonne également toujours et largement de bonnes et solides raisons d'espérer !

 

Jean-Marie Delthil. À Bonny, le 9 décembre 2015

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