J’ai parfois des échanges problématiques avec mes amis prêtres à propos du célibat ecclésiastique qui est construit sur de fausses données
Je dépose en ce lieu le courriel que je viens de recevoir suite à ma page d’hier, avec la réponse que j’adresse à son auteur.
Mon cher Michel,
Je lis : « Le contact féminin, la danse n'est pas recommandée pour une vie religieuse. »
- Je dirais une vie religieuse de célibataire -
«... en elle-même la danse de m’écarte pas de Dieu. Mais la danse existe pas pour elle-même, elle est la cause des rencontres amoureuses, de flirt et voilà, en ce qui me concerne, l’attachement à une fille qui écarte de Dieu, de son amour. »
- personnellement, je n’ai jamais été « sensible » à la danse (peut être ma formation monastique bénédictine ?)
Par contre, j’ai toujours bondit à l’idée que l’attachement à une fille écarte de Dieu, de son amour.
Bien conscient que ce discours est encore de mise aujourd’hui, j’y vois une déviance cléricale absolument fausse !
Il est utile de se rendre compte des sous-bassements de ces affirmations et de les mettre au grand jour ! Ok, je sais qu’ici tu présentes une époque de ta vie et qu’a ce moment, désireux d’une vie de prêtre, de religieux ... il était impensable de penser autrement.
Alors, c’est sans doutes mes propres choix de vie qui me font penser cela mais j’ai parfois des échanges (problématiques) avec mes amis prêtres à propos du célibat ecclésiastique qui est à mon sens construit sur de fausses données (bien entendu, je n’ai aucun problème avec ce choix de vie, mais crois fortement qu’une vie de couple, de famille, n’est absolument pas un obstacle sauf si l’on envisage la vie d’un prêtre comme elle était il y a 50 ans donc au siècle dernier...
À se poser la question : qu’est-ce qu’être tout donné à Dieu ? !
Mon cher ami, cela me fait plaisir de venir vers toi avec ce petit mot, cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas rencontrés !
En toute amitié,
Jacques
Cher Jacques,
Je te remercie d’avoir ainsi communiqué ta réflexion suite à ma dernière page d’En manque d’Église.
À ce jour, je partage ton point de vue. Dans les années 60, mon approche de la vie religieuse, posait autrement la question. Je peux même dire que je ne m’interrogeais pas à ce sujet.
Il me semble, en reprenant ton approche, qu’il conviendrait de partir de la spiritualité des moines du désert et de voir ses évolutions dans les théologies orientales et orthodoxes où le libre choix est donné aux séminaristes, avant l’ordination presbytérale. Libre choix du mariage ou du célibat. Il me semble qu’il faudrait toucher à cette question du mariage des prêtres sans s’enfermer dans la disciple du droit canon latin. En soi, essentiellement, l’attachement à une fille ne peut écarter de Dieu, de son amour. Au contraire, puisque le mariage est le sacrement, le signe de l’amour de Dieu envers tous.
Ce qui m’étonne aujourd’hui, alors que nous sommes plutôt invités à réfléchir synodalement, en partant du peuple, c’est que nous ayons le témoignage de jeunes prêtres appuyant leurs paroles sur le caractère sacerdotale (notion théologique)… et en le visualisant par de sombres tenues ecclésiastiques, du col roman (col officier, militaire) à la soutane. Dans le quotidien La Croix, sous la plume d’Isabelle de Gaulmyn, j’ai lu : « Le modèle qui attire beaucoup de jeunes est celui du XIXe siècle, avec des prêtres très engagés mais selon un type rigide, hiérarchique , qui ne correspond plus à la réalité. » (10 juillet 2022).
Avec mes 80 ans, je regarde le passé sous le mode d’un bilan. Quelle révision de vie avons à vivre pour le futur de l’Église ? C’est dans cette perspective que je rédige ces pages. Une sorte d’entrée dans le « jugement dernier ». Ton commentaire y contribue aussi, je suis heureux de le publier. Encore merci.