Situé dans de l’Assemblée christique, marqué par un profond attachement au Christ, comment rejoindre ceux qui en sont vraiment étrangers ?

Publié le par Michel Durand

Les Pharisiens débattant Fragment de l'impression de cent florins, vers 1649. · Rembrandt van Rijn

Les Pharisiens débattant Fragment de l'impression de cent florins, vers 1649. · Rembrandt van Rijn

Source de l'illustration

 

Il doit y avoir maintenant presqu’une année qu’un ami m’interroge sur mon parcours de vie en vue de rédiger un livre. En équipe pradosienne, j’ai exprimé que cela me donnait l’occasion de faire une révision de vie générale, ce qui me semble plutôt banal et normal quand on a atteint l’âge de la retraite et que l’on commence à vivre, dans l’appartement, que j’appelle pompeusement « mon ermitage urbain », le mode de vie des « maisons de retraite » pour personnes âgées.

J’ai évoqué cette méga révision de vie dans la page intitulée : Comment mettre au centre de nos communautés paroissiales les pauvres, les ignorants du Christ et comment nous font-ils vivre selon l’Église ?

Également le 19 février avec : Nous sommes invités à accepter l’appel : sortir de son confort, avoir le courage de rejoindre les périphéries qui ont besoin de l’Évangile.

Quand j’écris que « Les baptisés s’engagent dans une philosophie hors consumérisme et productivisme, dans une conception du temps consacré à la rencontre », je souligne l’importance, en tant que disciple du Christ, de créer des communautés christiques.

 

Voilà que cela entre dans ma révision de vie : Ai-je vraiment réussi, en tant que prêtre, à engendrer des communautés fraternelles comme le Christ Jésus le souhaite ?

L’évangile de ce jour (Mt 23, 1-12), médité ce matin avant la prière des laudes, invite assurément à ne pas se comporter comme les scribes et les pharisiens qui enseignent dans la chaire de Moïse, mais ne vivent pas de ce qu’ils disent. « N’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas ». Le prêtre, dans ses homélies, ne risquent-il pas d’agir ainsi ? Dire la fraternité et ne pas la vivre.

Il y a aussi cette recommandation évangélique bien connue qui n’est pas vraiment écoutée : « Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux ».

Ne pas se faire remarquer par une titre ou par des vêtements sacerdotaux spécifiques, mais par sa vie en accord avec ses paroles est vraiment ce que demande Jésus à ses disciples et à tous ceux et celles qui l’entendent : la foule. C’est le contenu de notre vie, nos modes de vie qui importent, qui témoignent de notre attachement à Christ, pas nos vêtements. Une révision de vie doit montrer quand et comment nous prenons nos distances avec les notables bien en place : « ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ».

Mais comment se faire entendre par des catholiques qui, dans leur paroisse maintiennent des habitudes, tiennent des propos qui éloignent l’inconnu parce qu’il est pauvre, étranger, ignorant de l’Évangile, hostile à l’Église ayant, par exemple, des grands parents qui ont souffert d’une dictature soutenue par l’Institution ecclésiale ?

Le dialogue avec Goulven, tel est le nom de l’ami intervieweur (hélas je parle anglais), est vraiment propice pour conduire au maximum cette idée d’une méga révision de vie d’inévitable fin de vie. Cela m’aide vraiment à faire le point en me posant la question : ai-je vraiment été fidèle à l’appel de Dieu ? Telle est la question que je me suis posée en relisant et en saisissant sur l’ordinateur « mon journal d’adolescent ». Opération qui fut terminée à la fin de juillet 2022. Voir ici.

Pour engager l’Église de demain, il me semble nécessaire et salutaire de regarder le passé afin de rendre vraiment présent le message du Verbe de Dieu fait chair, Jésus, l’Envoyé, le Christ. En ce sens, par exemple, je verrai très bien pour les mois à venir la mise en place d’un colloque situant, en vis-à-vis, Thomas Piketty, l‘économiste et Christophe Theobald, le théologien.

 

 

Je pense que je prolongerai ultérieurement cette page en évoquant saint Astère d’Amassée à propos de ses homélies sur l’avarice, la richesse.

 

 

 

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