Les mitres ? Que les évêques abandonnent leurs chapeaux à cormes et autres symboles qui placent au-dessus du peuple, de tous les autres !

Publié le par Michel Durand

Les mitres ? Que les évêques abandonnent leurs chapeaux à cormes et autres symboles qui placent au-dessus du peuple, de tous les autres !

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Selon le quotidien La Croix, « Notre génération a reçu la croix de vivre ce temps », constatait Mgr Éric de Moulins-Beaufort dans son discours de clôture de l’Assemblée plénière (à Lourdes, novembre 2022).

« Il nous faut tous admettre que ni l’ordination ni les honneurs ne préservent de commettre des fautes dont certaines peuvent être graves même aux yeux de la justice de l’État, et que tout être humain peut être habité par des forces troubles qu’il ne parvient pas toujours à maîtriser. »

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De nombreux chrétiens le disent : « ça suffit ! La coupe est pleine ».

Je n’ai pas beaucoup parlé, en ce lieu, des problèmes d’abus de tous ordres. Devant ces récits nous sommes essentiellement invités à vivre d’espérance. Je me suis « attardé » (peut-on parler ainsi ?) sur la fin de la lecture de l’office des lectures de ce jour : « Par conséquent, mes bien-aimés, s'il y a pour nous, dans ce partage d'un même don, un grand motif de nous réjouir ensemble, notre joie aura un objet plus vrai et plus noble, si vous ne vous attardez pas à considérer ma médiocrité. Car il est beaucoup plus utile et plus juste d'élever le regard de votre esprit pour contempler la gloire du bienheureux Apôtre Pierre, et de célébrer ce jour en vénérant principalement celui que la source même de tous les charismes a inondé avec tant d'abondance : c'est au point qu'ayant été le seul à recevoir de si nombreux biens, aucun d'eux ne peut se communiquer à qui que ce soit sans que lui-même y participe ».

Prendre les moyens d’une conversion, d’un changement, d’un ajustement ?

Je pense que la situation est bien simple et très aisée. Il suffit d’abandonner les signes d’un pouvoir qui a ses racines dans les siècle passés. Que les évêques abandonnent leurs chapeaux à cormes et autres symboles qui placent au-dessus du peuple !

Que les ordonnés sacerdotaux dans la ligne de l’apôtre Paul s’habillent comme tout le monde et qu’ils travaillent pour avoir de quoi manger. Paul en parle.

« Vous savez bien, vous, ce qu’il faut faire pour nous imiter. Nous n’avons pas vécu parmi vous de façon désordonnée ; et le pain que nous avons mangé, nous ne l’avons pas reçu gratuitement. Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous ». (2Th 3, 7-8)

Je pourrais ici développer le témoignage d’Alfred Ancel…

 

Bref, que les évêques donnent un signe visible de changement, d’insertion dans le monde tel qu’il est. Dans la relation chrétienne où est la source qui oblige le port de tels couvres chefs ?

 

 

Père Hans Zollner : « Un grand pas en avant, même s’il arrive bien tardivement »

entretien recueilli par Loup Besmond de Senneville (à Rome), le 08/11/2022 avec Hans Zollner, Prêtre jésuite et théologien. Directeur de l’Institut d’anthropologie de l’Université grégorienne à Rome, le père Hans Zollner estime que l’épiscopat français devrait publier les noms des évêques

La Croix : Comment réagissez-vous aux révélations faites lundi 7 novembre par l’épiscopat français ?

Hans Zollner : D’abord, je ressens une grande stupeur et un choc. Cela met en lumière un vaste échec de l’institution pendant des décennies. C’est très clair. Mais paradoxalement, je vois aussi dans cette démarche un grand pas en avant, même s’il arrive bien tardivement, fait par les évêques français.

Il y manque cependant une dimension essentielle : la Conférence épiscopale française devrait communiquer des noms, si cela est possible sur le plan juridique. Sans cela, il y a un risque de faire peser une suspicion généralisée sur tous. Nous devons toujours admettre et dire la vérité, avec la clarté nécessaire.

Faut-il aller vers la transparence des sanctions canoniques ?

H. Z. : C’est un débat qui existe depuis des années. Il me semble évident qu’il faut publier les décisions, selon les règles de transparence invoquées lors du sommet sur les abus sexuels convoqué au Vatican par le pape François en 2019. Comme on le voit bien, à l’ère numérique, il est illusoire de vouloir cacher des choses qui, tôt ou tard, seront révélées, avec scandale. C’est une règle de communication que nous n’avons pas encore apprise.

Des changements doivent-ils intervenir ?

H. Z. : Oui, il le faut. Dans l’Église, nous n’avons pas encore compris comment fonctionne la communication dans le monde d’aujourd’hui. Il faut bien garder en tête que les affaires finissent toujours par sortir, tôt ou tard. Il nous faut donc être transparents et sincères, dans le respect du droit civil.

En ce qui concerne la transparence des sanctions canoniques, il faut aussi que les victimes y aient accès. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Faut-il revoir les processus de nomination des évêques ?

H. Z. : Il faut différencier les questions. D’un côté, on ne pourra jamais forcer quelqu’un à dire la vérité s’il ne veut pas la révéler. Cela signifie que, si un candidat a commis des faits préjudiciables, que personne ne le dit et qu’il ne le révèle pas lui-même, aucun processus de nomination des évêques ne pourra en tenir compte.

En revanche, on pourrait envisager des changements dans les groupes de ceux que l’on interroge, en se tournant par exemple vers des personnes qui ne font pas partie du contexte ecclésial et qui ont connu ou collaboré avec le candidat à l’épiscopat, y compris dans d’autres contextes. La Croix 

 

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